16-10-2016
Bornes - Aravis
1050
2041
AD
8h

Les conditions des jours précédents laissant craindre un terrain impraticable sur l'arête de la Vanoise initialement visée, un repli de dernière minute est opéré vers le Crêt des Mouches en traversée nord/sud depuis la pointe de la Beccaz, à l'est du lac d'Annecy. Pour la journée, un seul mot d'ordre : "tenir l'horaire".


6h04 : Bron, départ parking.

8h00 sonnantes au clocher de Montmin, c'est chaussés, vêtus et coiffés de frais que les six compagnons s'engagent dans le chemin de la tournette, d'un pas agile et volontaire. L'arête n'a qu'à bien se tenir ! 

9h00 : Au sortir de la forêt, on traverse au pied d'une falaise majestueuse dans laquelle on a du mal à retenir nos accompagnateurs préférés d'aller ouvrir une voie. Un peu plus loin au pied de la même falaise, ami le reconnais-tu, qui bouge derrière le bosquet ? Mais oui, c'est bien lui, le gardien de nos montagnes : le chamois !!! ... Ah non tiens, finalement c'est un bouquetin. Un qu'on a déjà lu, parce qu'il est tout corné.

9h45 : Par un très beau sentier en balcon offrant une vue splendide, on rejoint l'arête au niveau d'un col sans nom. Pas un pet de vent et un beau soleil, ça s'annonce très bien. Le temps de laisser passer devant nous une cordée, on s'équipe et David fait un premier briefing sur le matériel traitant notamment de la bonne utilisation du friend et des précautions à prendre au moment de le retirer pour éviter qu'il ne rampe dans la fissure. S'ensuit un atelier "noeuds et techniques d'encordement" animé par Romain et Anthony pour m'aider à démêler mes conneries et on peut y aller. David-Sébastien ouvrent la marche, Anthony-Antoine intercalés et Romain-Elodie en serre-file.

Le pas de départ au pied de la cheminée, sans être particulièrement technique, est un peu délicat à négocier avec les grosses pleines de terre, et les parpaings que les copains du dessus nous balancent gentiment par la fenêtre. Heureusement, un relai en cordelette sous un rocher coincé permet de s'abriter temporairement. Juste au-dessus, je reste un petit moment à bricoler pour essayer de sortir un friend, mince, mince ... Antoine : "Il est à nous, ce friend ?" Anthony : "Oui, oui" A. : "M... ! il veut pas bouger" A. : "Hein, non, il est coincé, c'est juste la dégaine." A. : "Ah, Ouf !".
Ça continue, en corde tendue.

11h00 (1) : Sommet de la pointe de la Beccaz, panorama toujours magnifique. On enchaîne. Un brin de désescalade conduit à un relais équipé pour taper un rappel d'environ 25 m (un peu moins) qui aboutit en haut d'un couloir d'éboulis et, de fait, de la caillasse se détache assez régulièrement au passage des grimpeurs. Après une bonne longueur d'arête plein fil surplombant des dalles, dont une très jolie partie en "pierre ondulée", et un nouveau rappel, on se rapproche de la dernière réelle difficulté de la journée (il faut dire qu'on a évité le passage en IV+) : un petit pas d'escalade au-dessus de la brèche, avant de sortir du caillou et finir bientôt sur l'arête enherbée .

14h15 (1) : Alors le Crêt des Mouches est atteint, comme la tarte du même nom. Petit point sur le panorama : le Mont Blanc, le ... On n'attend même pas les derniers pour manger.

Sur les coups de 15h15, comme on ne veut pas risquer de finir à la frontale et que le ciel commence à se voiler généreusement, on reprend la direction du parking. La descente étant jugée "plutôt fastidieuse" (réponse la plus fréquente sur un panel de 6 personnes interrogées), chacun cherche à s'occuper du mieux qu'il peut : dissertation sur l'allure de descente et le mal de genoux à travers les âges, visite de cabanes pastorales, double vérification croisée de l'itinéraire, spéculation sur l'horaire d'arrivée, établissement de plans de chalet en bois, confection d'ampoules, admiration des sept fontaines, abreuvage expérimental ... et c'est finalement le retour aux voitures.

18h00 : On a respecté toutes les barrières horaires. Et voilà-t-y pas qu'on manque de se faire classer hors délai par le barman ! repêchés in-extremis parce qu'on est sympa.

Sebastien paye sa tournée de demis, ce qui me vaut d'écoper de la rédaction du compte-rendu, tandis que David se lance dans son second exposé sur le matériel, rayon dégaine. On distingue :
   - la dégaine classique,
   - la dégaine explose (avec absorbeur d'énergie),
   - la dégaine magique (rallongeable),  
   - la dégaine panic (qui permet de clipper le point à distance en cas de difficulté,
   - la dégaine tragique (quand on n'a pas réussi à clipper le point) copyright D-TUSCH

Et la journée se termine dans un grand éclat de rire (2).

Merci aux encadrants impeccables. Merci à Anthony pour son lead et sa pédagogie. Merci aux covoits.


 
antoine

 

(1) les temps sont donnés au passage du premier de cordée
(2) votez pour la phrase la plus tarte, par SMS au 62025