16-02-2019
Vercors
900
1050
2000
D
10
1

Après une période de disette de montagne relativement longue pour ma part, voici que ce profil un magnifique week-end. Avec Minh et Elisabeth, on décide de faire goulotte le samedi avec approche à ski. Minh propose la goulotte de l’Arche, dans le Vercors, qui a l’air sympa. Tiens, ça me rappelle une vieille légende Gauloise cette goulotte : http://legaul.fr/leclub/comptes-rendus/recherchecr/1171-goulotte-de-l-arche-07-01-2017-1171. Allez c’est parti, on va aller venger les copains ^^

Départ matinale de Lyon, bien arrivés à Garneyre (à côté de Saint-Andéol), mais petit blocage de la voiture dans un « couloir de neige » en cherchant à se garer, ce qui nécessitera quand même de sortir pelle et pioche pour libérer la voiture. Ça commence bien ! Finalement départ pour l’approche à ski vers 9h.

La météo est « indécente », comme diraient certains, et ce sera exceptionnellement bon comme ça tout le week-end, avec des conditions quasi printanières. La montée à ski est agréable, d’abord en chemin forestier puis ça se raidit dans de la neige épaisse et irrégulière en sortie de bois pour la 2ème moitié. Il faut tracer nous-même mais rien de méchant. On se dit que la descente à ski s’annonce fort bien cette après-midi !

Arrivée vers 11h au pied de la goulotte, le départ est évident et conforme au topo. Le temps de s’équiper, et de changer de chaussures pour Elisabeth et moi qui laissons les skis en bas, Minh s’élance vers 11h40 pour la 1ère longueur. Les conditions de la goulotte ne sont pas très bonnes : il y a beaucoup de neige molle, assez pour recouvrir toutes les protections censées être déjà en place (on n’a rien vu de ce qui est indiqué sur le topo C2C en conditions sèches), mais pas assez de neige dure ou gelée pour rendre les passages plus faciles. On protège de temps en temps, mais globalement c’est assez limité et on a peu d’opportunités de poser friends ou coinceurs dans les passages difficiles (il n’y a pas de glace donc pas de brochage non plus).

On avance pas trop mal, dans le sens où on ne bute sur aucune difficulté et la progression est assez constante, mais on est quand même un peu trop lent à tous les 3. Au bout de 2h, on vient juste de finir notre 2è longueur (certes assez longues d’environ 55-60m chacune), et là on se dit qu’il faut speeder un peu si on veut pouvoir finir. On perd aussi du temps à essayer de protéger. Suite de la progression plus rapide en corde tendu dans un couloir de neige avec un petit ressaut, sur environ 120m, puis nouvelle longueur à tirer pour un ressaut plus difficile (le passage en M3+ de la L5 sur le topo C2C). Je suis en tête, et là le topo parle d’une vire à gauche à traverser sur 20m, mais ça ne correspond pas vraiment à ce que je vois. Ça semble pas facile tout en étant super expo et sans possibilité de protéger (le dernier point posé est celui où l’on a fait relais sous le passage en M3+). Je décide de continuer tout droit, je me dis que la vire doit être plus loin car en plus je vois une cordelette devant moi qui m’aide à poser un relais.

Les copains me rejoignent, il est 15h30 passé, on a des doutes sur l’itinéraire, et on se pose la question de la réchappe éventuelle vu l’horaire qui commence à se faire tardif. L’endroit ne s’y prête pas, on se dit qu’on a encore le temps, et que peut être les prochaines longueurs seront plus rapides. Je repars donc tout droit dans un goulot assez grimpant pour une nouvelle longueur de 55m qui se révèlera finalement pas très aisée ni protégeable. Je croise une cordelette et un friends coincé : soit c’est le bon itinéraire, soit on n’est pas les premiers à se planter… On penchera plutôt pour la 2ème option ^^. Je fais relais sur un bon gros béquet parfait, le premier que l’on croise dans cette voie. Mes partenaires me rejoignent à nouveau et on fait le point. Il est 16h30, donc encore 2h de jour. On est environ 80m sous le sommet, donc probablement 2 longueurs, mais pas sûr qu’on puisse rejoindre le bon itinéraire qui se trouve plus à gauche. ça a l’air de le faire devant nous, mais ce béquet est quand même vraiment bien et on est pas loin du couloir de descente… On préfère assurer et on décide donc de faire une réchappe, on tire un rappel de 50m pour rejoindre un bon couloir de neige (on avait 2 brins de 60m), qui se descend  bien à pied, et on rejoint facilement le couloir E de la Peyrouse. Minh, qui avait porté ses skis, chausse dès la sortie, pendant qu’Elisabeth et moi rejoignons l’entrée de la goulotte à pied.

L’ambiance est très agréable, beau couché de soleil, chaud, pas de vent ! Vers 18h-18h15, on commence à descendre en ski, frontale allumée même si on a encore un peu de jour avec nous. Mais là, c’est le drame : la neige a déjà regelé, c’est tout crouté et dégueulasse à descendre… Adieu nos espoirs de bon ski alors que ça avait l’air parfait dans l’après-midi ! Arrivés en sous-bois, on doit même déchausser un moment vu le peu de visibilité mélangée à la difficulté du terrain, et on brasse dans la neige. Puis on rechausse un peu plus loin pour finir à ski dans le chemin de montée (merci Iphigénie pour l’aide à l’orientation nocturne !).

Retour voiture vers 19h15. On est fatigué mais content de la journée et que tout se soit finalement bien conclu. Pour le ski le lendemain, on reverra quand même nos objectifs à la baisse ! (http://www.legaul.fr/ski/cr-ski2/1908-grand-colon-bin-anthonoir-ouest-17-02-2019-1908) Nos excuses à Philippe et Luc à qui on a donné des nouvelles trop tardives pour qu’ils puissent nous rejoindre le dimanche… Le soir ce sera retour Grenoble, pizzas, bières, et au lit tôt !

Bilan : Goulotte clairement sympa et on a bien apprécié, mais pas à sous-estimer je pense vu les 250m de dénivelé à remonter (quand on additionne les longueurs sur C2C on arrive à environ 400m de progression dans la goulotte), et la difficulté à protéger avec ces conditions d’enneigement. On a perdu du temps à plusieurs moments de la journée et dans la goulotte, mais on pensait qu’on allait être large vu le temps donné sur C2C de 2h-4h pour la goulotte. Je pense qu’on aurait mis plutôt 6h-6h30 si on avait fini. La  météo fantastique nous a aidé à rester serein tout le long, et ce retour nocturne restera comme bucolique dans mon esprit ! Au final, un beau BUT « constructif » comme diraient certains J. On y retournera un jour…