18-02-2019
Mercantour - Alpes Maritimes Italiennes
5000
1500
3045
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RAID DES MERVEILLES (Mercantour), 18-24/02/2019

Boucle itinérante en Vallée de Vesubie, depuis la  vallée de la Gordelasque à Le Boréon (1900), parc national du Mercantour

Massif : Mercantour, Alpes Maritimes

 

J1 : voyage Lyon à Belvèdere (Vallée de la Gordelasque)

J2 : Pont des Sagnes 1500m à Refuge des Merveilles 2130m, par le Pas de l’Arpette 2510m ; dénivelée: 900m

J3 : Refuge des Merveilles à Refuge de Nice 2235m, par Pas de Conques  / Baisse de Valmasque / Baisse de Basto ; dénivelée: 1100m

J4 : Refuge de Nice, 2235m à boucle hélicoïdale du Mont Clapier, 3045m entre France et Italie ; dénivelée: 1400m

J5 : Refuge de Nice à Refuge de la Cougourde, 2100m, via les Terrasses du Gelas (3000m) et le Pas des Ladres (2448m), dénivelée: 1300m

J6 : Refuge de la Cougourde à Le Boreon, 1900m via la Cime de l’Agniel (2927m)

J7 : voyage Le Boréon à Lyon via St Martin en Vésubie, Dignes Les Bains, Sisteron, Vif, Pont de Claix, Grenoble

 

 

J1 : voyage Lyon à Belvèdere (Vallée de la Gordelasque)

J2 : 8h30 Christophe, le gardien du refuge de Nice, nous propose de laisser notre voiture à Belvedere et de nous déposer au point de départ : comme des sardines, on est à 5 dans la 205 (5 paires de skis, bâtons, crampons, casques, 5 sacs à dos bien emplis). 9h top départ depuis Pont des Sagnes (après St Grat), montée par le Vallon d’Empuonrame et le Pas de l’Arpette, on arrive au refuge des Merveilles, non-gardé, à 15h30. Le Lac Long supérieur est gelé, Babeth s’est offerte tout spontanément comme cobaye pour le traverser afin de rejoindre à coup sûr le refuge.

J3 : 8h15 départ depuis le Refuge des Merveilles, en contournant son lac par le sud, avec l’idée d’aller au Mont du Grand Capelet (2935m). En réalité on se rend compte que c’est trop long, on traverse donc entre le Mont et le Rocher des Merveilles, pour franchir en le Pas de Conque (2500m) en proximité des Lacs de Merveilles, on repeaute pour rejoindre le GR52 traversant la mythique Vallée des Merveilles jusqu’à la Baisse de Valmasque (2549m) qui sépare cette-ci de la Vallée de Fontanalba. On descend vers nord-ouest poursuivant l’itinéraire estivale du GR52, jusqu’à monter à la Baisse du Basto (2693m) : on descend un petite pente à 35-40° et on ski vers la Plaine de la Fous, où le joli Refuge de Nice surplomb le Lac de la Fous, perché sur un verrou rocheux. Nous arrivons à 16h et le soleil quitte la terrasse du refuge, mais nous retrouvons Christophe, le gardien du refuge, qui lestement allume un feu et nous conseille sur la course du lendemain.

J4 : 8h15 départ depuis Le Refuge de Nice pour une belle boucle qui nous fera remonter au-dessus du Vallon de la Fous, et en dessous de la Cime Aquasciat, le Pas de la Fous (2828m), le Pas Est du Mont Clapier par le quel on descend en Italie, on repaute en suite jusqu’à mettre crampons aux pieds et skis sur le sac pour remonter le petit couloir nord et attendre le Pas Ouest du Mont Clapier (2834m) et revenir en France.  Il nous reste encore 300m plein sud à gravir avec les peaux pour terminer cette ascension hélicoïdale vers le Mont Clapier (3035m) avec une vue de l’Arc Alpin : on devine en arrière-plan de la droite vers la gauche le massif du Mont Rose et le Cervin, le Mont Viso qui n’est pas loin, et noyée par une épaisse brume de pollution on ne peut qu’imaginer la plaine du Po à l’est, et par une brume vaporeuse au sud la mer : nous ne la verrons jamais, nous l’imaginerons toujours derrière la brume qui écume les collines plus bas. La descente à ski est aussi magique que le reste de la course, ce sera la journée la plus « fun » et « complète » du raid. On arrive au refuge à 15h pour profiter encore de la terrasse ensoleillée soleil.

J5 :8h15 départ sous un léger air de foehn en traversant le Lac de la Fous en hibernation profonde, on se monte vers le nord en passant sur le flanc gauche du Lac Long, on mets les crampons pour un long couloir pour franchir les terrasses du Gelas et atteindre l’antécime du Gelas : la vue en haut est aussi belle que celle de la veille depuis le Mont Clapier, mais ça ne sent plus le café. On descend vers le Vallon Cabret, on déchausse les skis en buttant sur une prairie et on remet les peaux un peu plus loin pour entamer la longue montée vers le Pas des Ladres et le franchir avant que ça passe à l’ombre . On descend vers le Lac de Trecolpass, il est 17h et on ne voit toujours pas le refuge… mais où est-t-il passé ? On avance un peu péniblement parmi les blocs erratiques, les mélèzes, les pins cembros, les cailloux et les branches, pour ne pas descendre trop bas : le beau refuge en bois de mélèze se trouve caché au fond du vallon nord, dans un cul de sac à mi-chemin entre paysage dolomitique et de taïga, un air de hors du monde, avec la Cougourde qui s’impose au nord-est.

J6 : le gardien nous conseille de partir un peu plus tard, pour que la neige ne soit que meilleure; 8h30 on se dirige vers le nord avec une neige dure, la dernière partie de la montée est sous de rafales de vent du nord. Babeth, Christian et Gilles mettent les crampons pour faire les 20 derniers mètres et attendre le sommet (qui étonnement ne sera pas sous l’emprise du vent…) au même temps que le gardien du refuge qui nous a rattrapé (sans gants, sans bonnet, il a pas froid lui…). Descente et piquenique sur la terrasse du refuge, et sous les conseils du gardien on descend sur le versant est espérant avoir un meilleur enneigement vu le grand beau temps de ces jours. Parcours à obstacles ski aux pieds entre rochers, cailloux, racines, arbres et ressauts, on rejoint le sentier encore enneigé (on déchausserai pour quelques centaines de mètre où de vrais marches en pierre dessinent un chemin raid) et on remet le ski pour parcourir le domaine de ski nordique et arriver au Boréon. Restera à faire du stop pour récupérer la voiture 25 km plus au sud (top chrono 1h a/r), et passer une dernière nuit dans la quiétude des vallées des Alpes Maritimes.

 

Notes:

  • Nous avons utilisé 4 cartes : 2 cartes IGN 1 :25000 dont une actuelle (Babeth) et la 2ème de 1993 (Simona) qui s’est révélé la plus complète (altitudes, courbe de niveau, ect…), 1 carte des pentes (Gilles) sans laquelle on aura peiné à nous repérer, et 1 carte GPS Iphigénie dans les gros moments de doutes (Christian) + boussole. Bref, ce fut un raid avec d’importantes notions de cartographie, et dans ce massif raid et par mauvais temps il serait impossible de se repérer qu’au GPS ou qu’à la carte…
  • Il y a des barres rocheuses un peu souvent et un peu partout, de couloirs se dressent faisant oublier les vallons doux un peu plus bas…
  • Refuges : celui de Nice et celui de la Cougourde : top au niveau d’accueil et prestation, finalement on arrive à bien manger même dans de refuges français J Les gardiens ont diné avec nous, il est vrai que nous étions en petit comité. Refuge des Merveilles, très spartiate avec un poêle qui chauffe bien et qui enfume presque autant : Christian a pu maitriser le feu alors que 2 randonneurs avaient laissé tout espoir de l’allumer depuis 24h…
  • Les 3 vétérans de la montagne sont de véritables batteries solaires : une fois le soleil levé, rien ne les arrête: en 20min ils passent du dortoir au ski, ils marchent 12heures d’affilé, sans manger, sans boire, sans pisser, les seuls haltes sont celles consacrées à l’orientation JJ eh beh y a de quoi apprendre J

 

Et pour le J1: La femme du gardien du refuge de Nice nous a proposé 2 studios sympas à Belvedère car impossible de trouver logement pour 4 personnes à cette saison.

Et le J2:

  • Variante possible un peu plus à droite du Pas de l’Arpette, par le Pas du Trem, mais l’enneigement y était moindre
  • Observation d’un groupe d’une vingtaine de chamois sur les adrets, et d’un grand rocher caractéristique à forme de chaussure de ski sur la droite (nord)… avis aux prochains qui sauront le reconnaitre
  • Nous avons eu le privilège de voir une de plus belles pleines lunes de l’année.

Et J7 bouquet final : Babeth et Simona ont filé sur la ligne D jusqu’au Vieux Lyon, ski et crampons à la main, pour se gratifier des glaces et hamburger givrées… J (adresse sur demande J)