02-03-2019
Ecrins
1150
1800
D
6H
1

Le réchauffement des dernières semaines a mis pas mal de cascades hors de condition. Bien motivés malgré tout par le fait de profiter de la glace, Romain et moi nous engageons dans la vallée du Valgaudemar, topo en main, en guettant une ligne intéressante.

Outre le visuel, nous disposons des informations du site glace05.

Notre choix finit par s'arrêter sur "Souvenirs inattendus".

Parvenir à la cascade s'avère un peu ardu : 450 m à remonter dans de la neige fraiche et/ou une trace d'avalanche qui a fait partir une impressionnante quantité de neige. Nous finissons par y arriver. Au pied de la cascade, celle-ci paraît beaucoup moins impressionnante que depuis le bas. La première longueur est donnée comme la plus difficile. A tout seigneur, tout honneur, Romain s'y engage. Ce n'est pas facile, un passage bien vertical sur une cascade qui n'a pas été pratiquée et qui de fait, n'est pas purgée, ni n'offre de traces préalables facilitant la progression. Le camarade fait un relais sur broches après le passage diffiicle que je le remercie d'avoir passé quand je m'y engage à mon tour. La suite (la deuxième partie de L1) est pour moi : ça passe en y allant doucement et en prenant des repos. La qualité de glace est variable pour brocher, mais les piolets ancrent par contre très bien. Je tombe sur les traces d'un relais qui a été supprimé. Le temps de pester et de chercher une solution, j'entrevois un relais, 5 m plus haut.

Romain assure L2 qui est difficile à lire et comporte une petite traversée finaude et taquine vers la droite. Je me lance dans L3. Petit doute au moment d'un embranchement : les deux côtés semblent praticables, mais je distingue vaguement un relais à gauche. Je finis par le rejoindre.

La suite est beaucoup plus simple : selon le topo C2C, restent 4 longueurs de couloir de neige avec de petits ressauts. Le topo papier ne fait même pas état de ses longueurs. Nous voyions clairement la suite, mais alors que je suis motivé pour m'y engager fleur au fusil, Romain me fait remarquer que le soleil tape au dessus de nous et que nous risquons de voir partir des pierres d'en haut. La prudence commande de redescendre quand nous avons fait la partie difficile. Effectivement, lors des rappels, une série de pierres vont s'engouffrer dans la gorge de la cascade. Nous arrivons à descendre et nous dégager rapidement, mais ce n'est pas drôle. On entend les cailloux qui arrivent de loin quand ils cognent les parois de la gorge, mais certains ne s'annoncent qu'au dernier moment par un vombrissement caractéristique.

Une très belle expérience que cette cascade, donnée entre le III et le 4 en fonction des conditions et plutôt sur le 4 en l'occurrence. Le fait qu'elle soit sauvage et très peu pratiquée ajoute au plaisir de son parcours.