23-06-2019
Ecrins
500
1650
2947
D
13h
1

autre topo: http://denali-sud.chez-alice.fr/fichetopo/fetoules_areteW.htm

Je le sens bouillonner, se disant que j’ai manifestement retrouvé mon login sur le site du club, mais que malgré mon activité récente sur le forum, le CR promis n’apparaît toujours pas… et un Belotti bouillonnant, je préfère ne pas m’y frotter, alors je vous sers ce CR sans plus tarder.

La fatigue des jours précédents étant absorbée, le grand beau temps étant là, nous nous lançons. L’approche réunit tous les critères pour être qualifiée d’horrible : durée supérieure à 1 heure, dénivelé proche des 1000mètres, présence de randonneurs, absence d’ombre, un itinéraire douteux sur mauvais chemin… heureusement,  le plaisir d’être ensemble et la faconde de mon Belotti contrebalancent largement ces points négatifs.

Superbe bivouac au lac des fétoules. Notre satisfaction en prenant le meilleur emplacement, tandis que d’autres cordées nous talonnaient (gnark gnark gnark). Ma béatitude pendant une baignade dans cette piscine naturelle. Ma béatitude devant la délicieuse bière tirée du sac de Romain. Notre béatitude devant le coucher de soleil. La béatitude de Romain lorsque j’ai enlevé mes chaussures sous la tente…

Par contre le lendemain il a fallu se sortir les doigts. Déjà pour arriver à l’attaque, compter presque 2 heures sans traîner. On laisse passer 2 grenoblois véloces, qu’on ne fera qu’apercevoir épisodiquement par la suite. On attaque une espèce de dalle improtégeable, puis un dièdre malcommode d’après le topo, bien renfougne d’après Romain, pourri d’après moi. Peut-être est-ce le fait d’avoir troqué mes agréables chaussons pour de grosses péniches, toujours est-il que si vous envisagez de faire cette course, je vous recommande de laisser passer votre partenaire en tête dans ce passage.

La suite, il faut reconnaître que ça a de la gueule. Contrairement à ce que le nom de la course pourrait laisser croire, il ne s’agit pas du tout d’une course d’arête. On progresse en effet occasionnellement sur des arêtes, dans les 10 derniers mètres on marche même dessus, mais pour ce qui est du reste, c’est de l’escalade indéniablement. Du gaz, des protections à poser, un itinéraire à trouver / choisir… très classe.

Et on arrive, comme souvent, sur un sommet, avec une belle vue, sans vraiment le temps ni l’énergie d’y faire des cabrioles. On chausse des machins en métal qui élargissent encore les péniches, mais qui s’avèrent utiles lorsqu’il faut désescalader le haut du gros cairn pour aborder le glacier. Mais en fait, ce n’est pas fini. On s’enfonce jusqu’au scarpa dans cette soupe froide qui prend le soleil.

Après bien des jurons, on retrouve la terre ferme, puis le bivouac, puis le parking… et la bouteille de bière astucieusement réservée au frais sous la voiture. Disparue, la charge mentale ! Restent pour peu de temps, quelques courbatures, et plus durablement, un bagage supplémentaire d’expérience et de magnifiques souvenirs.