07-03-2020
Belledonne
550
1680
2230
AD
9
Pierre, Sébastien, Benjamin
2

Samedi 7 mars. La chambrée sort de sa léthargie au doux son du réveil. Mes deux colocs d'un week-end et moi-même descendons dans le réfectoire de l'auberge de jeunesse pour ingurgiter un frugal petit déjeuner avant d'attaquer cette deuxième journée de formation FFME. Au programme, goulottes à Casserousse.

Nous prenons la première cabine de Chamrousse, et en sortons au sommet pour entamer la descente de la piste noire qui mène au point de départ, enveloppés dans un nuage, la visibilité réduite à quelques mètres. Nous sommes rejoints par les deux autres groupes de la formation, et démarrons les travaux de terrassement de la 'Salle à manger', point de départ de plusieurs goulottes, où nous allons nous équiper.

Une fois harnachés, nous nous dirigeons vers l'entrée de la goulotte du chien. Pierre, le guide de Guillestre à l'accent chantant, mène la première cordée avec Sébastien. Clément et Benjamin sont devant mon binôme du jour, Flavien, et moi. Le temps que les deux premières cordées progressent dans la première longueur me permet de réviser mes onglées. Pas d'inquiétude, je les connais sur le bout des doigts.

Ça y est, enfin mon tour. La neige ne manque pas, j'en fait profiter Flavien en contrebas en labourant les 30m qui me séparent du premier relais, que je protège avec deux coinceurs, aimablement prêtés par mon club de montagne préféré. Flavien me rejoint, et enquille la deuxième longueur. Cette dernière nous offre un premier aperçu de notre support de crochetage favori du week-end : les petits pins de Belledonne, dont nos lames banane vont entailler l'écorce quand la glace se fera plus rare.

Pierre a choisi pour la troisième longueur de quitter l'itinéraire standard pour bifurquer main droite. Ce sont les deux piolets tanqués l'un au-dessus de l'autre dans une même fissure que je m'élève par-delà le premier ressaut, avant de progresser parmi les petits conifères,  inquiets à l'idée de se faire à nouveau lacérer. Flavien nous sort de la quatrième longueur, et nous redescendons du sommet vers la bien-nommée Salle à manger, nous sans avoir dans la descente pratiqué ancrages, corps morts et saltos avant pour tester ces derniers.

Nos sandwichs engloutis, nous repartons en direction de la goulotte du chien, et attaquons la paroi à sa gauche, plus en glace, dans l'itinéraire dénommé Solo Monde. Le plafond nuageux un peu remonté nous permet, en patientant au bas de la voie, d'observer les skieurs sur la piste noire en contrebas, mais guère plus. Les quatre longueurs s'enchaînent, avec des pas un peu plus techniques que précédemment, qui mettent nos placements de pieds à l'épreuve. Je rejoins Flavien au dernier relais, et une ultime éclaircie nous offre une vue magnifique sur les parois plaquées de glace, et au second plan la vallée de Grenoble, dont la couverture nuageuse est transpercée par les derniers rayons du soleil. Nous rejoignons nos quatre comparses en empruntant une petite arête en neige, en corde tendue, puis remontons à pied la piste noire, que les skieurs ont abandonné depuis deux bonnes heures. Aujourd'hui, par chance, c'est nocturne à Chamrousse, et la dernière benne est à 20h30. Tant mieux, car il est 18h passées et redescendre à pieds n'intéressait personne.

Retour à l'auberge, pour une petite bière de debriefing de la journée, et évoquer des projets pour le lendemain. Mais l'histoire de dimanch, c'est Flavien qui vous la contera.