09-06-2014
Mont Blanc
1200
3600
4810
AD
15h

Par temps de canicule, deux bonnes options s’offrent à vous : la première est de vous rendre dans un magasin Picard, de passer innocemment en revue tous les produits pour finalement passer à la caisse avec 1 kilo de leurs délicieuses glaces (caramel au beurre salé, sorbet chocolat…) avant qu’on vous ait repéré et identifié comme un profiteur de clim ; la seconde est de vous rendre dans la face nord du Mt Blanc, à la différence près que les glaces sont ici au-dessus de vos têtes, pas en-dessous. C’est cette seconde option que nous avons choisie, Jean-Michel M, Samuel L et moi-même pour ce lundi de Pentecôte caniculaire.  L’itinéraire sera celui des 3 monts puisque le refuge des Grands Mulets était complet mais pas celui des Cosmiques.
Petite promenade touristique au passage sur les terrasses de l’Aiguille du midi qui se développent plus vite que ne fondent les glaciers mais pas fait Le pas dans le vide-The step in the voide,  because trop d’attente. Des grimpeurs sortaient de la Face sud de l’Aiguille du Midi, quelques tentes coloriaient le glacier, c’était bien l’été.
Refuge presque complet et accueil sympathique et compétent. Ne jamais hésiter à appeler le(la) gardien (ne)pour connaître les conditions de course.
Nous partons lundi matin à 2H dans une nuit juste fraîche mais pas froide, après le rush des pressés/stressés, skis aux pieds, snow board pour Jean-Michel. La lune est dorée et une vingtaine de lumières dessinent l’itinéraire sur la face du Tacul. C’est beau, calme, on est bien.
A la rimaye, il faut enlever les skis pour franchir le petit mur de neige de 2 m qui la borde (une vigoureuse poussée acsendante me le fait franchir telle un bouchon de champagne). On ne les remet pas, il n’y a pas de trace et ça monte tellement bien à pied. Alors, on monte jusqu’au sommet (la traversée vers l’épaule peut se faire aussi, sous un sérac qui n’est plus menaçant), puis descente jusqu’au pied de la face du Maudit qu’on remonte aussi jusqu’à son sommet, on n’est pas là pour se priver, il n’y a pas de vent, pas de glace, pas de plaques. Mais la pente est raide et les pas très hauts, c’est fatigant. Je suis ravie d’avoir pris mes crampons alu ! Du sommet du Maudit, on peut se laisser glisser à skis en traversée, franchir une crevasse par un petit saut (je me vautre presque dedans mais Jean-Michel me parade) et s’attaquer au Mur de la Côte qui en a épuisé plus d’un ! 4400m quand même !  A partir de là, notre rythme ralentit et de plus en plus au fur et à mesure qu’on s’approche du sommet du Mt Blanc. On y arrive à 12H30 après tout le monde, moi en skis pour le challenge, JMM et Sam à pied, déshydratés. Au sommet, 3 Suisses (pas très grands) devisent tranquillement debout pendant que nous, on s’affale en se lamentant de ne plus avoir d’eau. Eux sont partis de Chamonix le matin…

Tour d’horizon : c’est très brumeux, presque gris et, de toute façon, il faut redescendre, ça fond !

La descente à skis/snowboard, c’est quand même mieux que la descente à pieds, même si les cuisses crient. Heureusement, la neige était molle. En fait, on aurait pu se croire aux Grands Montets en mars tellement c’était tracé : une avenue large comme les Champs Elysées mais sans arbres et sans voitures et les façades d’immeubles, ce sont des murs de neige blancs. Magnifique. Dans une coulée de morceaux de séracs ou sinue la trace, il y a des glaçons bleus sous la neige. Plus bas, à la fameuse Jonction, des formes géométriques, parallélépipèdes, cônes, sont dispersées comme les pièces d’un jeu de construction. Il faut enlever les skis pour franchir quelques bosses et trous puis on peut rapidement les remettre et glisser sur une trace bien marquée. Après la jonction, on a remis les skis sur le sac, on a jeté les dés pour savoir qui porterait la corde (faux, c’est JMM qui l’a portée) et on a rejoint le Plan de l’Aiguille. Tout ça passait bien, on a même skié pour descendre vers le Plan de l’Aiguille. Benne à 17H.

Arrivée à Cham dans la fournaise, même la traversée de l’Arve n’était pas rafraîchissante.  Vite, les tongs ! Ouf , la voiture n’est pas loin !