Après les multiples louanges par nos amis gaullois de cette voie, la plus belle de la vie de Laurent apparemment, nous nous sommes décidées, Laurence et moi-même, à affronter Tchao Godillo. Sur les sages conseils gaullois nous nous sommes réparties, la veille, les longueurs que chacune ferait en tête : les dalles pour Laurence (parait-il que je suis dallophobe 
), les pas athlétiques pour moi.
Nous voila donc parties dimanche matin depuis le col de la Colombière dans les Aravis pour une approche qui nous échauffe un peu (trop) : environ une heure, avec de bonnes montées bien raides (450 m de dénivelé). Après quelques hésitations/concertations nous voila au pied de la voie.
La première longueur est pour moi… un peu d’appréhension en voyant se profiler les deux premiers pas : un départ en 5c suivi d’un 5a. Et quel 5c !! Merci Madame la dégaine ! Le 5a repose derrière.
Laurence me rejoint non sans avoir quelque peu tiré sur les bras (et la dégaine), et prend le relais : un magnifique pilier ! Tout en finesse, Laurence passe avec succès ce 6a. Qui pour ma part n’était pas du tout donné… entre dalle et grattons…
Nous voila au relais et nous sommes relativement contentes que la prochaine longueur soit un petit 4c. 4c vous avez dit ? Bon on va dire : chacun son point de vue. Bref… En tout cas une nouvelle longueur achevée, et comme dit Laurence une petit victoire de plus !
Les deux longueurs qui suivent, Laurence prend la tête et cela se passe corde tendue : révision pour nous des anneaux et des nœuds d’arrêts. Tout se passe à merveille, cette étape aura été notre seul repos de la voie !
Une fois toutes les deux au pied de la nouvelle longueur, nous nous accordons une petit pause pour reprendre des forces… mais voila qu’une pluie de rocher s’écrase tout près de nous (bon je suis un peu marseillaise des fois). Quelques cailloux, ou un gros bloc qui s’est explosé, nous ont bien refroidis ! Nous reprenons nos esprits et des forces par quelques succulents mets : des compotes, je ne sais pas si c’est autorisé, mais c’est tellement bon. En tout cas elles m’ont été bien utiles pour enchainer les deux 5C qui ont suivi. Malgré deux vols (mais petits, la voie est très bien équipée) je suis quand même arrivée à sortie ces longueurs et Laurence également !
Dernière longueur pour Laurence digne du 4c du départ… un 5a cotation Tchao Godillon : difficultés d’itinéraire et des pas, nous a-t-il semblé, beaucoup plus dur que du 5a… bref ce sont quand même plus de 40m que Laurence a su mener !
Voila, 17h15 environ, fin de la voie. Heureuses d’avoir achevé cette voie ! Qui, effectivement Laurent et Didier, est magnifique ! 
Oui mais ce n’est pas fini, après une voie il faut rentrer ! Nous savions que le chemin du retour n’était pas aisé mais nous avions reçu tous les conseils de nos amis gaullois et avions lu et relu le topo. Je crois que je pourrais vous le réciter par cœur !! Ce sont finalement trois heures d’errance en haut de la voie qui nous attendaient !!! Impossible pour nous de trouver le fameux couloir de redescente… nous avons fini par arriver en haut de la montagne mais rien… si ce n’est une arrête pour aller encore plus haut ! Au bout d’une heure le stress à pointer le bout de son nez… la peur aussi, sachant que si nous nous engagions au mauvais endroit nous avions droit à des barres rocheuses… Du col de Colombière les gaullois essayaient de nous aider pour retrouver notre chemin, nous avons « joué » a « reconnais-tu cette photo »… mais sans succès. A 20h15 sur les sages conseils de Denis, nous avons appelé le PGHM (l’appel du 18 juin dixit Denis )… En attendant leur arrivée, nous repassons notre journée pour voir ou nous avions commis l’ERREUR…
mais rien… si ce n’est un manque d’expérience… et pour essayer de nous « détendre », et de se réchauffer pour ma part, nous nous sommes racontés nos vies ! Personnellement je préfère papoter devant un bon café ou une bonne bière… Moins d’une heure après l’hélico est là, les gendarmes nous récupèrent, et nous ramènent sur le plancher des vaches. Pas très fières mais soulagées de rentrer nous retrouvons le reste de l’équipe ! Merci à vous pour votre patience et votre soutien !
Nous tenons absolument à repartir dans ce secteur (accompagnées pour la redescente) pour ne pas quitter ce magnifique secteur sur un échec ou un demi-succès pour être positif- !
Nous avons tout de même retenu quelques leçons : toujours avoir une couverture de survie sur soi (bon, peut être pas pour aller faire ses courses au supermarché d’à côté), deux téléphones valent mieux qu’un seul, une frontale qui éclaire davantage… Les autres conseils sont les biens venus !
Laurence nous repartons dans une grande voie à la Bérarde ?