28-07-2017
Mont-Perdu - Gavarnie - Bigorre
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Départ improvisé fin juillet vers les Hautes Pyrénées, avec juste les « 100 plus belles » comme topo. L’idée, comme l’an passé dans les Dolomites, était de faire de belles escalades classiques au départ des parkings, sans monter en refuge.

Arrivés de nuit et sous la pluie au lac de Cap de Long (2171 m), au-dessus de St-Lary-Soulan, histoire de revenir sur le lieu du camp du GAUL 1983 (souvenirs…). Ensuite, le temps se mettra au beau puis fera des va-et-vient… Au final, de très belles journées ensoleillées et peu de vraie pluie, mais souvent des journées commençant sous le soleil et se terminant dans le brouillard.

Notre choix de ne pas utiliser les refuges nous obligera à faire des approches parfois conséquentes, avec de grandes sections hors sentier : les parois sont souvent bien éloignées des routes ! En revanche, les paysages sont généralement somptueux, malgré l’absence quasi-totale de neige.

Côté topos, c’est un peu la misère… Rien à voir avec ce qu’on peut trouver dans les Alpes. Nous avons fini par dénicher difficilement un topo espagnol (en français) : « Plaquettes dans les vallées des gaves » qui va bien nous rendre service. En fait de plaquettes, si certaines voies sont complètement équipées, d’autres ne le sont pas du tout, ou bien partiellement. Il faut donc toujours emporter quelques coinceurs et friends pour être sereins. Le bon côté, c’est que les voies sont peu fréquentées : nous serons presque toujours seuls dans les parois : le luxe !

Nous avons pu faire :

1- Au départ du lac de Cap de Long (2171 m) :

  • 31-07 : Traversée (AD inf, 3c max, 400m) de la Petite Aiguille des Alharisses (2825 m). Petite escalade sympathique pour se mettre en jambe en début de séjour. Très jolie vue sur les lacs.
  • 01-08 : Voie « Tout Inox » (D, 200 m, 5 max) à la muraille de Cap de Long (2400 m). Approche 2 mn ! Voie facile et jolie. Descente à pied (notre choix) ou en rappel.
  • 02-08 : Voie « Embarquement Immédiat » (D+, 200 m, 5c max) à la muraille de Cap de Long (2400 m). Plus soutenue, jolie aussi. Nous aurons fait les deux voies les plus classiques de la muraille ; il y en a une quinzaine d’autres, un peu plus courtes, toujours sur du beau granit.
  • 03-08 : Arête des Trois Conseillers (AD, 200 m, 4 max) au Pic de Néouvielle (3091 m). La grande classique de ce point culminant du massif s’atteint au prix d’une looooongue et chaude marche d’approche. A partir de la brèche de Néouvielle, l’arête est magnifique, sur du très bon rocher. Vite avalée, mais superbe, tout comme la vue. Longue descente pour rejoindre le camion. Belle et grande journée en montagne, avec une météo parfaite.

2- Près du Cirque de Troumouse (2000 m)

  • 11-08 : Voie « Tontons Coinceurs » (D+, 215 m, 5c max) + Voie « La faucille et le Maillet » (D, 110 m, 5 max) à la dalle du Maillet (2100 m). Contents de retrouver le soleil après une semaine de temps très humide. Voies sympathiques équipées sur une grande dalle calcaire. Approche courte et descente rapide.

3- A partir de Gavarnie (1365 m) et du Col de Tentes (2207 m)

  • 12-08 : Voie Directe (TD-, 210 m, 6a max) au Pic des Sarradets (2739 m). Ambiance fantastique dans cette paroi sud qui fait face à la Brèche de Roland, au cœur du Cirque de Gavarnie. Beau rocher calcaire marron, avec des dalles incroyables constellées de petites écailles crochetantes. De loin, cela paraît très difficile, et dedans, tout va bien. Dans les passages durs, ils ont juste oublié de mettre les écailles ! Vue superbe tout au long de la voie. Descente à pied en terrain à chamois(ou plutôt à Izard) bien raide : efficace si on a le pied alpin.
  • 13-08 : Voie Classique (AD+, 500 m d’escalade pour 300 m de dénivelé, 4c max) au Mur de la Cascade de Gavarnie (2000 m). Etonnante et astucieuse escalade au cœur du Cirque, sur du bon rocher, au-dessus des milliers de « fourmis » multicolores qui viennent voir la cascade. Moment rare (et humide !) quand il faut traverser une cascade au milieu de la paroi. Sur la vire de sortie, on se rend compte des dimensions gigantesques du Cirque, où l’on se sent tout petits.
  • 14-08 : Voie « La Brecha de Ronaldo » (TD, 320 m, 6a max) au Pic des Sarradets (2739 m). Retour sur cette belle face qui nous avait bien plu deux jours plus tôt. C’est la voie la plus longue de la face, du même type que la Directe, mais en plus soutenu et moins équipée. Encore superbe, tant pour l’escalade que pour l’ambiance et le panorama.

3- au départ de Barèges (Camp Rollot, 1557 m)

  • 16-08 : Voie « Réunion Syndicale » (TD, 205 m, 6a max) au Grand Pic d’Espade (2852 m). Approche longue depuis le bas, mais dont la deuxième partie traverse des paysages vraiment très beaux. L’escalade est raide, soutenue, sur un granit lumineux, quasi chamoniard. Superbe voie. Ce peut être intéressant de monter pour faire plusieurs voies : nuit au refuge de la Glère ou bivouac au bord de l’un des nombreux lacs du plateau.

4- au départ du Pont d’Espagne (1457 m)

  • 18-08 : Eperon Nord (D, 355 m, 5c max) du Pic de la Badéte de Labassa (2647 m). Comme dit le topo : se trouve au fond d’un long vallon de roches détritiques, on confirme la longueur et le côté détritique ! Longue approche donc, en totalité hors sentier, éperon à l’esthétique redoutable, escalade plaisante avec une longueur dure. Rocher très correct avec très peu de pitons en place. Nous jouerons à cache-cache toute la journée avec la mer de nuages, qui finira par nous engloutir dans la descente, que nous terminerons bien mouillés.

Toutes les voies que nous avons faites sont à conseiller, dans des styles très différents : calcaire ou granit, à 3 mn du parking ou après 4 h d’approche, équipement clé en main (mais jamais complaisant) ou quasi inexistant…. Cette grande variété fut l’un des plaisirs de ce séjour, avec la découverte de montagnes que nous connaissions peu. Entre les escalades, nous avons aussi fait quelques belles randonnées, pêché et dégusté de jolies truites de torrents, visité quelques églises, failli craquer pour les Thermes de Barèges (mais il y avait trop de monde, c’était un jour de pluie), et terminé en visitant Lourdes et ses miracles. Fin de parcours au bord de l’océan, chez d’anciens gaulois qui se sont installés là-bas : très agréable aussi !