05-08-2013
Ecrins
1000
3092
3982
TD
11h

Dimanche : montée au refuge du Promontoire sous la chaleur de l'après-midi. La météo est excellente pour le lendemain, "propice aux grandes réalisations" annonce le sympathique et compétent gardien au moment de l'apéro (offert).

Lundi : lever 4H. On descend du Promontoire par le névé pour rejoindre le pied de la face sud (crampons, piolet); une cordée est partie un peu avant nous pour la même voie. Une autre va dans Mischka, une voie difficile à gauche de la Pierre Allain mais abandonnera faute de l'avoir trouvée. On est à pied d'oeuvre à 6H et Guillaume ouvre le bal bardé d'un poids non négligeable de friends et de câblés de toutes tailles. Au sommet du "fauteuil", on troque les grosses contre les chaussons pour une longue escalade sur un beau et bon rocher. La cordée du dessus et quelques pitons et relais nous indiquent le chemin. Il fait beau, il est agréable de placer ses protections. Une fissure cheminée bien humide mais équipée est le seul moment désagréable. De temps en temps, Guillaume, dans sa fougue, nous augmente la difficulté en choisissant de passer là où c'est dur et non protégeable.Fallait bien corser l'affaire ! On rejoint le sommet à 17H30, soit 1H30 après l'horaire qu'on pensait faire. On ne sait pas pourquoi ! Du coup, pas le temps de profiter ni de faire la sieste, on attaque fissa les rappels de la voie normale. On a choisi de redescendre au Promontoire. Mais, c'est long, la descente vers le Promontoire. Un rappel coincé plus bas (celui qui suit le glacier carré. Se méfier !), un rappel en trop (sous la pyramide Duhamel, il y avait un beau relais de rappel) qui nous oblige à remonter vers la voie, et la nuit commence à arriver. On continue les rappels dans le couloir Duhamel. La nuit est noire, on n'y voit goutte et ni l'un ni l'autre ne connaissons cet itinéraire. On voit les lumières du refuge, le gardien nous donne un coup de projo mais il faut bien à un moment accepter le fait qu'on n'est plus sur l'arête du promontoire mais au-dessus du glacier, qu'il faut s'arrêter et attendre le jour. Un relais à 3 pitons, une dalle assez large mais en pente, il est 1H du mat, le ciel est chargé d'étoiles et blanchi par la voie lactée. On contemplerait avec ravissement si on n'était pas aussi fatigués. Bon, on fait passer le temps comme on peut en se contorsionnant vu qu'on n'arrive pas vraiment à dormir sur cette dalle . Quand il fait bien jour, on remonte deux longueurs d'escalade pour se remettre en forme, on rejoint l'arête et on atteint le refuge à 10H, accueillis par le gardien qui nous offre une bonne soupe (elle est très bonne, la soupe du Promontoire). Puis on va dormir quelques heures et back to la Bérarde.

La Pierre Allain-Raymond Leininger (1935) est une belle voie, une ligne évidente, qui amène pil poil sous le Grand Pic. Je la conseille. Emmener une doudoune et des chaufferettes est sage. Continuer par la traversée des arêtes vers le refuge de l'Aigle est une option plus rapide (le refuge n'est plus gardé mais reste ouvert).