07-09-2014
Mont Blanc
1300
D
8 personnes au bivouac

Ah! les beaux jours pourrait être le nom de l'itinéraire qu'on a suivi, Guillaume et moi, pour nous hisser au sommet des Grands Charmoz mais c'est en fait un hommage à cet unique WE beau et chaleureux que le massif du Mt Blanc a connu depuis 2 mois. Le projet était de faire la traversée Charmoz-Grépon, plusieurs fois reporté. Nous sommes montés par la benne et avons installé le bivouac au sommet de la moraine des Nantillons, que chauffait le soleil de l'après-midi. Un névé nous a procuré de l'eau. Deux messieurs se faisaient bronzer en petite culotte dans leur bivouac. Un groupe de 2 puis de 4 sont arrivés après nous. On ne risquait pas la crise du logement, on a dénombré 5 emplacements de bivouacs parfaits sur le site. Des nuages gris et brouillasseux ont recouvert Charmoz et Grépon mais le glacier des Nantillons avait une bonne gueule, bien blanc. C'est mieux ainsi. Le soir, des cordées ont commencé à arriver du glacier et des sommets. Elles se sont succédé ente 19h et 21-22H. La dernière s'est manifestée par des lumières de frontales et des cris, là-haut sur le rognon. La nuit a été chaude. A 3h30, on a décollé. Approche par le rognon et le glacier. Démarrage par des gradins faciles puis attaque de dièdres et cheminées comme disait le topo, quelques points et relais, mais que c'était dur ! Et puis, on a entendu une cordée partie 1 h après nous monter rapidement mais bien plus à droite que nous. Et zut, on s'est plantés ! On est redescendus comme on a pu pour retrouver le pied de la voie et on est repartis. C'était plus facile mais ça grimpe quand même et c'est plutôt physique. Là-haut, l'arête des Grands Charmoz n'est pas anodine. Elle est étroite, il y a des petits pas en dalle et en traversée sur un granit aux contours pas toujours francs. Arrivés au couloir qui sépare les Grands Charmoz du Grépon, j'ai préféré qu'on arrête là, après un petit tour au sommet. Guillaume, lui, aurait pu allègrement continuer; j'avoue qu'être au sommet du Grépon au soleil couchant était bien tentant mais la perspective de courir pour descendre le glacier des Nantillons avant la nuit était au-dessus de mes forces, déjà très largement entamées. Donc, retour bien sage par le couloir. Et pour finir, l'inévitable (hélas) descente à pied à Chamonix, qui oblige à mobiliser toute sa force mentale pour ne pas jeter son sac en bas de la pente vers les lumières de la ville qui nous narguent.

Mes conseils : pour faire cette traversée mythique, il est préférable de faire avant quelques courses rocheuses dans le massif du Mt Blanc pour être à l'aise dans ce type d'escalade. Pour accèder au bivouac de la moraine, le mieux est de prendre le chemin du balcon Plan de l'aiguille- Montenvers jusque sous la moraine des Nantillons puis de monter par un sentier rapide et agréable plutôt que de traverser plus haut dans les moraines inconfortables et dangereuses.