23-01-2015
Jura
1200
237
1440
PD
7
1

 

 

« SNCF, c'est possible »

Publicité, 1988

 

Une sortie « Zéro CO2 » commence par un rendez-vous à la gare – pas sur un parking ! Le train de 7h08 nous emmène de la Part-Dieu à Culoz (237 m d'altitude) en moins d'une heure. Nous commençons à pédaler à 8h10 en direction du col du Grand Colombier, sur la D120. « Col fermé, route non déneigée » : parfait !

La première partie de la montée à vélo, sur goudron, se fait sans problème. La difficulté, c'est la transition. Les plaques de glace se multiplient et nous devons pousser de plus en plus souvent. Mais nous espérons passer une ligne droite presque plate à vélo. Finalement, la quantité de neige rend cette idée irréalisable.

Nous garons les vélos et chaussons nos skis à 850 m d'altitude. Le nouveau départ est donné à 10h03. A partir de là, ce qui est dans l'ensemble, l'été, une longue montée raide à vélo peut être vu, l'hiver, comme un très long faux-plat à skis. Nous sommes loin du taux de montée standard de 300 m/h. Nous ne ménageons pourtant pas nos efforts.

Nous avions imaginé de couper à travers bois mais la végétation est trop dense. Nous suivons donc la route sur des kilomètres, à n'en plus finir. La forêt est jolie, la neige agréable et quelques rayons de soleil l'éclairent... maigre consolation.

Lors d'une pause d'un quart d'heure à la Sapette, à 11h45, nous avalons quelques calories. Mes pieds sont devenus douloureux, sûrement à cause du mouvement induit par la pente trop faible. Cela me gênera pendant une bonne partie de la balade. Je ne peux guère accuser mes chaussures : Renaud porte les mêmes.

A 11h58, nous quittons la Sapette et découvrons juste au dessus ce qui aurait été un meilleur endroit pour une pause : des rochers à l'abri d'un arbre, à la cote 1240. Nous suivons le GR 9. Nous quittons la forêt un peu plus haut et le plateau s'offre à nous. Arbres givrés, grandes étendues de neige vierge et vue sur les Alpes, entre deux couches de nuages. Classique, dans le Jura, mais toujours apprécié.

La distance qui reste jusqu'au col nous fait changer d'objectif. Nous choisissons de monter jusqu'à la crête voisine, à l'ouest des Prés Révèle. Enfin un peu de technique : une conversion ! Arrivée au point le plus haut, au dessus d'En Pryse et vers 1440 m, à 13h13. Notre désespérante moyenne est confirmée : environ 200 m par heure. La distance est difficile à évaluer mais elle doit être d'une dizaine de kilomètres.

Quelques virages en poudreuse nous ramènent sur le plateau. Nous suivons ensuite nos traces : re-peautage puis une courte descente à travers bois, jusqu'à la Sapette. Il neige à gros flocons. Nous quittons le GR9 et rejoignons la D120. Le faux-plat de la montée est aussi un faux-plat à la descente. Il faut pousser, pousser sur les bâtons. Ras le bonnet.

Nous retrouvons les vélos à 15h00. Nous les harnachons et descendons prudemment. En fait, les plaques de glace de la montée ont fondu ou ramolli. Aucune glissade à déplorer, donc ! Nous arrivons à la gare de Culoz vers 15h45. La modeste salle d'attente (le train du retour est à 16h24) est à nos yeux fatigués un luxueux salon de première classe.

Trajet en train et retour à la maison (à vélo bien sûr) sans histoire.

Un bilan ? C'était la première sortie Zéro CO2 du Gaul. Certes, le profil choisi était mal adapté au ski de randonnée. Nous aurions été mieux en skis nordiques, plus légers. Ou peut-être aurions-nous dû porter nos skis sur notre dos sur le GR 9 au lieu de pédaler sur la D120. Pour autant, nous sommes fiers de nous. Nous avons fait une sortie d'une journée sans pétrole. L'organisation n'était guère plus compliquée qu'en voiture. Nous tenons à votre disposition plusieurs méthodes de transport des skis+bâtons+chaussures sur un vélo !

La SNCF évalue nos rejets de CO2 à 3,1 kg par voyageur (aller simple Lyon-Culoz). Nous estimons qu'ils auraient été de 8 kg par passager en véhicule fossile (3 personnes, diesel). Et les nuisances induites par la voiture vont au-delà du CO2.

A renouveler, donc, sur une autre course ou avec une autre répartition vélo/ski.