Introduction
Le ski de randonnée est une discipline de montagne qui attire de plus en plus de passionnés de ski. Cependant, il est important de se former pour pouvoir pratiquer cette activité en toute sécurité. Le stage auquel nous avons participé avait pour objectif de nous apprendre à réaliser la trace de montée pour économiser notre énergie, gérer la sécurité et prendre des décisions adaptées à la descente en fonction du groupe et des conditions en montagne. Nous avons également appris à interpréter le BRA (Bulletin du Risque d'Avalanche) pour préparer nos futures courses. C'est dans cette optique que nous partageons ici nos notes personnelles prises lors de la formation « Faire sa trace » que nous avons suivie. Toutefois, il est important de garder en mémoire que ces notes ne constituent pas un manuel officiel pour « Faire sa trace », et que des erreurs et/ou omissions sont toujours possibles.
Description du stage:
Ce stage vous propose de gérer votre trace, à la montée, comme à la descente en ski de randonnée. Le but général est de vous perfectionner en ski de randonnée, pour être autonome et pratiquer en sécurité !
Objectifs pédagogiques :
A l'issue de ce stage, vous serez capable de :
- réaliser la trace de montée pour vous économiser physiquement et gérer la sécurité,
- prendre des bonnes décisions à la descente en fonction du groupe et des conditions en montagne,
- manipuler la corde pour vous sécuriser,
- interpréter le BRA (Bulletin du Risque d'Avalanche), pour préparer les courses.
Encadrement :
- Julian BREUIL, instructeur FFME "ski-alpinisme" et guide de haute-montagne.
8 Mars 2023
Attribution des rôles
- Leader
- Observateur nivologique
- Observateur météo
- Empathique du groupe
Memo-technique: TECAP
Timing: Est-ce qu'on est dans les temps ?
Etat du groupe: Est-ce que tout le monde est en forme ?
Condition: Est-ce que les conditions ont changé ? Comment ça va évoluer ?
Adaptation: Trouver un plan B ? S'arrêter là
Plaisir: Est-ce qu'on prend du plaisir à continuer ?
L'autocollant cristal sur le ski
Démarche cristal (lien data Avalanche).
Outil résumant toutes les conditions localement: Synthesis
Debrief du premier jour
Qu'est-ce qu'on a appris :
- Thierry: passé par la gauche ou par la droite pour contourner et remonter une croupe (bosse).
Par la droite c'était plus raide mais plus safe car plus loin des très grandes pentes
- Germain : Si conversion, alors c'est qu'on est a plus de 30°
- Julian: L'identification des gobelets est importante en faisant une coupe dans la neige. Surtout si on voit des coulées.
- Diane : L'info des coulées sur le BERA avec les différentes tailles (1, 2, …)
- Solene: Si avalanche avec 1 seul sauveteur: Priorité à la recherche si on pense pouvoir sortir la victime en moins de 15min (petit avalanche). Sinon, on appelle d'abord les secours
- Arthur : Ce qui reste dur c'est l'itinéraire. Il faut anticiper. Bien lire la carte et aussi le terrain. Bien regarder au-dessus et pas que ses spatules. Identifier les pentes, les plaques, les coulées.
Comment identifier les gobelets ?
- Neige ressemblant à du gros sel, grains ronds ou pyramidaux, que l’on ne peut pas agglomérer (= aucune cohésion). On ne peut pas faire une boule de neige avec. Ce type de neige est difficile à transformer, il faut soit une très grosse chaleur ou une très grosse pluie pendant longtemps.
Comment se forment les gobelets ?
- Pose de neige fraîche puis longue période de froid, sec et ciel dégagé (temps anticyclonique).
- Lié à un gradient élevé sur la couche supérieure (Forte différence de température entre le bas et le haut de la couche supérieure). Souvent plus chaud en bas et très froid en haut car en contact direct avec la température “extérieure”
Peut-on stabiliser les gobelets?
- Uniquement si couche de neige suffisante au-dessus (80cm à 1m). Ca donne une masse de neige suffisante pour créer une couche cohésive et il n’y a pas de déclenchement skieur, car trop loin de la couche fragile.
→ Lien des guides d’annecy très intéressant sur les types de neige: Lien
Recherche DVA:
- DVA se fier au chiffre plutôt qu’à la flèche.
- Quand on fait La Croix en phase d’approche ou en phase finale il faut vraiment exagérer chaque mouvement quitte à dépasser les valeurs meme si elles augmentent, pour être certain que ce n’est pas la bonne direction
Lecteur du BERA du soir:
Les infos les plus importantes sont en gras et en gros.
Type d'avalanches:
Il existe cinq types d'avalanches qui sont classés selon les caractéristiques de la couche de neige qui est à l'origine du départ de l'avalanche. Les cinq types d'avalanches sont :
- Avalanche de plaque : il s'agit d'une couche de neige plus dense qui se détache d'une couche plus légère en-dessous. C'est le type d'avalanche le plus commun.
- Avalanche de neige humide : ce type d'avalanche se produit lorsque la neige se transforme en une masse humide et lourde, généralement en raison de températures chaudes ou de la pluie.
- Avalanche de poudreuse : cette avalanche se produit lorsque la neige récente est instable et qu'elle se détache sous le poids d'un skieur
- Avalanche de plaque de fond : cette avalanche se produit lorsque la plaque de neige se détache de la surface de la neige plus ancienne en-dessous.
- Avalanche de glissement : cette avalanche se produit lorsque la neige glisse sur une surface plus dure comme la glace ou le rocher, généralement en début ou en fin de saison.
Nivologie :
- Risque
- Rosace
- Stabilité du manteau neigeux :
- A lire en détail
- noter les observables
Météo:
- L'isotherme 0° est importante
- La limite pluie neige est importante car elle définit le potentiel d’humidité de la neige
- Regarder aussi le vent. Notamment la direction du vent qui permet de savoir où va se poser la neige soufflée et donc créer un manteau instable.
Autre source:
- Météo blue
- Météo ciel
- Camping météo
- Météo Alpes
9 mars
Memo-technique : OPÉRER
Objectif :
- Crète Quermoz
- Pédagogiques
Plan:
- Comment ? Sur place
Etat du groupe :
- En forme ?
- Ça va ?
- Fatigué ?
Risque :
- Bera, conditions, expo
Etat du matériel :
- Dva, pelle, sonde
- Ski rando, fix, peau
- Vêtements
Règle de fonctionnement :
- Attribution des rôles
DCMR
Danger, Conséquences (l’avalanche aura-t-elle lieu sur une grande largeur…), Mesures (réduire le danger ou ses conséquences : espacer les skieurs…), Risque résiduel (accepté ou non)
10 mars
Choix de la trace
On préfère rejoindre une crête au plus court et poursuivre sur la crête. C’est mieux que de chercher à monter en oblique sur la pente pour rejoindre la crête plus loin.
S’écarter un peu de la trace pour prendre des informations est une bonne idée. On a ainsi une meilleure vue d’ensemble.
Rôle du leader (approche Anena)
Éviter qu’un seul leader décide de tout.
Il vaut mieux qu’un débat ait lieu.
Toutefois une décision collective peut être trop longue à prendre.
Le leader anime le débat et entend des arguments auxquels il n’aurait pas pensé.
Une fois les arguments exprimés, le leader tranche.
Modes de vigilance
Cartographie des vigilances de Paulo Grobel
On ne peut pas rester concentré en permanence.
Mode détendu : parties faciles, comme les 300 premiers mètres sur un chemin enneigé
Mode méfiant : l’avalanche est possible, on peut contourner la zone de danger
Mode alerté : On ne peut plus l’éviter mais on peut limiter les conséquences par exemple avec des espacements
Mode hasardeux : à éviter
Autocollant cristal
Six paramètres nivologiques à surveiller pour un « BRA local »
Autocollant en vente à l’Anena ou chez data-avalanches
Etude de couche
Faire une coupe de neige. C’est utile pour finir de convaincre qu’on est face à un feu rouge.
Méthode de la main: tester les différentes couches de neige en appuyant avec un doigt pour interpreter le nombre de couches différentes, et la hauteur de ces couches.
/!\ utile pour savoir si on doit renoncer mais à ne pas prendre comme une information 100% rassurante si la coupe semble stable
Règles en descente:
Donner des consignes à la descente afin d’éviter que le groupe s’égaille dans la pente, éventuellement dans une zone dangereuse
Intervalle vertical classique : 50 m entre chaque skieur. On peut l’augmenter si on trouve que ça craint.
Suivant la configuration, on peut s’écarter plus ou moins de la trace du leader dans le plan horizontal.
Zones de regroupement : hors du couloir d’avalanche, sur un replat ou sous un éperon.
Si pas de radio, afin que le premier puisse communiquer avec le reste du groupe, se mettre d’accord sur des signes. Exemple : bâtons croisés, bâtons parallèles (suivez bien ma trace), à gauche (skiez à gauche de ma trace)…
Dans tous les cas, toujours rester en visu les uns des autres
Gravir un couloir en crampons
Sur le côté ? Inconvénient : ça peut être plus raide et la présence de gobelets est plus probable
Milieu du couloir ? Inconvénient : on est au milieu de la coulée éventuelle
Moralité du stage
Diminuer le risque par le choix de l’itinéraire et des espacements
Comment la neige se stabilise-t-elle ? Par des successions gel-dégel. Typiquement par une séquence soleil fort puis du froid.
Couches fragiles très fines et invisibles : elles se forment juste en dessous de chaque couche de regel.
Conclusion
Nous tenons à remercier chaleureusement nos formateurs ainsi que tous les participants pour cette expérience enrichissante. Malgré les conditions climatiques difficiles, nous avons passé un moment agréable et nous avons beaucoup appris. Nous recommandons vivement cette formation aux autres membres du club qui recherche une plus grande autonomie en ski de randonnée.