08-04-2017
Tessin W - Conches
2000
3900
AD
5 j
1

La destination prévue était l'Ortless mais... pas de neige!

Réunion de crise pour trouver un plan B : on croise les données sur les récentes chutes de neige, les raids qu'on a déjà faits, ceux qu'on n'a pas faits (Aïe, dur, dur !), on regarde les cartes et Hop, on sort le lapin du chapeau : c'est la Valpelline. On reste en Italie et on raccourcit le temps d'approche. 3H30 depuis Lyon, mais c'est sans compter l'attente au tunnel du Mt Blanc (1 heure le samedi matin, moindre mal).

On remonte cette jolie vallée de la Valpelline jusqu'à Bionnaz où nous attend notre joli gîte (La Batise : http://labatise.eu/lauberge/). Nous sommes les seuls hôtes. Les autres sont tous au refuge Prarayer qui est le point de départ des randonnées à ski et se rejoint en 1 heure de randonnée à pied (par manque de neige) le long du lac du Moulin. On profite de l'après-midi pour y monter les skis et les chaussures, en baskets qu'on laissera au refuge Prarayer en prévision du retour.

J1 : on récupère nos skis et nos chaussures à Prarayer et on monte au refuge Nacamuli (ou Collon), 2818m. D: +800m. Luc et Aurélie montent à la Becca Vanetta (+500m) tandis que je révise mes manips de mouflage et de remontée sur corde.

Seuls au refuge avec Cesare, le gardien, bien content d'avoir des gens avec qui parler.

J2 : col Collon (+280m) et montée à la Pointe Kruz (+400m). Descente le long du Haut glacier d'Arolla jusqu'à 2580m puis remontée à la cabane de Bertol, 3311m (là, c'est le Valais). D:+ 700m. Spectaculaire, l'emplacement de cette cabane. Il faut remonter des échelles . D:+100m. Il y a là un groupe de Lyonnais et un groupe de Suédois. La cabane est chaude et confortable.

J3 : matinée brumeuse sur le glacier du Mont Miné que l'on traverse à plat lègèrement montant jusque vers la Tête Blanche (3721m). Le brouillard se déchire, le Cervin nous fait un clin d'oeil. On redescend au col de Valpelline (3568m) et on monte à la Tête du même nom (3802m), un pied en Suisse, un pied en Italie, et toujours le Cervin/Cervinio/Matterhorn. De là, on descend en évitant les séracs au col de la Division qui va nous permettre de plonger vers l'Italie. Bon, y'a pas beaucoup de neige et des rochers plats. Il faut sortir la corde de 50m et utiliser les chaînes prévues pour descendre. 1 X 50m et 1X 20 m, çà passe. On n'a plus qu'à se laisser glisser sur moquette jusqu'au refuge Aosta (2818m) où nous sommes accueillis avec 4 verres de génépi maison (le meilleur génep de l'année) et un pichet de vin rouge. A nouveau tous seuls avec les 2 gardiens (frérots). Repas gargantuesque (soupe, primo piatto, secondo piatto, dolce).

J4 : montée à l'épaule de la Dent d'Hérens par le magnifique glacier des Grande Murailles. Devant nous, 2 skieurs qui sont partis à la nuit du bas. La vue là-haut est immense : Cervin, Mont Rose, Oberland, Mont Blanc, Verte, Grand Combin, Grand Paradis et loin, là-bas, la pyramide du Viso. Descente au milieu des séracs. Les 2 skieurs sont montés en alpi à la Dent d'Hérens et nous rejoignent en dessinant de grandes courbes rapides. On les perd vite de vue. Nous, on revient au refuge reprendre notre chargement et on commence la longue descente vers Prarayer dans une neige qui se ramollit. Une traversée de torrent nous pose quelques problèmes, Aurélie plonge tête la première (Tête blanche, Tête de Valpelline, Tête dans le torrent, y'a de la continuité) avec sac et skis sur le dos. Bel exploit !

A Prarayer, les 2 filles s'offrent un jacuzzi (extérieur) et un sauna. Ce n'est pas un refuge mais un hôtel, dont les gérants sont très gentils. On recommande.

J5 : Aurélie et Luc montent au col de Tza et moi, je me ballade à pieds.

Retour tranquille mais les bouchons nous accueillent à Lyon. Dur retour à la réalité urbaine.