03-03-2018
Belledonne
800
1150
2000
F
2h15
La météo est avec nous pour cette sortie verte. La pluie s’arrête juste avant que nous commencions à pédaler pour rejoindre la gare de la Part-Dieu. Le ciel bleu nous accompagnera à vélo puis à ski. 
Nous bénéficions donc du soutien des éléments... jusqu’à un certain point.  
Après le trajet en train, nous quittons la gare de Grenoble le samedi à 15h. Hugo, ancien grenoblois, nous guide les yeux fermés pour sortir de la ville. Nous choisissons la voie verte en direction de Domène. Nos vélos, chaussures et pantalons seront repeints en beige. Maudite sloche (ouvrez votre dico Franco-Québécois ⯑). 
Il nous faudra une heure pour arriver à Domène. Une brève pause grignotage et c’est reparti en direction de Revel. Les choses sérieuses commencent. La montée est régulière mais le vélo chargé. Hugo, habitué des voyages à vélo, grimpe plus vite. En incluant un court arrêt à Revel, nous mettons 1h55 depuis Domène jusqu’à Freydière. 
La Gélinotte nous permet de garer nos vélos dans la grange. Dès notre arrivée, les locaux nous mettent en garde sur le risque d’avalanche le lendemain. Le BRA confirme. Nous décidons que nous ne dépasserons probablement pas le lac du Crozet. 
Les choses sérieuses commencent. Nous goûtons les bières locales et taillons une bavette avec la gérante (connue aussi comme gardienne du refuge du Promontoire) les musiciens, dont la chanteuse Josette. Ils se préparent pour le concert. Comme le dira Hugo plus tard, la Josette est sulfureuse.
Après un repas agréable, les choses sérieuses... Le groupe Double Casquette Swing maitrise son sujet. Ils jouent leur jazz l’air de ne pas y toucher. C’est varié, le contact avec le public excellent et franchement fendard.
 
La parole à Hugo :
Le bar est rempli de l'élite fêtarde grenobloise et ces derniers ont bien l'intention de faire honneur à leur réputation. Passé minuit et le concert terminé, le volume sonore augmente inexorablement alors que le volume de bière, lui, diminue. Pendant que les musiciens engloutissent une tartiflette mérité, les soiffard habitués et les employés de l'établissement ne font qu'un derrière le bar. Les dettes s'accumulent et les factures sont pointés sur une morceau de papier à peine lisible: Bienvenue à la Gélinote! 
Vers 1h30 heure local, je demande un verre d'eau. On me fait comprendre que mon choix n'est pas judicieux... Je me retrouve donc un verre de gnôle de pomme à la main qui me récure le fond de l'estomac. J'en profite pour en savoir plus sur les entrailles de cette mixture et Théophile, encore dans la vingtaine, m'explique le processus de fermentation à la manière d'un vieux loup gris des montagnes: La première sortie de l'alambic est trouble : c'est le méthanol plus léger bien trop toxique pour l'organisme. Puis l'éthanol tant attendu fait son apparition, d'abord à un degrés d'alcool élevé (environ 60°) qui tend ensuite à diminuer jusqu'à une valeur qui ne correspond plus à la norme de ce genre de breuvage. C'est la qu'on arrête de remplir les bouteilles. Voila un des secrets de la gnôle : Faut pas rater le coche! 
La pomme m'ayant affiné les sens, je peux entendre via YouTube des rythmes de musique fanfare : Le dancefloor est survolté. Les musiciens sont devenus touristes et la pleine lune est toujours aussi pleine.
2h12, je m'incline et monte m'écrouler sous les ryhtmes de musique Balkanes.
 
Vu l’heure de coucher, nous avons paresseusement programme le petit dej  à 8h. Départ 8h45 pour 850 m de dénivelé. C’est modeste mais ça reste une belle balade. Chausser les skis à Freydière, grâce à l’enneigement exceptionnel, c’est royal. 
Il fait super beau, les paysages sont au rendez-vous. Mais nous restons vigilants et passons un par un quand la pente est raide. Nous mettons 2h15 pour arriver au muret qui marque l’entrée de la zone du lac du Crozet. Ça souffle fort. Nous allons un peu plus loin pour profiter du point de vue mais ne suivons pas les groupes qui montent vers le col du Loup ou traversent sur le lac.
Nous nous demandons s’ils ont lu le BRA. Ils n’ont manifestement pas suivi l’exposé de Gilles début janvier ! Certains montent sur une pente de plus de 30 degrés en laissant des intervalles de quelques mètres à peine. À l’heure du café, à la Gélinotte, nous rencontrons Aurélie et Emmanuel et ils nous confirmeront notre estimation du risque. 
Entre-temps, nous sommes descendus tranquillement. Nous avons profité d’une pause pique-nique au soleil et à l’abri du vent. Nous avons vu une petite plaque partie en exposition nord-ouest. Elle s’est détachée au passage d’Aurélie à la descente. 
Nous quittons la Gélinotte à 14h20 et au bout d’une demie heure nous sommes en bas, à Domène. Cette fois nous évitons la voie verte-beige. Nous prenons une voie cyclable plus directe et en 50 minutes nous sommes à la gare de Grenoble. C’est cool, nous avons encore le temps de boire un demi avant le départ du train.