12-01-2019
Bornes - Aravis
1000
PD
Raph'
2

Initialement prévu sur 3 jour, ma petite sortie se retrouve contrainte à une journée à cause de la météo très neigeuse du weekend. Seul le samedi s'annonce jouable, et permettant de profiter de la poudre tombée la semaine. J'opte pour la montée au col de Paccaly, une course assez efficace que j'ai déjà en parti parcouru l'année dernière avec un groupe d’excellents Gaulois. Cet année, c'est Raph' qui fait office de compagnon. Fort skieur mais n'ayant jamais fait de ski de rando, il m'a demandé de lui faire découvrir la montée. Et pour ça, Paccaly s'annonce comme un bon choix: assez raide mais pas trop long, parfait pour un faux débutant.

On s'élance du parking des confins, la course est très classique, alors il y a du monde! Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va tracer. Le ciel est assez nuageux, mais de belles portions de ciel bleu permettent d'obtenir un lumière très agréable. Nous montons à un rythme tranquille dans la combe, il ne fait pas si froid. Devant nous, la goulotte Araviscime où s’agglutinent de trop nombreuses cordées. Raph' montre une certaine angoisse des conversions, mais se rassure " mes potes m'ont dit que sur leurs premières sorties ils n'avaient presque pas fait de conversion". Gêné, je lui fait regarder au dessus de nous: la pente est suffisamment raide pour nécessiter d’enchaîner conversions sur conversions. Arg! Mais le laron s'en tire bien et le coup est vite pris.

Un hélico du PGM vient nous tenir compagnie quelques longues minutes. Ils semblent chercher quelqu'un et fouillent les crêtes et couloirs environnants. Nous n'en saurons pas plus. Et puis nous voici sur le petit plat qui précède le dernier coup de cul. Encore une petite pause, et là, c'est le drame: les peaux de raph' ne collent plus du tout. Le loueur lui a refilé des Gecko, un peu de poudre est venu se glisser dessus. Pas du tout habitué à ce matériel, je n'arrive pas à régler le soucis malgré plusieurs arrêts nettoyage / rempeautage. Je me maudit auprès coup de ne pas avoir pensé à utiliser le sparadrap de la trousse de secours pour tenter une bidouille. Les couteaux ne sont pas d'un grand secours puisque les peaux viennent glisser entre eux et la neige. Finalement, Raph' mets ses skis sur le sac et termine à pied. Le pente finale est plutôt raide, et certaines portions réservent une neige très très dure. Au dessus de nous, les skieurs évoluent sur des oeufs. J'anticipe et sort mes couteaux, ce qui me permets de passer sans aucune sueur froide. En dessous de moi, Raph' monte droit dans la pente. Mais parcequ'un problème n'arrive jamais seul, le voici qui dévisse et prends de la vitesse. Sachant la pente sans exposition, je lui cri de se laisser glisser pour éviter une blessure. Il s'arrête finalement 75m plus bas. Il souffle, et repart. Entre temps j'ai dépeauté pour le rejoindre, mais ce ne sera pas nécessaire, le garçon est coriace. Presque arrivé en haut, voici qu'un skieur au dessus de nous suit le même trajet, tête en bas. Raph' lui lance un "Bon bah bon courage hein!" quand il passe à sa hauteur. La combe rigole.

Je dissuade Raph de prendre la poudreuse droit dans une corniche et ce qui me semble une belle plaque à vent, et l'enjoint à rester avec moi dans la neige dure. Je le chausse de crampons pour l'occasion (il aura vraiment tout fait lors de cette sortie!). Puis enfin, nous voici au col.Vue superbe sur le mont blanc au dessus de la mer de nuage. Il y a foule au col, mais l'ambiance est bonne. On aperçois sur les crêtes environnantes là deux skieurs, là deux grimpeurs au sommet d'Araviscime. Mon programme initial était d'emprunter le trou de la mouche, mais la pente qui y mène est raide et plus exposé et face à l'aisance de Raph' en crampons, nous préferons raccourcir le programme.

La descente est extra: malgré quelques zones en neige béton, on trouve de très nombreuses portions en poudreuse, pas si légère mais tout de même très agréable! Les premiers virages me ravissent tant ils se passe mieux dans cette neige que ceux du weekend dernier (pour mémoire, neige croûté dégueulasse). Plus bas, nous rattrapons les nuages et sommes pris dans le jour blanc. Le ski est toujours beau, mais le manque de visibilité ne nous permets pas d'optimiser le parcours et d'aller chercher les meilleures conditions. C'est néanmoins un exercice intéressant, et cette fois ci c'est moi qui travaille ma recherche d'itinéraire, n'ayant jamais eu ce type de visibilité en ski de rando.

Plus bas, on repasse sous les nuages dans une ambiance grisâtre très différente. On profite des derniers virages dans les vernes, puis un faux plat désagréable nous amène au parking. Mission accompli, très belle sortie et jolie neige, nous sommes conquis!