07-05-2021
Ecrins
1500
1874
3367
F
48
Sylvain P.
2

L'envie initiale nous portait vers plusieurs couloirs intéressants de la zone : le couloir de Barre Noire et le couloir Nord du col du Glacier Noir. Les conditions de ce début de mois de mai n'étaient cependant pas proprices : l'instabilité induite par l'épisode de sirocco, les chutes récentes de neige et le redoux des derniers jours constituaient autant de facteurs de risque qui n'ont pas manqué de se concrétiser dans le WE : sans conséquente dans le massif où nous étions, mais de manière tragique ailleurs.

Le premier jour vendredi, nous avons été accueillis par des coulées ininterrompues dans la face du Pelvoux qui surplombe le pré de Mme Carle. A cela s'ajoutent des recommandations d'extrême prudence sur les réseaux sur lesquels sur lesquels nous sommes affiliés. Nous partons malgré tout. Pendant la montée, nous pouvons chausser dès que nous sommes en vu du refuge du Glacier Blanc. Décision est prise de s'y arrêter pour la soirée. L'installation est un peu frustre, la nuit est belle. Le lendemain, nous partons avec comme objectif le pic d'Arsine. La montée est peu exposée aux avalanches. Arrivés dans le cirque au pied du pic, nous constatons que les traces ne vont pas plus haut. Nous nous séparons en deux teams : l'une se dirige vers le col du glacier Blanc et l'autre monte un peu plus haut pour tenter de prendre pied sur l'arête et aller vers le Pic. Le premier choix aura été le bon et la neige est belle depuis le col. La progression vers l'arête était vraiement compliquée. Nous nous retrouvons dans le cirque et skions jusqu'au Glacier Blanc. Ce n'est pas la course du siècle en terme d'effort, mais quelle ambiance ! Nous finissons la journée en arrivant au refuge des Ecrins. Le gardien est là, même si le refuge est non gardé et l'accueil est chalereux (et on peut acheter de la bière !).

 

Le deuxième jour, l'objectif est Roche Faurio. Le gardien a recommandé une extrême vigilance : la face a purgé en plusieurs endroits. Arrivés à l'aplomb, nous voyons très bien les traces d'avalanches qui sont parties. La couche de neige orangée apparaît : elle a tellement gelé que les skieurs engagés déchaussent et passent aux crampons. une solution pourrait être de passer par la gauche, avec des pentes plus douces, mais sur un itinéraire qui n'a pas purgé et dont nous n'avons que peu de raisons de penser qu'elle ne le ferait pas à notre passage. Nous nous contenterons d'un objectif bien modeste, mais toujours ambiance : le Col des Ecrins d'où nous pouvons comptempler le couloir de Barre Noire. Il nous reste à redescendre tranquillement.

 

Il reste le plaisir d'une aventure agréable en bonne compagnie, le regret de ne pas avoir trouvé le frisson de s'engager dans ces couloirs majestueux.