11-01-2020
Lauzière - Cheval Noir
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PD
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Sur une proposition de Guillaume, un petit groupe de 6 Gaulois se dirigent ce samedi matin vers la Lauzière. Nous arrivons à la Flachère, où le groupe s'équipe rapidement. Les sacs sont un peu plus lourds que d'habitude, car la sortie se profile sur le weekend entier. La première étape consiste à atteindre le refuge Plan de Lombardie par une route enneigée. Le chemin est d'abord plat et en sous bois, avant d'offrir un petit descente dans le vallon, si courte que l'on ne dépeautera même pas. On remonte ensuite doucement vers un petit village, endormi dans l'hiver (étonnant de tomber sur ce hameau d'une vingtaine de maisons, en bon état mais toutes fermées, probablement la faute à l'absence de déneigement de la route. Puis on s'avance dans un vallon plus encaissé qui nous mène jusqu'au refuge. 2h ont passées, là où le gardien annonçait 1h15/1h30. Mais l'affront est vite oublié, car nous découvrons ce qui sera notre camp de base jusqu'au lendemain.

Le refuge d'hiver, quand on y a goûté, on y monte avec un mélange d'amusement et d'appréhension, tant les déconvenues sont fréquentes en tombant sur une cabane froide, humide, exigüe et bondée. Mais rien de tout ça ici. Le refuge n'est pas gardé l'hiver, mais dispose d'un petit espace fermé accessible sur réservation auprès du gardien. Il comporte une salle commune et un petit dortoir de 6 places. Les lits sont confortables, il y a un poêle qui réchauffe assez vite l'endroit (et avec du bois prêt!), beaucoup d'ustensiles de cuisine, du gaz, de l'eau courante à 10m à l'extérieur, et le gardien monte fréquemment ravitailler l'endroit et déneiger les accès. Clairement une très bonne adresse, on est plus proche d'un petit gîte que du refuge. On ne s'en plaindra pas.

Passé l'émerveillement, on vide les sacs du superflu et nous voici reparti pour la suite de la journée. L'objectif est le sommet du Cheval Noir, le sommet du massif. On remonte une combe orientée plein sud. Celle ci s'avale par une successions de ressauts peu raides, sous la surveillance d'un bouquetin depuis sa crête. Il faut grand beau, plutôt chaud, mais la neige est dure. Arrivé juste avant le col, au pied d'une pente terminale qui s'annonce bien plus raide,on s'arrête pour une pause pic-nique bien mérité et plusieurs fois reportée en attente de beaux rochers secs et ensoleillés. On vois passer un couple, et on aperçoit un groupe de 3 qui sortent là haut, au sommet. Ce sont nos seuls compagnons de jeu, aussi incroyable que cela paraisse au vu du temps, idéal.

Puis c'est l'heure de repartir. Le groupe se lance à l'assaut de la dernière difficulté. La neige est béton, tout juste enfoui sous quelques centimètres de poudre très fine et sans grand cohésion. La portance est limité et des bottes se forment rapidement sous les peau, limitant l'accroche des carres. L'un après l'autre, chacun s'arrête pour chausser les couteaux. Une fois ceci-fait, on repart d'un pas rassuré et décidé. On double le couple, qui trace pourtant dré dans l'pentu, on enchaîne les conversions, la pente se couche, on découvre l'autre versant ... et déjà, Guillaume nous accueille du sommet. La vue est belle, claire et dégagée. Un imposant cheval de fer argent remplace la traditionnelle madone là haut. On fait la quête des cîmes, dans un 360 qui nous fait parcourir la Vanoise, les Ecrins, Belledonne, le Mont Blanc, Le Cervin ... 

On pourrait profiter encore longtemps, mais une certaine impatience quant à l'appel des pentes nous fait entamer la route du retour. Les pentes sont un délice à skier. Le fond de neige est dur, mais on parvient à trouver un peu d'accroche en descente pour profiter à fond. Dès qu'on tâte du moins raide, la petite couche de poudre fine s'écarte sous nos spatules. Parfois, une moquette s'est formée. La neige est changeante, mais jamais piégeuse et toujours agréable. C'est un délice dont on se rends compte à quel point il file vite lorsque l'on aperçoit la porte du refuge. Il est temps de passer à la dernière partie du programme. 15h, juste à temps pour l'apéro!

La soirée verra le poêle tourner à plein régime, la pièce dépassant les 20°. Le repas sera préparé à même le feu. On enchaîne les thés, la bière, le saucisson et les tucs. Puis vient le temps d'achever notre estomac avec 1,5 kg de pâtes complète à la ratatouille. Une partie d'un très bon jeu (Complots) fini d'amorcer la digestion. Chacun se couche, il n'est pas encore 22h.

Dehors, la pleine lune éclaire le vallon d'une lueur irréelle...