08-02-2020
Alpes Grées S
1700
1800
2900
F
8
1

RDV Bron 5h50. Y a du monde. Les cafistes tentent de nous récupérer dans leurs voitures par deux fois le temps d'atteindre celle de Julien. 6h, le fourgon Cluzel à 8 et la pigeot de julien à 4 démarrent direction Valmeinier pour un tour du Mont Thabor à la façon Cluzel (pour la façon Astier vous pouvez consulter ce cr :http://www.legaul.fr/leclub/comptes-rendus/recherchecr/1136-mont-thabor-en-boucle-03-12-2016-1136).

Ca commate grave dans la voiture mais je me reveille doucement au lever du jour avec les belles cordes des Flyod (y sont étonnants ces jeunes quand même à écouter cette musique de vieux !) et les sommets de Maurienne enneigés, je dis bien les sommets parce que le bas est bien (trop) sec ! De toutes façons on s'est tous dit que ce we, on ne venait pas pour faire du bon ski, trouver de la bonne neige, hein...Bein oui le BERA y dit juste un truc "ATTENTION AU DEVISSAGE" ce qui veut dire qu'en fait faut le même équipement que le groupe du Valgo qui aurait dû faire de la cascade quoi ! bref, on vient juste prendre l'air. Avec les crampons !

On arrive à Valmeinier 1800 vers 8h15, on s'équipe, remplit les sacs avec la bouffe du soir, regarde la carte une dernière fois pour fixer le premier point de rassemblement au cas où l'équipe n'avance pas au même rythme. Et c'est parti, d'abord sous le télésiège, puis sur les pistes encore vierges de skieurs. Pas longtemps, puisque nous arrivons très vite dans le vallon du ruisseau du col des Marches. Et là, "sous les skis" comme il dit l'autre "elle est pas mal cette petite couche de poudre hein ?" et là sous nos yeux "dis donc t'as vu sous le Fourchon, ça a l'air pas mal les conditions, non ?" Bon, on se la raconte pas trop quand même, foi qu'on a dans le BERA.

Sous le lac de Roche Noire, on identifie les deux parcours l'un plus court vers la Roche du lac et l'autre vers la roche des Marches. Peu après le lac l'équipe A conduite par Laurent vise le premier, et l'équipe B menée par Guillaume le second. Je me laisse tenter par l'équipe B malgré un petit coup de moins bien. J'suis partie trop vite moi ce matin ! 100m sous le col, la neige est bien dure, on faillit mettre les couteaux. Après une petite requinq sur l'arête on la suit facilement pour rejoindre le glacier de Roche Noire. Et là, oublié le BERA et ses prémonitions maussades ! Petite couche de poudre légère, à peine réchauffée sur fond dur tassé. Un délice ! On enchaîne avidemment cette première descente pour rejoindre l'équipe A à 2240 où ils ont commencé le picnic. Les cuisses ont bien chauffé dans ce vallon orienté NE. Visiblement, le vallon E n'était pas mal non plus...

On traine pas parce qu'il reste un bout de chemin à faire pour rejoindre le refuge, où on imagine qu'on ne sera surement pas seul...l'idée étant de ne pas se retrouver à dormir sur une table. Et là commence 500m de remontée magnifique dans le sauvage vallon du lac des Batailles, où nous croiserons 2 hordes de chamois qui nous offre un spectacle d'agilité dans les barres puis sur la neige : sauts, glissades, pirouettes et courses. Peu avant l'arrivée sur l'arête sous le point 2894 nous décidons de prendre à droite du col des Batailles car l'accès direct à la crête n'est pas engageant (départs de plaques un peu partout et c'est raide). Ce petit détour nous fait remonter à contrejour d'une lumière déjà rasante des pentes brillantes de glaces, on se croirait en train de gravir un immense glacier à 4000m, mais sans crevasse. Arrivés au col, la dernière descente de la journée nous attend dans la combe de la Grande Montagne et ça cause pour voir quelle ligne on prend pour ne pas avoir à remonter. Après quelques bons virages, il faut traverser...j'aime pas traverser, j'aime descendre ! Et là, "sous nos skis", comme dirait l'autre "nan mais ça n'a pas d'allure ça, on va pas continuer à traverser dans cette poudre de rêve sans faire un virage ???" et là je craque ! Tant pis je remonterai s'il le faut ! Mais je vais pas être seule ;-) à en profiter ! pendant que les 3 premiers s'acharnent à tenir "la ligne" coûte que coûte, quel mental ! En effet, il faudra remonter pas longtemps sans remettre les peaux quelques mètres, du collu on voit le refuge apparaitre au dernier moment. Les derniers mètres autour du refuge ne sont pas bons, plutot gêlés.

Nous ne sommes pas seuls au refuge. Après avoir réservé des couchettes, les corvées d'eau et de poêle s'enchainent, un p'tit thé et pis l'apéro à 17h30, bein oui pourquoi pas ?! Et là romain dégaine 2 bouteilles de bière, mais il est le seul :-( Ah bon, bein on va partager qu'on s'dit, un schluck chacun quoi...Bein figurez vous que j'ai dû me forcer pour finir, tellement y sont sages dans ce groupe, dingue ! Soupe-pâtes cuisinées sans faille par Luc, Patrick et Jpaul selon un plan d'action bien défini. A retenir : 2kg de pâtes pour 12, pas moins, c'est juste bien ! Félix en rêve encore j'en suis sure ! Avant d'aller se coucher, on étudie les scenarios du lendemain en fonction de la neige qu'on trouvera.

A 21h, me voilà allongée, pas encore endormie, fourbue mais rassasiée par cette belle journée en montagne, qui n'en promettait pas tant. Espérons que l'hiver reste encore un peu : on veut avoir froid ! Encore !