08-03-2020
Beaufortain
1500
1320
2455
F
7h
1

Compte rendu à lire en écoutant radio mont-blanc, en buvant du thé au citron et en mangeant des mini-Mars.

Sur les conseils de Barbara, que nous remercions chaleureusement, nous prenons la direction des Grands Naves à bord du camion de Guillaume. La route est vite avalée sous les airs de radio mont-blanc et ce qui permet à certains de finir leur nuit. Aux abords du hameau de la Coëche nous saluons 6 petits chamois éperdus. Arrivé au parking nous sommes accueillis par la neige et les nuages recouvrant les alentours. Nous abordons les premières pentes et conversions encore embrumé par le sommeil, tel que ces conditions HIVERNALES. C’a y est, c’est dit !! Enfin des conditions propices et mon récit ne fait que commencer !!

Arrivé au grand plan, la magie commence à opérer. Le vallon se dévoile à nous dans un jeu étrange d’éclaircies rapides et subtiles. Nous peinons à discerner le relief tant ce balai d’ombre et de lumière écrase ce dernier. Nous poursuivons tranquillement notre chemin jusqu’au refuge du Nant du Beurre en passant proche des chalets de Bonpertui et de Beauregard. En ce point nous rencontrons des groupes de randonneurs, tandis que les éclaircies se font de plus en plus fréquentes sur notre itinéraire en direction du col des tufs blancs. Nous rentrons alors dans un décor de dune où la neige devient sable. Nous croisons un couple de raquettiste. S’ils étaient à dos de chameaux, cela ne nous aurait pas étonnés. Arrivée sous le Grand Crétet, à l’altitude de 2254, la pointe Dzonfié alors jamais observée avant, se montre à nous dans une éclaircie féérique. Un bloc de nuage translatant dévoile tour à tour la pente nous surplombant, la crête et le sommet. Son versant NE abrupte contraste avec le vallon tranquille. Nous entamons l’ascension sur des pentes de neiges soufflées, sculptées par le vent en lames acérées. Arrivée au sommet de la pointe nous nous enfonçons dans une poudreuse profonde et admirons un paysage bouché par les nuages. Nous nous préparons pour la descente.

Hallucinant !!! Nous glissons sur une poudreuse volatile et bienveillante, c’est un véritable régal. Nous marquons nos traces sur le manteau blanc comme l’auteur sur sa page d’écriture. Au chalet des Mouilles nous nous remettons de nos émotions au soleil avec une pause gourmande. Dès le casse-croute terminé nous remontons en selle pour faire les quelques mètres nous séparant du col de la Légette. A ce point le Quermoz, second sommet de notre parcours, nous fait face. S’interposant entre nous, le vallon sous la croix de la Bagnaz ensoleillé est traversé jusqu’à hauteur du chalet du Boulissoir de Fontany, avec une neige un peu cartonnée à la fin. Ici nous re-peautons pour absorber le dénivelé nous séparant du col du Vâ. Ici nous sommes accueillis par le vent frais du Nord et avec le Quermoz juste à côté. Nous lorgnons intensément sur la pente un peu raide et gavée de la combe nord du sommet. Encore en appétit nous avalons rapidement les quelques conversions pour atteindre ce dernier. Après une courte contemplation du paysage une peu dégagé sur la Tarentaise et la Lauzière, nous nous mettons en mode descente. Cette dernière est courte mais intense. Ici la gravité prend tout son sens, nous sommes comme absorbés par le pied de la pente. Cette folie est coupée net par la petite remontée du col du Vâ. De là nous abordons notre dernière descente en direction des Grands Naves. Ainsi nous finissons la journée en louvoyant entre la végétation, les pistes de ski de fond et en sautant de prairies en prairies. La neige, d’abord volubile, devient une belle moquette printanière au-dessus du village. Pour fêter cette rencontre avec les sensations fortes nous buvant un thé citron offert par notre conducteur avant de repartir en direction de Bron.