14-06-2020
Vercors
TD
Raph
2

Encore un weekend compliqué sur le plan météo. Le programme initial prévoyait une sortie alpi' sur le weekend, mais un déluge annoncé samedi en aura eu raison. La météo du dimanche est incertaine, mais ce qui est certain c'est que plus on va au sud, plus ça parait bon. On se décide alors pour Presles. La météo y annonce une nuit humide et potentiellement quelques averses en début de matinée. Mais le rocher y sèche très vite, et puis on a les crocs, alors ont décide d'aller voir ce que ça raconte ...

Bonne pioche! Après quelques craintes sur la route face à la chartreuse toute bâchée, arrivé devant chez Bernard Gravier le ciel est pas totalement dégagé, mais plutôt clair et l'air est sec. On s'équipe, petite marche d'approche tranquille en discutant Calanques et FFME, et nous voici arrivé aux rappels. Un premier nous descend sur une plateforme végétale, encore un peu de marche. Le sentier se fait de plus en plus raide. Je préfère me contre-assurer avec un machard sur une corde fixe. Et je fait bien car à cet endroit, le sentier est un vrai tremplin vers l’abîme. Arrivé au bout de la corde, un relais plein gaz. 4 rappels dans la voie nous amènent au pied de la face. Ils nous auront directement mis dans l'ambiance: c'est plutôt raide de gazeux. C'est marrant car quand on regarde vers la haut, la face semble pas si verticale que ça. Mais quand on regarde vers le bas, il vaut mieux ne pas être trop sensible au vide ...

La première longueur est un 6a+ en dalle. Très joli, le pas est fin et réveille bien. Ensuite, une vire et on enchaîne sur un 5c très court, mais qui propose de faire une virgule au dessus du vide, avec un pas en traversée assez impressionnant. Puis commence le vrai travail. La longueur suivante est un 6b proposant de remonter un système de fissure très raide, le départ est même déversant. Les pas sont assez physique, les prises sont parfois assez franche, souvent pas si top. Globalement, on peut s'afférer à passer de plusieurs manière, en dièdre grand écart, en dulfer, en coincement ... Dans tout les cas, la barre de stamina diminue très vite. En Gaulois fier et courageux, j'ai envoyé Raph' devant. Il s'en est bien tiré, malgré plusieurs sec. Je ne peu pas en dire autant, ma progression est laborieuse. La longueur suivante propose un 6b+, plutôt dalleux. Puis une longueur de 6a, très jolie avec deux fissures à suivre, assez larges et sur lesquels je travaille de beaux coincement bras entier. Enfin, une longueur de 6b ramène en haut des rappels. Celle ci propose encore des fissures, mais peu franches et bien raides, encore une fois. Là, je n'ai plus aucun bras, et j'artife sur deux dégaines (toute ressemblance avec des comptes rendus récents est totalement fortuite ...).

Ensuite, nous avions prévu en enchaînement avec TotalGaz. Deux longueurs (6b et 5c) qui sont ... totalement gazeuses. Rien que l'accès, le long d'un petit câble, est acrobatique. Arrivé à l'attaque, on se débine tout les deux. ça part en traversée lisse, avec 200m de vide sous les pieds, en contournant un bombé qui masque la suite. On est fatigué, il est plus si tôt et puis vraiment, ce départ fou la frousse, alors on rebrousse chemin. Il nous faut remonter le premier rappel, qui est équipé de spit et offre donc une facile longueur (5a?) pour rejoindre le chemin d'accès. De là, on se dirige vers Gazogum. La classique du secteur, 5 longueurs dans le 5c. Des traversées sur des dalles relativement gazeuses là aussi. Mais c'est assez prisu, et quand il faut sortir les adhérences c'est sur un rocher dément. Alors ça passe bien. On enchaîne ces longueurs assez rapidement, ça fait du bien de retrouver une escalade plus plaisir. Finalement, nous voici sur le plateau, à rentrer au parking au milieu des prés.

Une bien belle voie, à noter que l’enchaînement classique est en réalité Satori > TotalGaz > Gazogum > Cosmos. Soit un total de 18 longueurs alternant entre 5+ et 6b. Bref, vaut mieux être efficace et avoir la caisse!