11-07-2020
Mont Blanc
200
TD
1
Après être passé au camp la veille, avoir partagé un apéro Gaulois suivi d'un petit repas, nous avons dormis avec Jean dans son camion sur le parking des remontées. L'endroit n'est pas très bucolique, mais calme et gratuit. A noter que, vu à la descente, il est possible d'emprunter une petite route qui longe la gare des grands montets qui mène en 100 mètres à une petite clairière plus sympathique pour la nuit.
 
Le lendemain, première surprise: aucun de nous deux n'a programmé de réveil, et bercés par les gouttes qui tombent sur le toit, nous nous réveillons à la bourre. On espérait prendre la première benne à 8h30, finalement ce sera un départ à 9h30. Les nuages sont présent, alors la montée au refuge d'argentière se fera dans la brume et l'humidité, entre averses et rares éclaircies. ça nous vaudra quelque louvoiement sur le glacier et notamment de rater les échelles. Erreur vite découverte lorsque l'on commence à progresser au milieu de crevasses énormes. Retour en arrière, on profite d'un petit trou entre les nuages pour se réorienter dans la bonne direction.
 
On arrive au refuge sur le coups de 14h30. Le soleil pointe son nez durant la dernière demi heure d'approche, nous sommes les premiers à débarquer. L'accueil est très chaleureux, ça fait du bien de se poser et de déguster un petit chocolat chaud. Je suis trempés et frigorifié. Après discussion avec les gardiens, on revoit nos plans : on espérait profiter de l'après midi, annoncé ensoleillé, pour aller faire la voie "MDR" à l'Aiguille du Genepi, au dessus du refuge. Mais la gardienne nous en dissuade, le temps manque et les fissures seront trempées. Elle nous conseille plutôt l'école d'escalade au dessus du refuge. Mais voilà que débarque son mari, pas de cet avis, qui nous réoriente prestement vers la voie "Bettembourg de droite", à l'aiguille du refuge. 6 longueurs, TA, 5+. "Si vous enquillez bien dans les fissures, vous êtes larges pour le repas!". Il est 15h30, il faut être de retour pour 18h30. Programme ambitieux!
 
En quelques minutes, on est au pied de la voie. On décide sciemment de se tromper et de shunter la première longueur par celle de la voie d'à côté: une magnifique dalle, lisse mais spitée. Grimpe absolument superbe en dalle très adhérente, on arrive même à saisir les cristaux dans le granit comme autant de gratons. Un vrai régal. Puis on rejoint une écaille et un dièdre à équiper, qui amènent au relais de L1. Hop, un 6a+ en chauffe! Au dessus, même programme : on devrait faire une longueur de transition en 4, on préfère utiliser un spit pour tricoter entre notre voie et celle d'à côté pour aller chercher de plus jolis pas. Un beau réta bien physique, puis une trav' facile nous amène à un relais suspendu sur un spit et un friend : on a loupé le vrai relais, 5m en aval. Là, ça se corse : on est encore dans la voie d'à côté, et cette longueur annonce 6b. On essaye de retraverser vers notre voie, mais nous sommes séparé par quelques mètre d'une dalle trop lisse et improtégeable. Finalement, on s'élève dans cette longueur, le long d'une très jolie fissure évasée. On rejoint plus haut une écaille inversée très prisue, où je glisse à l'aveugle un cablé qui s'avère béton du premier coup. Puis, petite traversée et reta dans la bonne fissure : nous voici de nouveau dans nos rails. Très joli fissure profonde et large, où il nous faut sortir tout l'attirail chamoniard : coincements, dülfer, et finir par une renfougne en cheminée déroutante. Arrivé à ce troisième relais, le temps va nous manquer, alors on tire les rappels dans la voie et arrivons au refuge juste à temps pour le repas, et pour retrouver Olivier et Benoit qui sont arrivé en fin d'après midi.
 
Conclusion: 3 première longueurs magnifiques en 6a, qui donnent envie de revenir voir les 3 suivantes. On conseille à d'éventuels répétiteurs de nous imiter et de se promener entre les voies pour aller chercher les pas les plus intéressants : le rocher protège facilement, et quand ce n'est pas le cas on trouve des spits. ça permet d'adapter l'escalade au niveau et aux envies de la cordée. Et puis un bon exemple que ça vaut le coup de se motiver à prendre la pluie quand l'après midi est annoncé beau!