18-09-2020
Bornes - Aravis
TD
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Une semaine de canicule où tout s'effondre, et un weekend à la météo très pessimiste, et voilà que nos rêves d'altitude s'effondrent. Las, on ne se laisse pas abattre et on s'oriente sur un programme travail/ciné/cuisine/travaux. Mais quand même, ayant tout les deux posé notre vendredi, et ce jour là jouissant d'un grand ciel bleu, on se décide quand même à aller parcourir une grande voie.

Notre choix se porte sur les très belles Dents de Lanfon. Un site que les Gaulois connaissent très bien, puisque chaque année on voit s'y dérouler une ou deux sortie initiation, pour la traversée des dents. Mais on trouve également plusieurs grandes voies, plus ou moins équipée, et réputées de toute beauté. On s'oriente vers Frisson d'automne, 10 longueurs soutenues dans le 5c, avec un crux en 6a+. C'est la voie la plus facile du secteur (et oui, il va falloir bosser pour explorer cette longue face!).

L'approche se déroule sur un sentier qui remonte raidement le sous bois. Ce n'est pas très joli, et voilà qui nous fourni une bonne suée. La fin est heureusement plus sympathique: on longe le pied des dents, avec une belle vue sur Annecy, son lac et derrière les Bauges. Il faut longer 10 minutes pour atteindre la voie, que l'on repère sur le côté d'un toit caractéristique. Pour dissiper tout les doutes, le nom est écrit à l'attaque.

Les 3 premières longueurs ne sont pas extraordinaire, il faut en convenir. Le rocher n'est pas médiocre mais tout de même assez croustillant, et il n'est pas rare de devoir prendre appui sur une touffe d'herbe qui décide de s'arracher visiter le monde.  Mais déjà, l'ambiance est là, et le style de la voie s'impose à nous : de grandes longueurs (quasiment 45m à chaque fois), une grimpe plutôt soutenue, et un équipement très aéré. A ce sujet, il vaut mieux avoir un bon sens de l'itinéraire, car on grimpe souvent sans voir le point suivant. Pour couronner le tout, la voie va rarement au plus facile. Nous avions emporté un peu de quincaillerie pour compléter, mais nous ne nous en sommes pas servi. Car au final, quand le besoin de compléter se fait sentir, on aperçoit un point à quelques mètres. 

Le tableau en demi-teinte de ces 3 premières longueurs ne doit pas éclipser la suite : une grimpe très belle sur un rocher bien meilleur, plutôt compact. Une grimpe faite de bacs très francs, mais entre lesquels il faut pédaler en adhérence. L4 à ce titre est fort belle. Mais le clou du spectacle, c'est l'enchaînement L7/L8/L9. C'est superbe : de jolis mouvements, et un cadre magnifique proche de l'arête. La traversée et l'accès au relais en L8 me laisseront quand même quelques sueurs froides, il faut se sortir les doigts et oser engager. 

Au sommet, on fait une petite pause. On croise un trailleur en solo qui me fait l'effet de ne pas trop savoir ce qu'il fait, et une cordée de 3 anciens qui progressent à un rythme ... tout à eux. Nous sommes assoiffés car cela fait un moment qu'on est en plein cagnard, à rationner l'eau. On décide donc de ne pas traîner. On parcours quelques dizaines de mètre sur l'arête pour rejoindre les rappels. Ceux passe entre plusieurs broussailles, mais la chance est avec nous et aucun coincement de corde!

Reste plus qu'à refaire le chemin dans l'autre sens (toujours aussi casse couilles), à racketer d'une bouteille d'eau un couple de camping-cariste, puis à filer sur Annecy pour le verre de l'amitié! Fort belle journée pour très belle voie, on s'en contente très bien!