28-12-2020
Ubaye - Parpaillon - Alpes Cozie S
1700
1700
2300
F
1

Dimanche. On nous annonce un BRA à 4, une météo affreuse, et effectivement les flocons commencent à voler sur Jausiers. Nico passe nous voir, Manu Aurélie et moi, dans notre taudis, pour essayer d’organiser une course le lendemain ; pas facile, entre le masque et les 3m règlementaires, de se montrer les idées de balade sur la carte. Aurélie ne peut pas encadrer par risque 4 mais Manu et Nico sont maintenant presque autonomes, nous pouvons donc les emmener.

Nous nous accordons finalement sur faire de la station, décéder dès le premier jour étant une option peu alléchante. Bercés par les messages d’amitié d’Emeric sur le groupe Whatsapp de l’Ubaye, nous finissons par nous endormir malgré les rats et l’humidité des bidonvilles de Jausiers. La rando du lendemain n’est pas des plus excitantes, mais ce sera l’occasion de faire progresser les jeunes. En effet, en club, il est important de transmettre le savoir, échanger, et pas simplement utiliser la structure pour consommer de la montagne

 

Lundi. Effectivement, ça craint, énormément de neige, ça vente, bien aiguillés par les pisteurs/fumeurs locaux nous décidons des faire des AR sur le domaine skiable. Nous arrivons à trouver la seule micro-pente à 30,5 degrés afin que j’envoie Manu tester le manteau neigeux ; pouf, une petite plaque se détache, sans ensevelir le jeune homme, mais juste pour nous rappeler qu’entre le COVID, la sévérité du chef de la colo, et le risque nivo, l’insouciance ne sera pas le thème de la semaine. Nous finissons la montée tandis qu’Aurélie explique à Manu que risque 4, c’est dangereux.

La descente depuis le haut de la station est quand même un pur régal, la neige est aussi peu lourde que les blagues de Nico, nous filons sur un nuage jusqu’à la station et même plus bas dans les épingles de la route, jusqu’à être bloqués par le terrain. Tout le monde est chaud pour une 2ème, nous repeautons et profitons de la trace désormais bien faite. 2ème descente toujours aussi agréable, quelques trouées dans le ciel nous offrent même de la visibilité, j’en profite pour donner quelques conseils à Manu sur la flexion des genoux et le déjaugeage en poudreuse.

Après ces 600m de béatitude, on se laisse assez facilement convaincre pour une 3ème montée, et c’est parti pour une nouvelle ascension vers le bonheur ultime. Nico part en mode Indurain sur un CLM, mais, et c’est fort dommage, le masque qu’il tenait tant à garder depuis le début de la journée par précaution sanitaire l’empêche de ventiler comme il faut. Il semble donc caler dans le dernier « verrou » de la montée, et alors que j’essaie de me mettre à sa hauteur pour lui indiquer qu’il peut retirer son masque en plein air, un léger déséquilibre me fait prendre appui sur lui. Il ne lui en faut pas plus pour s’affaler par terre, et je file donc devant en lui dispensant des conseils sur l’équilibre et la proprioception.

Dernière descente avec un ciel à nouveau bâché, mais nous pouvons lâcher les chevaux vu la quantité de neige fraiche. Aurélie et moi en profitons en grande courbes tandis que Manu et Nico, tout blancs, semblent s’entrainer à la construction d’un igloo au pied d’un talus. C’est en leur indiquant avec bienveillance que le ski se pratique sur la neige et non pas dessous, que je rejoins le bas de la station pour clore cette belle journée de poudre.

 

A présent, je laisse un des deux jeunes remplir l’encart sur le milieu montagnard, et je me fends de ce dernier paragraphe pour remercier Emeric pour l’orga exceptionnelle dans ce contexte compliqué (profite bien va !), ainsi que tous les encadrants qui, eux, prennent vraiment de leur temps pour transmettre !