24-01-2021
Ecrins
1563
1600
3163
F
5
1

Suite et fin de [Gaugau' qui roule n'amasse pas mousse!]

   Arrivés en fin d'après-midi le samedi à Ancelle, nous regagnons le studio de mes grands-parents que je n'avais pas vu subir de telles chutes de neige depuis pas mal d'années. Soucieux de maintenir notre apport calorique à un niveau suffisant, notre choix du dîner s’est porté sur une croziflette dans des proportions que seul un Laurent affamé peut juger raisonnables. Dans les faits, pas un crozet ne subsistera, grâce à notre appétit aiguisé par le Pérollier, son blizzard et ses pentes ‘bien glace’. Quelques parties d’un petit jeu et nous éteignons sans tarder les lumières.

   Réveil 6h30 pour engloutir un copieux petit déj, que certains accompagneront de reblochon pour être vraiment sûrs de ne pas manquer de watts. On quitte l’appart, et nous voilà retraversant le Champsaur en direction de Chaillol, à une allure… mesurée. Le déneigement n’est pas des plus exhaustifs et nous voilà contraints de ‘rechaussetter’ comme on dit sur le Dakar, enfin je crois. L’Alfa Roméo, les pneus au chaud, nous dépose enfin sur le parking de Chaillol 1600, où un groupe d’anciens semble prendre la même direction que nous, mais se refuse à nous donner leur destination finale, à grands renforts d’ellipses et de « Non mais le Vieux Chaillol c’est bien. Moins bien que là où on va, mais bien. ».

   Nous progressons le long de la route forestière sous les sapins aux branches surchargées, et sous un ciel exempt de tout nuage. Arrivé au réservoir, avant d’entamer la montée vers le col de la Pisse, nous évaluons la pente et la croupe qui nous y mènera, et notre préparation se confirme : l’itinéraire semble sûr et aucun signe extérieur ne vient contredire ce constat. Nous nous lançons alors pour une série de Z, et parvenons au col, 500m plus haut, vers 10h45. La trace se poursuit jusqu’à la cabane des Parisiens, où nous statuons sur l’horaire limite avant la descente et grignotons quelques graines. Deux autres groupes de 5 à 6 skieurs partagent notre objectif, ainsi qu’un snowboardeur à raquette, dont l’abnégation force le respect. Nous nous engageons sur la dernière face de quelques 500 mètres de dénivelé positif. Si la première partie se déroule sans encombre, ce sont de fortes rafales qui tâcheront de nous ralentir sur la seconde. Soulevant la neige et la faisant tourbillonner autour de nos silhouettes tantôt accroupies pour y résister, tantôt dressées pour poursuivre notre progression, le vent a tôt fait de recouvrir les traces du skieur précédent, pourtant passé quelques minutes avant seulement. Arrivés au sommet, la vue sur le reste des Ecrins nous offre une belle récompense et son immortalisation une belle onglée.

   Vient alors le temps de la descente, et quelle descente ! Trente centimètres de fraîche sur fond dur nous arrachent des cris de joie et une partie des fibres des quadriceps, Un régal absolu. Mon sourire est collé aux oreilles du début à la fin. Les virages rebondissants et les trajectoires en apesanteur s’enchaînent, et ce plus de 1500m durant, jusqu’à rejoindre la station. Toutes les bonnes sorties ont une fin, et nous décidons de différer un peu cette dernière en partageant une bière (à emporter) en terrasse, plein sud et plein soleil. Il est 14h et il fait bon ne pas être confinés.