13-02-2021
Bornes - Aravis
1500
1000
2500
PD
6h
3

Partant de bon matin de Lyon, nous filons vers les paradis fiscaux suisses. Mais notre sens civique nous retiens de traverser la frontière, et nous bifurquons vers la vallée de l'Arve peu avant d'atteindre Genève. Direction : Cluses, puis le Reposoir, petit frigo champêtre coincé entre les chaînes des Aravis et... ben, du Reposoir, tout simplement. Objectif : la pointe d'Areu, fabuleux belvédère dominant Sallanches et les gorges de l'Arve, donnant vue sur le massif du Mont Blanc et tous les sommets du Chablais. 

Au parking, nous retrouvons une sortie autonome du Gaul ! Nous joignons nos forces et nos sandwichs et partons plein d'entrain. Le petit groupe s'égrène en fonction du cardio et des petits arrêts logistiques de chacun, mais reste assez homogène. Au bout d'une heure, rassemblement : alors que la plupart des randonneurs filent vers le fond du vallon en direction du col des Anes, nous bifurquons vers des itinéraires plus exotiques et plus tranquilles. Rude montée dans la forêt sur un sentier bien tracé, mais fort raide ; vers 11h nous débouchons sur les alpages ensoleillés des chalets de Méry. L'air est glacial, le soleil brillant, la neige légère comme un rêve...

Après une brève pause, nous repartons vers le col, puis suivons la crête qui mène à la Tête du Château. Mais, enhardis par notre bon rythme de montée, attirés par le soleil qui brille, et surtout émulés par la foule qui, par divers itinéraires, converge vers la pointe d'Areu, nous décidons après une brève discussion au col de continuer vers ce sommet, 200m plus haut. Seule Marie, un peu inquiète à l'idée de la descente, reste se dorer la pilule au col.

Nous gravissons donc la large arête qui mène à la pointe des Arbennes, sommet occidental de la pointe d'Areu. Le vent souffle plus fort ; la neige est dure, glacée, mais nous parvenons sans difficultés au but. Panorama grandiose, des Cornettes de Bise au nord au massif des Ecrins au sud, du Mont Blanc à l'est jusqu'au puy de Sancy à l'ouest, au-delà des monts du Forez dont les plus hautes croupes émergent tout juste de la brume qui recouvre la vallée du Rhône. En face de nous, la pointe Percée prend des allures de Cervin dans l'air sec et froid de l'hiver.

Nous filons ensuite rejoindre Marie. Les premiers virages demandent de l'attention, sur la glace travaillée par le vent, mais c'est rapidement plus facile : sur cette pente orientée nord-ouest, la neige est restée bien froide, légère, malgré la foule qui s'est pressée au sommet depuis les dernières chutes. Pique-nique joyeux au col, à l'abri du vent et au soleil. Nous contournons ensuite la Tête du Château, ou finalement seuls Marie et François auront posés leurs spatules, et filons avec entrain vers les chalets de Méry. 20 cm de poudreuse parfaite sur un fond dur, le bonheur. François, Robin, Thibaut et Bruno sont si enthousiastes qu'ils remontent 200m pour en profiter à nouveau.

Le temps du couvre-feu approchant, nous redescendons ensuite en suivant la voie de montée dans la forêt. Nous avions un peu d'appréhension, mais finalement le chemin est relativement large et surtout bien damé sans être verglacé. Tout le monde s'en sort bien, que ce soit en chasse-neige prudent ou en style border-cross plus engagé ! Bruno propose une petite variante pour rejoindre le parking, ce qui nous permet d'admirer les talents d'acrobate de Thibaut et les compétences de clown de Solène au moment de la traversée d'un ruisseau. A 16h nous sommes au parking et nous partageons quelques gorgées de bière - merci Thibaut, merci Jean-François - avant de reprendre le volant. Nous arrivons à bon port à l'heure réglementaire, ayant évité les bouchons en prenant la route de Nantua et Ambérieu.