07-03-2021
Vanoise
1100
2500
3600
AD
9
Arnaud, Mounir..
3

Plus c’est long, plus c’est bon ! Alors ça,  c’est une belle  connerie ! Surtout que sur la fin, j’ai bien senti que je commençais à ramer et que j’avais du mal  à conclure. D’ailleurs je n’ai pas atteint le 7ième ciel malgré des conditions quasi parfaites et une voie toute tracée. Des marches tout le long d’après les info glanées par Arnaud dans la semaine.

Grand couloir ou face nord. C’était le dilemme du soir au refuge. Arnaud et Mounir sont partants pour la face nord. Les autres plus mitigés.  A la fin du repas, je me décide à les accompagner et me mets immédiatement en recherche d’un second piolet, au cas où les marches ne seraient pas si marches que ça. J’ai bien un peu la trouille mais me dis que si je commence à psychoter au bout de 100 m, je pourrai toujours faire demi-tour et attendre tout le monde au refuge.

Arrivée au col de la Grand Casse, les écarts sont faits. J’ai encore les ski au pieds que déjà ils ont mis les crampons et troquer les bâtons pour un piolet. Je décolle avec une bonne cinquantaine de mètre de retard. J’attaque en faisant gaffe à mes 1er pas. Mon vieux piolet droit Charlet Moser de 2 m 50 fait merveille dans ce terrain. Je l’enfonce jusqu’à la garde, j’ai le 2ième autour du cou en cas de.  Les conditions de neige sont tops. La visibilité pas terrible, mais ça m’arrange. Elle me bouche le sommet et le bas de pente. Elle me bouche aussi mes potes par la même occas.

Au bout des 2/3 , je commence à trouver la blague un peu longue. Je perds la trace sur qques dizaines de mètres ce qui me fait un peu psychoter et saisir mon 2ième piolet pendant qques temps. Le dernier tiers doit être un peu plus raide car je n’arrive plus à prendre les marches trop hautes. Je me retrouve à brasser et crame pas mal de gaz pour rien gagner. Là , je commence à être pas mal cuit et à en avoir ras le cul de cette histoire. La délivrance viendra d’une corde qui émerge du jour blanc et descend mollement de ce qui doit être l’arrête finale. Je me vache direct et passe en mode via ferrata. Le pauvre Mounir aura poiroter peut être 1 h (j’ai pas osé demandé précisément)  dans le vent et le froid pour sécuriser ma sortie.

-Fait gaffe c’est des dalles de ce côté, ça glisse [Mounir]

- P’tain ça fait 4h que ça glisse !

- On fait pas le sommet, c’est trop tard

- Génial

On part en traversée descendante pour rejoindre les grands couloirs. Il chausse assez haut dans la pente. Moi à 300  m entre dessous. Après chaque virage, j’en prends pour 3 minutes de récupération. A reprendre mon souffle et à décontracter les cuisseaux.

16h au refuge. Je retrouve tout le monde. Le temps de prendre un pot et de bouffer une poignée de graine,  c’est la descente vers Pralognan. 18h00 à la bagnole et couvre-feu explosé à  Lyon.