20-03-2021
Beaufortain
1300
900
2175
F
Pierrot
1

-- Je vous ai encore préparé une petite poupardise dont vous me direz des nouvelles --

Voilà quelques semaines que je tente d'organiser une sortie avec mes anciens ou actuels colistiers de la commission Escalade (gros mea culpa, Anaïs manquait aux destinataires). Considérant la tournure de la journée, ils doivent penser que j'avais pour seul objectif de les dégouter du plaisir de la glisse pour se reconcentrer sur notre passion rocailleuse.
La Grande Journée, c'était donc l'objectif de cette rando choisi par mes soins avec des critères discutables : le Beaufortain pour retrouver à l'occasion un camarade de la Hiaute et profiter des meilleurs accumulations, mais avec un départ moins fréquenté que les alentours d'Arêche, un parcours plutôt débonnaire pour skier décontracté entre deux séjours alpins (et aussi pour le risque d'avalanche encore assez élevé) et une face sud pour prendre un bain de soleil et s'épargner les mauvaises sensations de ce retour du grand froid.

La première surprise arrive avec le GPS qui veut nous faire arriver au Daru par des routes improbables. On corrige la navigation et découvre que la route d'accès est interdite à la circulation par arrêté municipal - aucune mention sur le topo Skitour mais il semblerait que ce soit régulièrement le cas en vérifiant après coup les CR de sorties.
On est en fond de Tarentaise à moins de 500m d'altitude sans trop de plan B, on force donc le destin en ignorant l'interdiction. L'avantage est un vallon en effet très peu fréquenté, l'inconvénient (outre les risques de verbalisation auxquels on échappera) est une route non déneigée avec un bon regel... Arrivée juste après le Fugier, ça coince. Deuxième hésitation... mais trop tard pour renoncer. On chausse donc en bordure de route 5km et 400m D+ sous le départ officiel, soit à une altitude record de 900m !!!

Hauts les coeurs ! Dès le pré-départ, on sent Romain en souffrance, essayant divers réglages de chaussures. Suite à une intervention sur chausson et coque pour réduire une zone d'inconfort, il découvre vite que le résultat est plutôt désastreux. Au bout de 300m de D+, il lui suffirait d'allumer un feu de bois pour ouvrir un restaurant argentin tant il a de gros steaks sur chaque pied. Tu pourras nous donner les  références de ce génial cordonnier ;-) ?  Le temps de lui confier un stock de Compeed et les clés de voiture, on l'abandonne à ses soins car l'objectif est encore loin. Cela permet ainsi de régler un sujet épineux : face au président du PUG, je craignais qu'on vienne à se chamailler pour la rédaction de ce CR.

On relance en triplette et passe enfin au départ officiel en suivant le chemin d'estive. On le sait bien par expérience, tous les dénivelés ne se valent pas : il y a ceux sur faux plat montants, ceux où il faut tracer dans la profonde, ceux où l'on botte et traine des semelles de plomb. On s'offre ici le luxe de cumuler les trois à la fois et explose les records pour un 100m D+. Arrivé à la Ravoire (1550m), on a les cuisses dans le même état que si on avait suivi un topo de François d'Haene.

Encore 600m à avaler, des pentes sud complètement ramollies, quelques contrepentes qui pourraient subir des coulées... L'évidence nous pousse à changer d'itinéraire et partir à vue plein est vers la Pointe de la Grande Combe. Gros succès gaulois que ce petit sommet entre les stars du coin, mais l'arrivée sud doit être une première.

Les deux autochtones (et seuls autres skieurs vus dans ce vallon sur ce jour), qui avaient réussi à monter en mode trophée Andros 200m au-dessus de nous, nous rattrapent et valident le choix en proposant même de faire la trace. Pas sûr qu'on l'en remercie, notre gazier taillé comme un menhir attaque dré dans l'pentu.
Allez, sommet atteint, on trouve quelques virages corrects à faire en face W ou en rasant l'ombre des sapins pour sauver la journée. Et au moins une des attentes aura été comblée, ce vallon sauvage est vraiment très plaisant -- mais peut-être à recommander aux randos raquettes ?
De retour rapidement au Ravoire, il reste 8 km de piste et bords de route à dévaler en neige lourde et en serrant les dents.

Alors, ça vous a plu, vous en voulez encore ? N'hésitez pas à me contacter pour un devis personnalisé.