02-08-2021
Ecrins
810
2700
3418
ED
1J
1

 

Quelques jours plus tôt dans une salle de grimpe, ou chez Jérôme et Elisa :

Moi : « Tu serais partant pour visite obligatoire à la Dibona ? »

Jérôme : « Oui, super ! c’est dans ma to do list depuis un moment. On pourra rester quelques jours au refuge du Soreiller, il y a d’autres GV équipées au Rouget. J’ai déjà fait Version Originale. Il faut faire le trésor de Rackham le Rouget, c’est super beau et équipé. »

Moi : « Cool, si c’est équipé, je suis partant également. »

Quelques heures plus tard chez moi, découvrant le topo de Rackham… Ha, Heu, Bin, ça n’a pas l’aire simple cette voie, c’est haut et ça parait équipé bien montagne… de plus, l’approche me parait une course d’alpi... Bon, c’est marqué « une des plus belles voies équipées des Ecrins » et j’ai dit oui. Je ne peux plus reculer.

C’est le jour J au refuge du Soreiller. Il est autour de 7h du matin, nous avalons le petit déj et nous sommes déjà en marche, en direction de la brèche. La montée est bien raide, Jérôme gère l’itinéraire, de mon côté je gère l’essoufflement que je peux avoir avec l’altitude. Je suis bien aidé par les deux jours et deux nuits, que nous avons passé au refuge, à attendre cette belle journée. On s’encorde quelques mètres sous la brèche, pour un passage délicat. Jérome trouve le premier rappel et on enchaîne ensuite les 3 rappels, qui nous mènent au pied de la voie. Il y a déjà une cordée devant nous. Le second grimpe en basquettes, on ne devrait pas être embêté.

Jérome part en premier et enchaîne rapidement la première longueur.

Je pars dans L2, je suis tendu comme une crampe et je n’arrive pas à me calmer. J’attrape une dégaine et je tire au clou pour me sortir d’un passage délicat qui n’est pas du tout le crux… derrière, je me vache. J’arrive enfin à me détendre pour apprécier ce superbe rocher. J’aperçois le crux, il est équipé en A0 et il passera finalement bien.

Le reste, de magnifiques longueurs sur un bon rocher dans une ambiance ultra montagne. C’est grandiose ! On est pas les plus rapides, mais on déroule. Il reste désormais plus que deux longueurs faciles (5c et 5b). Jérôme part dans le 5c à cannelures. Je l’assure d’un promontoire, sur lequel j’arrive à voir quelques points pour l’itinéraire. J’espère qu’il y a des points que je n’ai pas vu, car ils sont peu nombreux sur cette longueur. Non… 4 dégaines ont suffi ! Mon dieu, je n’aurai vraiment pas aimé être à sa place. C’est la même pour la dernière longueur, mais 5b c’est beaucoup plus simple.

On termine corde tendue dans des empilements de rochers, à grosses marches. Jérôme m’assure et m’attend au sommet. On est désormais tous les deux au sommet ! Jamais je n’aurais pensé faire une voie pareille en montagne. C’est ouf !

Il faut désormais désescalader quelques centaines de mètres, et faire les rappels qui nous ramènent à la brèche. Il est déjà bien tard, le soleil est bientôt derrière les montagnes, il faut rentrer au refuge… puis à Lyon. On restera vigilant jusqu’ à chez nous.

 

Quelle aventure ! Merci à Jérôme pour l’itinéraire, les techniques de montagne et pour m’avoir sorti de mes gonds.