14-08-2021
Vanoise
1200
D
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La Vanoise, ce n'est pas forcément le premier endroit auquel on pense quand on parle de grimper. Mais c'est un endroit que j'aime assez, et qui sait offrir de belles pépites à qui sait les trouver. L'année dernière, j'avais exploré en compagnie d'Olivier les grandes voies de la pointe de l'Observatoire, à mi-chemin entre Pralognan et Aussois. Satisfait de cette expérience, j'avais noté dans un coin de mon carnet de revenir un jour sur la voisine : la Cime des planettes.

Arrivée vendredi soir au parking du Roc de la pêche, comme un gout de redite. Il fait frais, c'est agréable! La nuit est tranquille, et lorsqu'il faut se lever à 5h, on reprendrait bien un peu de rab. La journée commence par une longue approche, qui donne à voir de magnifiques alpages. Plutôt que de suivre l'itinéraire indiqué sur C2C, nous optons pour un autre chemin : arrivé au pont du Ritord, ne pas emprunter le sentier qui monte au col de l'Observatoire, mais rester sur la large piste qui continue vers Peclet-Polset. Au bout de quelques centaines de mètre, on bifurque pour traverser le torrent et remonter rive droite sur une autre piste qui dessert les alpages. Puis, arrivé au point 2225 nous sortons du chemin et remontons en diagonale une raide pente herbeuse. Nous voici enfin sur l'énorme pierrier qui constitue la base de notre paroi. Cet accès m'a semblé plus rapide et optimal que le passage par le sentier, quoi que moins bucolique. Il nous aura fallu tout de même 2h30 pour rejoindre la base de l'éperon.

Au pied de la face, on se perd longuement à la recherche de la voie. Le topo indique de viser une dalle à droite du point le plus bas. Mais des dalles, il n'y a que ça par ici ! Alors on avance, on recule, on monte, on descend ... finalement c'est Xavier qui trouve le trésor, un spit assez haut placé duquel pend une veille sangle blanchie par les âges. Le ton est donné, plus que les muscles c'est notre sens de l'observation qui va être soumis à rude épreuve! On pends le temps de bâtir un petit cairn, et de changer la sangle par une belle cordelette jaune toute neuve, et nous voici parti!

La grosse difficulté de la voie, c'est justement de trouver son chemin. La trajectoire générale est plutôt logique, mais ça pourrait passer par plein d'autres endroits. La roche, un joli schiste gris sombre dont la couleur est proche de celle de l'équipement, et l'espace important entre les points ne facilite pas le suivi de la voie. Alors parfois on grimpe sans trop être sur d'où on va, et quand les fesses commencent à danser des claquettes à l'idée du Paris-Tokyo qu'une zipette nous offrirait, on tombe miraculeusement sur un spit. Il n'est pas vraiment possible de compléter l'équipement, prévoir donc un peu de marge de le niveau (ou des nerfs d'acier) pour apprécier ce moment. Et comme si c'était trop simple, à la fin du premier tiers une mystérieuse voie apparait quelques mètres à gauche de la ligne, si proche qu'il est possible de passer d'une voie à l'autre sans même s'en rendre compte.

Au total, le bal du cosmos offre 13 jolies longueurs de 5, à dominante (très) daleuse. la grimpe y est belle pour qui apprécie ce style, bien qu'on pourrait la trouver un poil répétitive. Le dernier tiers propose un profil un peu différent, une petite cheminée et des ressauts plus raides pour varier un peu les plaisirs. Le schiste qui compose la face s'avère solide, même si il faut un peu d'adaptation avant d'oser tirer sur ces feuillets qui paraissent si fragiles. Dans les derniers mètres d'ascension, on déboule au dessus de la face Nord, c'est le seul moment où on se rends compte qu'en fait, 13 longueurs ça fait une jolie face!

Là haut, on profite d'un très joli panorama sur la Vanoise et au loin le Mont Blanc. La redescente se fait par un peu de désescalade pour rejoindre le col de l'observatoire, son sentier et ses nombreux touristes. La (longue) descente du col est très belle, malgré la foule on y croise pas mal d'animaux plus ou moins sauvages, dont une mignonette maman bouquetin et son petit. Nous arriverons au parking sur les coups de 17h30. Je me demande si il ne serait pas plus rapide d'emprunter la ligne de rappels entre la cime des planettes et la pointe de l'observatoire (2 rappels) pour rejoindre l'itinéraire de montée. A essayer l'année prochaine!