Vous connaissez ? Ce petit massif inconnu des Français a eu la bonne idée de se trouver sur la ligne de partage des eaux que nous suivons depuis de nombreuses années. Ce 23ème opus nous a permis de randonner entre Suisse, Italie et Autriche sur des crêtes et flancs de montagnes, piquetées de lacs, prairies florales, névés et pierriers dolomitiques. Mi calcaire, mi cristallin, cette parcelle de Tyrol des Grisons et du Haut Adige est entourée de glaciers majestueux : Bernina au sud-ouest, Ortles à l’est, Otztal au nord-est. Son point culminant, le Piz Sesvenna s’étire à 3200m après un long parcours vers un glacier en sursis et une arête finale édentée.
Avec Philippe et Dominique, nous avons pris plaisir à jouer entre les gouttes et éclaircies de cet été masqué. D’étapes en étapes, les refuges et petites gasthaus égrènent leur caractère tyrolien et confortable. Ici, on parle allemand, italien et houblon. Le Français anglicisant est rare et un peu « à l’ouest » ! Il est plus fréquent de croiser des cohortes de Vttistes, électrifiés ou non, portant leur vélo à bretelles sur des chemins impossibles ! C’est là un sport en croissance exponentielle et un peu incompréhensible. Après le portage, les descentes s’annoncent terribles ? Souvent à pied ou par terre, les cyclistes affrontent des challenges incroyables. A croire qu’au final ils sortent simplement pour aérer leur monture ?
Pour notre part, nous avons louvoyé entre chemins, sommets inconnus, alpages verdoyants, chalets ornés de calvaires, arabesques peintes et fleurs multicolores. Les moissons, ici, se font encore à la main. Travaux de titans dans ces vallées montagnardes de tout temps isolés. Nous n’étions que passagers d’un été, spectateurs émerveillés d’un Fil de l’Europe sans borne.