13-02-2021
Cerces - Thabor - Mont Cenis
1300
2725
F
2

Ou les tribulations de gaulois en Cerces.

Cela commence fort pour ma part avec un réveil impromptu mais tardif par ma sonnerie de téléphone à 6h27... On avait rendez-vous à 6h15, fort heureusement au pas de ma porte. Le temps d'enfiler ma tenue de combat et d'attraper mes sacs préparés la veille (ouf), je limite les dégâts temporels.

Quelques échanges avec le premier véhicule et on se rend compte qu'on est dans leur sillage pour le rendez-vous à Valmeinier.

"- Valmeinier ???? Mais, ce n'est pas Valfréjus le départ pour le refuge du Thabor ?" Et voici comment j'avoue piteusement qu'en plus d'essayer de saboter le départ, j'ai veillé tard pour repérer le mauvais itinéraire. Les instructions du forum étaient pourtant limpides. Toute erreur mérite CR, je sais ce qu'il me restera à faire...

L'objectif était donc de skier dans les traces de la sortie "made in Cluzel". Après jonction de la troupe et quelques échanges pour limiter le portage - avec 1400m D+ sur 12km, la 3e bouteille de vin ne semble pas opportune - nous entamons la montée sur un rythme assez soutenu. Le refuge étant régulièrement victime de sur-fréquentation, l'objectif serait d'arriver avant 16h.

Les conditions climatiques et d'enneigement sont plus que plaisantes, la fréquentation très raisonnable. La routourne semble enfin tourner. A l'approche du col des Marches (la trace 2019 passait plutôt par la Roche du Lac), le vent se fait sentir, jusqu'à nous offrir une magnifique démonstration de l'effet Venturi au dit passage. C'est donc bien emmitouflé et tête baissé qu'on découvre le deuxième effet Kiss Cool : une énorme corniche chapeaute la face Est et ses pentes à 35° gavées d'accumulations.

Malgré l'évidence de l'échec de notre entreprise, le cheminement intérieur vers le renoncement est long et douloureux. On passe de frigorifiantes minutes à chercher une faille ou espérer l'action d'un kamikaze. Toutes les crêtes en vues sont cornichées à la limite des lois de la physique, un itinéraire bis semble totalement illusoire.

Allons donc, on sait au moins que le ski sera exquis sur notre chemin de retraite, on récupère de notre désœuvrement en sabotant toute la pente de nos traces plus ou mon stylisées. Dès la vision horrifique du col, la même idée de plan B avait germée dans pas mal d’esprits. Hélène profite de la pause déjeuner et des miracles de la 4G pour dénicher un logement sur Valfréjus (malgré la très faible fréquentation en pleine « haute-saison », les tarifs sur Valmeinier sont rédhibitoires voire hallucinants).

L’honneur et le week-end étant sauvés, on lance un chassé-croisé de petits groupes, divisés selon l’idée de chacun d’agrémenter cette journée : repeauter à l’assaut des 350m supérieurs, rajouter encore plus de dénivelés en attaquant la digestion par un regain de descente, ou simplement jouer les bergers en veillant sur les affaires dont on a pu se délester.

Sous l’impulsion de Charlotte, l’équipe Guillotière bifurque pour cette deuxième ascension vers le « Col sans nom 2742m » au-dessus du lac de Roche Noir, ce qui nous offrira quelques jolies pentes douces à peine tracées et une rencontre avec des lagopèdes.

La deuxième descente est toute aussi plaisante, on peut s’en retourner l’esprit enjoué.

Sur Valfréjus, le profit d’un vin chaud en terrasse et du confort d’une auberge de jeunesse toute neuve (BodyGo Hostel - quasiment désert, sale période pour les entrepreneurs…) sont loin de nous faire regretter notre nuit prévue en refuge.