01-03-2021
Préalpes Bernoises
D
1

J01 Kandersteg – Loetschpass Hutte dénivelée 1550m, distance 15km. Départ 1300, arrivée 2800. Pente 35 à 40° engagée au-dessus de barres et sous des pentes très raides, conditions stables indispensables. Très sauvage, glacier pas ou peu crevassé. Refuge grand confort.

J02 Loetschpass- Elwartatsch (3200m)- Blatten 1450m, dénivelée 920m, distance 15km, descente 2020m. Sommet facile d’accès après une traversée, puis descente sur piste, puis retraversée montante vers le glacier sans crevasse apparente. Plusieurs descentes possibles en versant sud, nous avons choisi la combe de Tollin. Passage raide dans un couloir nord est à 35 à 40° sur 300m peu exposé. Nous avons trouvé de la neige dure, mais accrochante. Le reste en transfo vers 13h. Splendide et longue descente soutenue jusqu’à Blatten où nous avons pris le bus pour rallier Ferden. Nuit en hôtel.

J03 Ferden – Ferden pass (2850m) – Loeche (Leukerbad), puis Gemmi pass et descente sur Schwarenbach hotel Dénivelée 1400m distance 20km descente 1700m. La montée est régulière en suivant des vallons un peu longs sur la fin. Nous ne sommes pas allés au FerdenHorn, car la neige sur l’arête était soufflée et le temps moyen. Belle descente plein nord sur des grandes pentes raides (conditions stables indispensables), mais technique du fait de la neige croutée ou gelée. Arrivée à Loeche pour prendre le téléphérique du Gemmi Pass, puis descente sur l’hôtel presque luxueux et très fréquenté (résa indispensable).

J04 Les conditions et le temps étant mauvais, nous renonçons à faire le Rinderhorn ultra classique. Il faudra revenir. Descente directe sur Kandersteg. Nous ne prenons pas le téléphérique et suivons les traces. Attention, cette descente est sérieuse, raide, au milieu de nombreuses coulées d’avalanche. Vérifier les conditions.

Et voilà pour 4 jours bien sympas en pleine haute montagne hivernale. Traces GPS dispos. 

Un créneau annoncé de beau temps en Oberland, des conditions de neige stables… rares. Deux refuges miraculeusement ouverts si tôt en saison Covid… encore plus rares. Quelques annulations de rendez-vous, pas de copain dispo et nous bouclons nos deux sacs, direction Kandersteg où nous étions arrivés à ski, il y a 2 ans pour reprendre le Fil de l’Europe.  

Nous entamons la longue montée escarpée et engagée de 1600m jusqu’à la Loetschepass Hutte, seuls au monde. Nous sommes 4 à admirer ce soir-là, l’époustouflante vue hivernale sur l’Oberland et le Valais : Weisshorn, Mont Rose, Dom des Mischabel. Un sommet de 3000 m de plus en poche   (Elwartatsch 3200m), nous encapons par le beau et raide couloir Tellin en neige dure transformée. 1800 m plus bas, nous découvrons la vallée sauvage de Loetschental, porte d’entrée des 4000 de l’Oberland. Chalets noircis par la patine, entrées ornées de masques grimaçants, hameaux isolés sous leurs bonnets de neige épais, greniers à grain sur pilotis.  Ce bel habitat abrite quelques autochtones au dialecte bernois rugueux, des skieurs hors-piste multicolores et de rares vaches highlandaises à cornes et à poils. Nous passons une nuit douillette à Ferden. Le temps change.

J’avais imaginé un raid en boucle. Nous vallonnons ski à ski jusqu’au Ferden pass par un temps maussade, puis nous conversons et sautons versant nord, en neige croutée et gelée pour rejoindre Leukerbad. Tout est gris. Le téléphérique nous permet de franchir les hautes falaises noirâtres de schiste pour rejoindre l’hôtel de montagne de Schwarenbach. Quel contraste entre les montagnes ennuagées, le luxe de l’hébergement, les lignes à haute tension, les retraités en chaussures crantées, les énormes bocs de bière, les saucisses-patates…. un mixte très suisse de la haute montagne ! Nous avions prévu l’ascension du Rinderhorn ou du Balmhorn, prisées des guides, mais le temps incertain et la neige infâme nous poussent à conclure. Une dernière descente glacée en gymkhana sur les coulées d’avalanche et nous rejoignons Kandersteg.

Il nous reste à passer la douane sans test PCR de moins de 48h…heureusement les douaniers de Vallorcine s’éclipsent devant nous ! 

Monique et Frédéric