Le réveil sonne beaucoup trop tôt.
à peine le temps d'avaler un café, d'attraper au vol le casse-croute et les skis : on est partis. 15 min plus tard sur le parking, le ballet logistique des gaulois est impressionnant : Une machinerie bien huilée.
Avec quelques micro-pauses pour vérifier le harnachement des skis sur le toit, on arrive à Saint-Colomban-des-Villards, dans le hameau des Roches, où l’on retrouve Martin.Départ à 8h à 1100m environ sur le sentier de la combe des roches qui longe un ruisseau dans le fond de vallée. Des arbres, des feuilles, des cailloux, mais pas du tout de neige, il va falloir porter...
On progresse skis sur le dos, sauf Daniel l'optimiste (ou connaisseur ?), les skis à la main. Après quelques centaines de mètres, première bonne nouvelle, on peut poser les skis et chausser. Rare pour la période de pouvoir chausser aussi tôt, aussi bas. La montée est douce dans le fond de vallée, on atteint progressivement le fond du vallon en passant sur des restes d'avalanches. Peu de traces fraîches du jour devant nous, à part celles d'un groupe qui a basculé plus au sud en direction du Col de Comberousse. On les voit déjà bien avancés dans l’ascension.
Direction les cols du Gleyzin. En attaquant le premier raidillon, on constate que face à la pente, il y a deux types de gaulois : Le gaulois Dahu, amateur de belles conversions et de pentes douces, aux hanches solides. Le gaulois qui préfère le pentu et attaque la pente à plat jusqu'à la limite d'adhérence, au fessier bien musclé.
Sur ce, la montée continue et alterne raidillons et longs replats montants. Le groupe grimpe au soleil, de plus en plus convaincu par les conditions de neige. A mi-chemin, le vent se lève, les nuages se rapprochent et le ciel se couvre. On croise quelques skieurs, déjà dans la descente, la poudre à l’air plaisante. Pas de trace de montée, c’est sûrement un groupe qui doit boucler. Il faut dire que le coin regorge de possibilités : col des fontaines, passage de Clarent, col de la Valloire. Il y a de quoi faire.
On arrive finalement à l’objectif du jour . Pas mal de vent mais pas mal de vues ! Côté ouest vue sur « l’envers » de Belledonne et le haut Breda, Côté est vue sur la vallée des villards et une des Aiguille d’Arve entre autres.
Bon là il caille quand même, on ne s'éternise pas, quelques photos, et on enlève les peaux.
La descente commence, le soleil fait son come-back inespéré. Après quelques virages, c'est confirmé, la neige est parfaite. On se met plutôt d'accord, les conditions neige/météo font rentrer à l'aise cette sortie dans nos top 3 respectifs de la saison.
Nos recherches pour le spot de picnic parfait nous font redescendre toujours plus bas. Il nous faut un gros caillou, pas de vent, une belle vue et du soleil, car dans notre vallon il commence déjà à disparaitre. Après quelques hésitations, on trouve le coin parfait et on commence à sortir les victuailles. L’occasion de s’apercevoir que mon picnic fuit d’un liquide douteux, qui s’est déjà répandu dans le sac. Après quelques hypothèses, la cause est trouvée. Ce matin les yeux fermés, j’ai dû prendre les œufs crus au lieu des œufs durs. Tragique erreur qui me vaudra un lavage intégral du sac mais aussi la rédaction du CR… Les ventres bien remplis, Daniel nous présente pas mal de courses possibles depuis notre observatoire.
On redescend ensuite, sur une neige transfo agréable jusqu'au moment où se retrouve dans le fond de vallée, entre neige gelée et résidus d'avalanche. Un dernier choix à faire : passer à gauche ou à droite du ruisseau. A l’aller on est passé à gauche, on sait qu'il faudra déchausser à un moment… on choisit donc l’aventure – côté droit. Ca ne commence pas très bien, déchaussage obligé pour éviter les rochers charriés par une avalanche mais ça se finit mieux avec un petit boardercross entre dépôts d’avalanches et forêt : on déchausse le plus tard possible. 10 min de portage et on est de retour à la voiture.
Le genre de journée qui nous rappelle pourquoi on aime finalement se réveiller aussi tôt.