27-01-2022
Lauzière - Cheval Noir
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PD
6
Gérard Bompis, Gaulois d'honneur
2

Silberpfeil sur les Marmottes Noires

Ah, mais qui sont ces Silberpfeil dont il est question ? Pas à grand chose à voir a priori avec les rutilantes « Flèches d'argent », voitures de course de mythiques Formule 1 de Mercedez, à l'incomparable palmarès depuis les années trente. Quoique… on est encore sur des mécaniques de précision !

Il s'agit donc plutôt d'une dénomination non-officielle et non-autorisée du groupe à géométrie variable de GAULois·es dont les « obligations professionnelles allégées » leur permettent de sortir en semaine (accompagnés souvent d'autre GAULois·es dit·es « en activité » mais soumis·es à des horaires flexibles) et dont la chevelure (pour ceux qui en ont encore une !) a pris, avec le temps, de délicates teintes argentées. Accessoirement, cela leur laisse aussi le temps d'écrire d'interminables comptes-rendus sans grand intérêt. Faut bien qu'ils s'occupent, hein ?

Cette fois-ci, c'est donc un groupe Silberpfeil chimiquement pur qui s'est formé sur le parking de Tioulévé (Lieulever sur la carte IGN) avec
l'intention de passer un bon moment dans ce vallon bien tranquille. Pas de projet arrêté, l'insouciance de la jeunesse, le nez au vent au fil de l'inspiration.

Avec un danger d'avalanche d'indice 1, toutes les options étaient ouvertes, sans réelle possibilité que le déficit du système des retraites soit réglé d'un coup (du sort !).

Au rebattu Grand Arc (face sud retournée comme un champ de betterave après l'arrachage, virant à la soupe sous le soleil), au Bellacha que l'enneigement pas trop fourni et croûté et les réticences de certains quand à l'inclinaison des pentes ont éliminé, nous avons préféré la Pointe des Marmottes Noires qui, fait étonnant pour autant d'expérience alpine cumulée, n'avait été visité par aucun·e membre de l'équipée.

Après avoir traversé le fond du vallon, ça monte dans la forêt, en suivant grosso modo le sentier d'été jusqu'au Chalet de la Perrière, bien dégagé de la neige et ouvert. Là Babeth nous raconte sa dernière visite, quand pour trouver le chalet enseveli elle et ses compagnons avaient dû creuser la neige pour tomber sur… le toit ! En suivant les arêtes (et avec l'aide des photos récupérée sur le Net) ils avaient fini par localiser (et ouvrir) la porte.

On continue hors de la forêt. Nouvelle cabane un peu plus haut, le pimpant Chalet des Marmottes Noires qui, à la déception de Babeth, est fermé, elle qui se voyait déjà y effectuer un prochain séjour !

Montée jusqu'au Pas de la Mule. Au passage, on constate que le couloir NE ne fait pas trop envie et les derniers mètres jusqu'au col ne passent pas à ski et il faut déchausser, voire chausser les crampons, pour l'atteindre et descendre quelques dizaines de mètres assez raides (un peu plus que la trentaine du topo) dans le versant Tarentaise. Un p'tit zeste d'alpinisme pour corser la chose.

On repaute pour les deux cent deniers mètres de la « voie normale » depuis le Biollay.

Casse-croûte au sommet, tour d'horizon à perte de vue, plein les yeux, you know the drill. On jette, au cas où, un coup d'œil à la Pointe de Combe Bronsin mais Laurent Troester et al. sont repartis depuis longtemps https://www.legaul.fr/ski/cr-ski2/3003-pointe-de-combe-bronsin-23-01-2022-3003 .

Retour au Pas de la Mule, petite traversée un peu expo versant Tioulévé et on rechausse pour la descente. C'est expliqué dans le topo, même si ce n'est pas trop détaillé : il faut bien se tenir à droite pour franchir l'arête du Char Tambour (au dessus, en gros, du Chalet de la Perrière) pour éviter de descendre dans la forêt. Là on traverse un nuancier complet des différents états possibles de neige mais dont les échantillons auraient été mélangés et dupliqués à l'infini. Il y en a pour tous les goûts et dégoûts.

Arrivés à l'arête du Char Tambour, on chipote un peu. Le premier « passage » rencontré ne fait pas vraiment envie : une pente bien raide en neige beurk. Heureusement, nous trouvons un peu plus bas un passage tranquille qui part en une longue traversée descendante direction NE qui file bien loin vers le fond de la Grande Combe. Virage à 180° pour poursuivre la descente vers Tioulévé, en rive gauche du torrent, avec quelques sections de vernes plus ou moins raides et diversement appréciées et un court gymkhana dans le vieux dépôt des avalanches qui descendent du Bellacha et Mont de la Perrière.

Arrivée, pratiquement skis aux pieds, au relais du Lac Noir (collection quasi exhaustive de la Brasserie du Mont Blanc en pression !).


Un bon bol d'air pur et de soleil avant de rallier Lyon, son air vicié (https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/monair/commune/69123) et ses brumes.