20-03-2022
Vanoise
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Nico voulait rouler ou skier de la revenue.

Oliv voulait skier ou grimper ou faire de l’alpi.

Je voulais faire du snowboard.

On est allé à la neige.

 

Dimanche ils annoncent grand beau et un peu nuageux, ça fait longtemps que ça n’a pas posé. Il va falloir viser transfo.

Je voulais aller aux Volnets ou aux Volnets, on est allé aux Volnets.

Nico voulait un refuge au cœur de la montagne ou presque, mais surtout pas dormir à Moutier.

Oliv voulait couper le deniv (un peu) sur le jour de la course.

On est allé aux Barmettes.

Nico voulait un écran au refuge pour mater le match de rugby et pas transpirer en faisant les 600 m de D+ pour aller au chalet. Il n’y avait pas d’écran et il a transpiré.

Nico ne voulait surtout pas entendre le résultat du match que le tôlier matait sur sa tablette, du coup il gueulait  (un peu) pour couvrir le son. Ambiance.

A 22h, c’est la déconvenue, le tôlier nous met dehors en pleine partie de tarot. On finit la partie quand même, le tôlier dépité, remet le match.

Nico et Oliv veulent partir à 08h et moi à 6h. On se cale sur 7h. Nico a besoin d’une bonne heure pour se préparer, il met donc le réveil à 5h55.

Ensuite, on va se coucher. A ce moment-là, Nico veut peauter, il remonte, la porte est fermée à clef, le tôlier nous a enfermé. Oliv nous dit que la sortie de secours est fermée aussi ; tout va bien.

Le réveil sonne, Nico file au petit déj. On le rejoint 20 minutes plus tard il est toujours en train de bouffer. Il semble dépité. Un coup d’œil dehors, c’est grand vent, 50 km/h. Nico peste, il est comme un dingue. C’est sûr que, comme dirait Nico, si la face décaille pas, on peut friser la correctionnelle. Oliv se demande si on va partir. Le gardien nous assure que ça se calmera pas avant midi et que ça décaillera pas. Pas de doute, les feux sont aux verts.

Après avoir bouffé allègrement, notre Nico transite. Pendant ce temps-là, on va vérifier dehors comment ça souffle, à peine sorti sur la piste à côté du refuge on se fait secouer sérieusement.

Bœuf, casque, gore tex, gros gants et on a les pieds sur les lattes à 7h30. Oliv semble agacé par ce léger retard, il démarre fort comme un start d’une compète de ski alpi. Avec Nico on embraye. C’est cool, on se réchauffe direct.  La neige est béton, bonne nouvelle, le regel est ok. Arrivés sous le chalet des gardes, grosses déconvenue, pas de neige. On poursuit un peu pour essayer de trouver une langue de neige plus accueillante, ça passe plus.

On monte dans le raide. Nico et Oliv en couteaux et moi en crabes. On arrive au chalet des gardes et voit la face.

François : on la voit bien l’expo de là !

Nico :   AH ba là…………….

Oliv : C’est ça votre truc ?

C’est sûr que pour notre camarade qui a tapé du glaçon à 80° minimum tout l’hiver, cette face parait ridicule. :)

On poursuit dans un beau vallon, jusqu’au cône. Nico se pose et transite. Le vent a disparu ici, c’est une bonne nouvelle. Un coup d’œil vers le haut, pas un nuage, c’est une deuxième bonne nouvelle.

Arrivé au ressaut, on se concerte sur la suite du trajet. Finalement, au bout de 2 minutes, on tombe tous d’accord ; chacun prend un itinéraire différent.

Oliv choisit (en mode crampons piolet), après consultation de la carte, de prendre une trace à droite de la directe, une ligne encore plus directe qui s’apparente plus à un couloir. Nico choisit de passer par la directe mais skis aux pieds en shuntant le ressaut par un système de rampes un poil expo. De mon côté j’opte pour remonter directement dans le ressaut crampons, piolet. Le système de minis barres passe bien avec une courte section de 15m bien raide en neige (55 degrés). Nico déroule et Oliv disparaît dans sa ligne. Après avoir franchi l’obstacle, on attaque la face proprement dite. La pente se calme. Je pensais revoir Oliv nous rejoindre et rebasculer dans la face. Il n’arrive pas. Je m’inquiète un tout ptit peu mais pas trop ; c’est Oliv. Nico, lui, pas du tout inquiet.

« Il est dans le couloir il nous rejoindra au sommet ! »

Il continue à courir avec ses skis dans cette belle pente un poil suspendue.

Arrivés à la dernière partie, de la face, la pente se redresse sur 150 m à peu près. L’ambiance est très sympa. La chaleur de la face sud et les effets de l’altitude vers 3000, un peu moins. Chacun sort de la face à un endroit différent, Oliv tout à droite, Nico skis aux pieds (ou presque) au milieu et moi à gauche. Nico a pris de l’avance  et a fini de manger son gros sandwich quand j’arrive à l’antécime. Je rejoins Oliv à ce moment-là qui revient du sommet proprement dit moyennant une jolie petite arrête de neige. Il est 11h30. (Le sommet et l’antécime ne se voient pas sur la photo du topo, ils sont derrières)

 A 11h45 on descend au même endroit cette fois. La cuisson est parfaite, moquette sur fond dur.  Au niveau du ressaut, la team se sépare (faut pas perdre les bonnes habitudes) ; Nico à droite, par son système de rampe, Oliv traverse au milieu des barres pour venir chercher une langue de neige sympa et moi par là où j’étais monté. On enchaine ensuite dans le cône pour rejoindre le chalet des gardes. Petite pause contemplative et gastronomique. On repart à pied et on chausse dès la première langue de neige. Retour express aux barmettes pour récupérer nos quelques affaires et on file au parking via les pistes dans une neige très agréable. Il est 13h20, fin d’une belle journée en montagne qui n’était pas gagnée d’avance.