10-03-2014
Ubaye - Parpaillon - Alpes Cozie S
5600
1300
2800
PD
5 jo
Michel (Chacha) et Jacques

RAID MARS 2014 en VAL MAIRA, VAL GRANA et VAL STURA  dans « l’UBAYE Italien »

Lundi 10 mars 2014 :

Un ciel laiteux nous domine quand, près du col de Larche(à 1948 m), nous partons skis aux pieds le lundi 10 mars. L'itinéraire doit nous conduire au col du Bœuf, puis à celui de l'Enchiausa (2736 m) avant de redescendre sur Chialvetta (1500 m), hameau italien où nous attend un gîte accueillant et sa chère roborative. La corniche imposante du premier col nous dévie vers le nord et nous gravissons ainsi un sommet non prévu au programme, la tête de Villadel (2721 m) d'où nous retournons au col du Bœuf (ou de Villadel) par une pente déjà bien labourée par les skieurs des jours précédents. Puis c'est la plongée dans la valle d'Enchiausa où nous allons attaquer les pentes du col homonyme déjà gravies voici trois ans et encore à l'ombre ce matin. De ce second col, une longue descente nous attend, en neige médiocre, humide et pas encore transformée. A Pratorotondo, des champs débonnaires et un sentier enneigé conduisent à Chialvetta, tout proche. L'étape s'achève, sans souci, sauf que Saskia chute en descendant un talus haut et abrupt et, après examen par un médecin et une kiné heureusement présentes dans le gîte, apprend qu'elle souffre probablement d'une félure du radius, douloureuse et lui interdisant toute poursuite de ce raid. C'est très dommage pour elle et Christian, pour notre groupe aussi, amoindri de ce fait dès le début.

Mardi 11 mars 2014 :

Mardi tandis que Saskia et Christian règlent la question de leur rapatriement, nous partons pour le monte Cassorso (2774 m ) par un goulet étroit au fond duquel coule un ruisseau. Sortis du goulet et face à l'imprécision de la carte, il nous faut décider où aller : nous partons à gauche pour découvrir plus haut que c'était à droite...Deuxième ascension donc du bric Boscasso (2589 m), conquis il y a trois ans par un autre vallon ; c'est par ce dernier que nous redescendons dans une neige variée mais pas si mauvaise et sous un ciel devenu gris qui se découvrira bientôt à nouveau. Retour à Chialvetta et aux occupations vespérales que nous permet l'emploi du temps quotidien : douche chaude, bière fraîche et multiples parties d'Uno. Ainsi attablés nous recevons par SMS, les premières nouvelles de Saskia, soignée à Cuneo, avant de rentrer en taxi vers Bron. Dans la salle du gîte plane encore, chez les mâles du groupe, l'image souriante de certaine kinésithérapeute hollandaise...

Mercredi 12 mars 2014 :

Nouveau changement au programme, imposé par l'erreur de la veille. Au lieu de traverser le Boscasso, nous traverserons le monte Piutas (2413 m). Après l'ascension d'une gorge étroite, secrète et froide, nous débouchons en plein soleil, dos au Mont Viso qui veille depuis le départ sur notre randonnée et face à notre première pente sud, transformée à point et offrant un ski délicieux presque jusqu'à Preit (1540 m). Là, attendant le véhicule de notre hôtelier, nous dégustons une nouvelle bière en pique-niquant sur la terrasse d'un des deux bistrots du hameau ; voici donc une occasion de comparer les mérites respectifs de la Leffe et de la Morettiin bottiglia o alla spinna. Allant régler les consos, j'annonce mon projet par un « vengo a pagarlo » ; hélas, à quoi ça sert que Jako y se décarcasse, ils parlent tous français !
Réception et cuisine trois étoiles nous attendent à Marmora, où nous reprenons nos activités habituelles d'après midi, augmentées pour certains d'entre nous par le remplissage des grilles de mots fléchés apportées par Michel ; je me sens tiraillé entre elles et les parties d'Uno, dans lesquelles tout le monde l'a constaté, je rencontre moins de succès ; défaut de pratique mais pas d’amour-propre...

Jeudi 13 mars 2014 :

Un nouveau saut de puce dans la voiture de l'hôtelier nous place au pied de la montée vers la punta Tempesta (2600 m) : d’immenses champs de neige doucement pentus et moutonnés jusqu'à cette cime où nous découvrons l'ensemble de l'arc interne des Alpes, du Mont Rose au massif brigasque du Marguareis, ce dernier, enveloppé comme l'Argentera toute proche, du voile diaphane des vapeurs exhalées par la mer ligure. Ayant gravi dans un même élan, le Monte Tibert, jumeau de la punta précédente, nous nous laissons glisser délicieusement jusqu'au sanctuaire de Castelmagno (qui est aussi l’arrivée d’une étape du Giro) : la meilleure descente peut-être de nos cinq journées ; et là encore s’organise le pique-nique dominant le monument, fesses dans la neige et face au soleil.
Un autre accueil trois étoiles nous attend à la Locanda di Castelmagno. Après la douche, nous visitons le hameau en pantoufles, d'abord par une tentative pédestre dans les venelles humides et souillées de fumier suivie de la montée jusqu'au sanctuaire, malheureusement fermé en cette saison, comme son bar ; par dépit, nous commandons une Moretti à l'hôtel pour arroser ladispendieuse merenda de produits locaux, prétexte à un contact savoureux avec son fromage homonyme primé par les américains (AOP - fromage italien à base principalement de lait de vache, à pâte pressée semi-dure, produit sur les communes de la province de Coni – Cf Wikipedia). Les prix sont à l'unisson de l'ensemble.
Les chambres sont confortables mais les skis passeront la nuit sur la terrasse : à Chiappi 1770 m), il n'y a pas de voleur... (à part le patron).

Vendredi 14 mars 2014 :

Notre montée commence par une descente, jusqu'au versant d'en face qu'il nous faut gravir. De belles pentes bien tracées dans une poudre vieillissante nous conduisent jusqu'au Monte Viribianc (2477 m)où nous retrouvons le même panorama étendu que la veille et une nouvelle et dernière descente en moquette, achevée, quel dommage, par un bref épisode semi liquide hérissé de cailloux. Enfin, une piste tranquille nous laisse glisser jusqu'à San Giacomo (1300 m) où nous attendons notre taxi, ponctuel et cordial, pour retourner au col de Larche.

Merci à Gérard pour son organisation et tous nos vœux de bon et prompt rétablissement à Saskia.

Jacques