08-05-2014
Valais
2200
3870
PD

- rédigé à quatre claviers

1er jour

Après l'habituel calvaire du réveil trop matinal et quelques heures paisibles de route (merci, chauffeurs), nous trouvons notre objectif valaisien bien frais et enneigé. La montée se fait à un rythme débonnaire mais ski aux pieds, à l'exception évidente des échelles du Pas de Chèvres.

Le glacier du Cheilon est bien bouché, sa traversée ne pose pas de difficultés autres que le plaisir de la progression encordée sur des pentes variées.

Nous avons par la suite tout le loisir de prendre nos marques à la Cabane peu fréquentée ce jour, faire connaissance avec les gérants, les expressions suisses ("Ca va le Chalet ?") et découvrir une admirable sélection de bières belges et suisses.

 

2éme jour - Objectif Mont Blanc de Cheilon

Après une première nuit et une acclimatation pour certain nécessaire nous partons au petit matin direction le sud-est pour gravir le sommet dit "d'hiver" du Mt Blanc de Cheilon alt 3789m.

Après le passage du col, où nous rencontrons un petit aléas technique vite résolu grâce à la dextérité de Jean-Michel, nous rejoignons ensuite le glacier de Gietro que nous longeons pendant quelques centaines de mètres avant d'arriver sur les contreforts de la face W du Mt Blanc dont les séracs menaçant gardent l'entrée.
Suivant les conseils avisées des gardiens de la cabane des Dix nous contournons les difficultés en prenant bien à droite tout en gardant un œil sur les couloirs chargés de neige qui jalonnent notre main droite.

La cordée qui nous précède prend l'itinéraire "classique" qui est jalonné de crevasses, ils évoluent rapidement et continueront vers le sommet d'été qui nous a été déconseillé de tenter avec les conditions du moment.

Le temps jusqu'alors plutôt chargé, le ciel se dévoile petit à petit et arrivés au sommet nous pouvons apprécier pleinement les sommets suisses pour la première fois du week-end, le grand Combin à l'ouest avec le Mt Blanc beaucoup plus loin alors que le Cervin, la Dent Blanche, la Dent d'Hérens s'offrent à nous plein Est... magnifique. De plus les nuages glissant sur le fil de l'arête de la Ruinette nous donnent un spectacle de toute beauté.
La descente est plaisante, nous restons bien attentif aux crevasses et descendons vers la cabane où le casse croute nous attend :o.

 

3ème jour

Départ tranquille (on est toujours aussi peu nombreux…il faut apprécier, ce ne sera pas le cas demain !....) de la cabane des Dix en direction du Pigne d’Arolla : descente sur le glacier du Cheilon puis remontée vers le mur de la Serpentine par le passage au col de Serpentine. On a mis les couteaux mais la neige est assez souple et au final ils ne sont pas indispensables… La trace est bonne et rapidement nous le franchissons et poursuivons vers le col du Brenay pour atteindre le sommet sans difficultés. Un point négatif : 2 ou 3 rotations d’héliportage viennent troubler le silence mais les groupes redescendent sur Arolla en passant par le refuge des Vignettes.

Du sommet, une petite arête neigeuse face au Pigne attire le regard et pour Jean-Louis et Arnaud nous tend les bras. On ne peut pas descendre sans faire ce petit détour : aussi , montée en crampons puis descente dans la face.
Après ce petit épisode, passage dans une neige « inskiable » mais où nous avons réussi des prouesses dans les figures de chute ! seul Jean Michel sur son snow nous nargue et reste debout….puis , en changeant d’orientation, nous trouvons un passage dans une neige de rêve avant d’arriver sur le glacier du Cheilon.

Retour à la cabane des Dix : casse-croute, bière artisanale suisse et sieste avant le repas du soir arrosé d’un vin valaisien offert par le gardien du refuge en remerciement des trois nuitées …. Un groupe de 40 italiens est arrivé et la tranquillité des jours précédents est bien loin !

 

4ème jour

Pour le dernier jour du week-end, la météo s’annonce très moyenne … Ca tombe bien, on a déjà fait les deux plus beaux sommets du coin, il nous reste la Luette, un « plus petit » sommet juste derrière le refuge (600 m de montée).
Vers 6 h 30, heure du départ, c’est « pas si moche » (dirait les suisses) … mais petit à petit, on se fait encercler par les nuages, on ne sait même plus si ça monte ou ça descend !!!
En arrivant au col, quelques mètres sous le sommet, il neige à gros flocon, et le vent se fait sentir !!! Sans trop discuter, nous décidons de redescendre. A la descente, on se relaie pour ouvrir et partir dans l’inconnue du brouillard, pour le premier, sans visibilité, c’est un calvaire, mais pour les autres, la dizaine de centimètres de fraiche sur fond dur est un pur régale !!!
Finalement, un peu au pif, on finit par apercevoir le refuge, on récupère nos affaires laissées sur place.
et on file au Pas de Chèvre. Penser à la fondue qui nous attend nous donne l’énergie nécessaire pour passer cette dernière montée puis les échelles !!
Enfin, la descente jusqu’à Arolla n’est pas des plus fameuses, peu de visibilité, de la soupe, de la pluie, de la terre … mais un réel plaisir que de se laisser glisser jusqu’à la voiture après ce week-end bien réussi !!!
A 11 h 30, on se met à table pour déguster les spécialités suisses (fondue, rostï et croute au fromage), puis dans les voitures, le blues du dimanche soir s’installe… mais qu’elle était belle la vue du Pigne, la neige du Cheillon et l’ambiance de ce week-end !!!