25-01-2020
Haut Giffre - Aiguilles Rouges
1800
1163
2709
AD
6h30
2

Emeric avait annoncé la couleur quelques jours avant le rassemblement en proposant une sortie ski-alpi : prévoir crampons, piolet et frontale, départ 8h skis aux pieds et arrivée la veille au gîte obligatoire. Objectif : les Dents Blanches (3,2 E2) à la frontière Suisse, le tout co-encadré par Minh.

 

Je trainais une petite crève depuis quelques jours mais qu'à cela ne tienne, je décide de la jouer gagnant avec un régime médocs et inhalation et m'inscris malgré tout le jeudi soir dans cette course de 1800m de D+ avec tripeautage en prévision. Et on était loin d'un tripotage pour le coup...

Le taux de testostérone des huit compères nous a valu le doux surnom de « bourrins » par Barbara, tant pour le non-respect de la parité que pour la course prévue.

 

Arrivés au gîte le vendredi soir, on apprend que notre président-encadrant n'a pas la pêche et est remplacé au pied levé par Jacques. Il vient malgré tout partager l'apéro du vendredi et me demande : « ça t'arrive de faire du ski de rando sans être malade ? ». En effet l'histoire de la pointe du Vallonet se répète...

 

La fine équipe de 8 gaulois est au complet, et la réputation de certains laisse penser que le rythme sera soutenu. De plus il y a la galette à 17h, et il est hors de question de la rater ! Anaël avait déjà fait parler de lui lors d'une JC Express et je l'imagine déjà bien en tête de file.

 

On se retrouve au parking de l'Erigné (1163m) au pied des pistes de ski de fond à l'heure prévue.

Au moment de mettre mon DVA, je me rends compte que je n'ai que la lanière dans la main, le reste est bien au chaud dans le sac... Une réparation de fortune au sparadrap et nous voilà prêts à partir direction la Tête de Bostan. Une première partie en pente douce en forêt permet de nous échauffer et déjà là je me rends compte que je respire à moitié.

 

Début de la première pente à 8h30, je tourne mes cales et là ma fix recule de plusieurs centimètres. Le tout vissé avec des vis Torx alors forcément je n'ai pas l'outil adéquat, la montée s'annonce longue, et surtout la descente compliquée. Jacques qui ferme la marche est aussi équipé que moi : il a un piolet comme seul outil. Je resserre le tout tant bien que mal avec la pointe du piolet et nous rattrapons le groupe où Anaël me dépanne d'un tournevis. Ça a l'air de tenir, verdict à la première descente !

Moins d'une heure qu'on est parti, et je sais que le compte rendu sera pour moi.

 

La montée jusqu'à la Tête de Bostan (2406m) est rapide, on y est vers 11h, le temps est beau et c'est l'heure de la première (micro) descente vers le Col de Bostan (2290m). La neige n'a pas eu le temps de décailler, et nous skions une belle croûte de janvier.

 

Deuxième peautage juste en dessous du col, et nous revoilà en route pour les Dents Blanches. Entre 400m et 500m de D+ et nous serons au sommet. Une partie un peu expo au-dessus d'une barre justifie la cotation E2, mais la pente est douce et on ne ressent pas le vide. On chausse les couteaux car la neige est dure.

Jacques ferme la marche juste derrière moi et je sens bien qu'il est à 20% de ses capacités. Devant je vois Thierry, Aurélien, Minh et Guillaume dans leur rythme tandis que Nicopat et Anaël se tire la bourre à la montée.

Au point de rater la bifurcation à gauche « parce qu'ils montaient trop vite pour regarder l'itinéraire ». Entre 700m et 800m à l'heure d'après les altimètres, ça ne rigole pas...

Itinéraire rapidement corrigé, on attaque la dernière portion dans un beau couloir à 40° sur 120m qui est pelé sur le haut à cause du vent. On finit skis sur le sac mais sans crampon ni piolet et atteignons le sommet (2709m) à 12h40.

Au moins pour la galette on sera dans les temps !

On s'accorde une petite pause en haut, il n'y a pas de vent et le seul skieur local semble apprécier notre invasion Gauloise.

 

On redescend ensuite par le même couloir qu'à la montée, puis par le vallon sous le Col de Bostan en laissant la Tête de Bostan sur notre droite. La neige a un peu réchauffé mais reste croûtée par endroit. Nous doublons le refuge de Bostan et repeautons une dernière fois (environ 150m) pour rattraper notre vallon de départ. A la descente nous croisons le groupe de Luc qui redescend de la Tête de Bostan, et les deux groupes se mélange pour le reste de la descente.

Puis c'est la course sur les pistes de ski de fond jusqu'au parking où l'on déchausse à côté de la voiture ce qui ne sera pas le cas de tous les groupes. Nous apprendrons plus tard que quelques-uns auront porté jusqu'à 500m de D+. Ski de rando ou rando ?

 

L'objectif est rempli, et comme prévu nous sommes plus qu'à l'heure pour la galette =)

 

Un grand merci à Jacques et Minh pour leur encadrement, ainsi qu'à tout le groupe pour cette belle sortie !