18-12-2020
Lauzière - Cheval Noir
2000
1700
2700
F
7h
Félix
0

Je poste ce CR plus comme un 1er retour d'expérience sur la mobilité douce (transports en commun, pas vélo-ski) que pour raconter ma vie.

 

En cette année 2020, nous avons eu droit à 2 confinements qui ont au moins eu le mérite de nous donner du temps pour réfléchir. Et après quelques années de vagues balbutiements, force est de constater qu'arrêter (presque) le boeuf et l'agneau, recoudre mon pantalon de ski au lieu d'en racheter un, et taper dans le maraichage des Monts du Lyonnais au lieu des bananes des Antilles, ça ne suffit pas ; Mon bilan carbone reste désespérement au dessus des 2 tonnes, et l'avenir n'a pas l'air pas glorieux pour ma génération.

Alors en attendant d'éventuellement déménager plus près des montagnes, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain, la décision fut prise non pas de stopper la voiture d'un coup mais de se bouger le cul et commencer 1 week end par mois à faire de la mobilité douce, sinon pas de montagne. Un début de quelque chose... Ayant déjà pris la voiture le week end dernier et passant les 2 suivants en Ubaye, je n'avais pas bien le choix pour ce week end.

Mes a prioris sur le ski en mobilité douce, c'était - des heures passées dans les transports - des heures passées à attendre les transports - des heures passées tout mouillé à grelotter au retour - des énormes contraintes de lieu - des énormes contraintes d'amplitude horaire à skier - pas de petites chaussettes sèches à enfiler à mon retour au parking.

Nous voilà donc partis de Chambéry ce samedi matin, à 6h44 dans le train direction La Chambre. Petit somme dans le train et arrivée 7h30, le temps d'aller prendre pain et croissants à la boulangerie à 500m de la gare, à 7h45 on est parti dans le bus M1 Belle Savoie Express qui nous emmène tout en haut de Saint François Longchamp. Arrivée 8h30 au parking, donc ; c'est honnête, et le lever tôt est compensé par le dodo du train.

Là, on chausse les skis et on se dirige vers le col de la Madeleine, duquel on file vers le col au pied du Petit Villan 2716. Petit coucou au Cervin puis descente plein Est sur la Rave jusque vers 2200m, et là c'est la bonne surprise, de la poudre dense de 2600m à 2300m, un bon 9/10. Repeautage jusqu'au col de la Flachère, un peu plus haut sur la gauche personne n'a eu l'idée de tracer les 50m vierges qui entament la descente. La descente jusqu'au point 1988 est très, très aléatoire, des sections pas pires (6/10) alternent avec de la sale croute (-2/10), Félix s'éclate en snow, moi je pleure mais pas de regrets fallait que je teste les nouveaux skis avant l'Ubaye...

Il est encore tôt, mais lors de la remontée au col de la Madeleine les adducteurs du Félix en question se font sentir. Il se pose au soleil, et je remonte très sagement sur la piste jusqu'au sommet du TS de la Lauzière pour m'offrir un dernier coup de ski un peu à l'image de la crème fraiche dans la tartiflette ; ni bon ni mauvais, sans grand intérêt mais ça fait du volume (5,000/10).

Redescente au parking vers 16h, une petite flemme d'attendre le bus (qui descendait à 16h45) alors on tend le pouce ; bingo en 27 secondes, un groupe de 6 autochtones de Maurienne avec 2 voitures, ça passe, ils nous posent devant la gare. Au lieu de passer cette heure grattée à manger des cacahuètes au chaud à la gare à attendre le train, on retente crânement notre chance à 100m de la gare tant qu'il fait jour. Le ciel doit vouloir m'encourager puisqu'il nous envoie (au bout de 15min) un livreur qui fait son retour à vide jusque Montmélian. On pousse le vice à se faire poser à la gare, depuis laquelle 9min de train nous suffisent pour rejoindre Chambéry, à 18h seulement, ce qui aurait fait 19h30 à Lyon si on y rentrait directement.

 

Voilà voilà, pour conclure donc :

- Une amplitude horaire maison-maison plus large qu'en bagnole, c'est sûr, mais bien compensée par le dodo dans le train au lieu de conduire. Peu d'attentes finalement, mais on peut avoir moins de chance.

- Un choix évidemment restreint sur les parkings possibles, mais la possibilité nouvelle avec ce système de faire une traversée sans bagnole à récupérer

- Une sortie qui n'aurait sans doute pas vu le jour si Saint François Longchamp tournait à plein régime, et malheureusement la plupart des bus réguliers sont mis en place pour des stations, pas pour le parking des 3 moineaux au bout d'une route forestière dans le trou du cul de l'envers de Belledonne (bisous Manu)

- Le stop ça marche même avec 2 paires de lattes et sans fille ! Bon peut-être pas les jours de neige, et sans doute à 2 max...

- Ca coute plus cher que la bagnole, mais c'est pas grand chose à coté des demi pensions de refuges et autres paires de skis neuves annuelles de beaucoup :)

- Un vrai côté satisfaisant voire jouissif, si si c'est vrai ! Et des petites chaussettes sèches, ça pèse pas grand chose dans le sac...

Voilà voilà, donc si vous vous dites "ce serait bien mais...", vous êtes moi il y a 2 mois. Donc je vous le dis depuis le futur, ça se tente ! Pas pour toute sortie, pas tout le temps, mais 1 week end par mois ça devrait le faire. Reste à explorer les Skimania "piéton" dans les stations où on n'est pas obligés de monter sous les pylônes (Arêches, La Clusaz...), et évidemment le vélo-ski.