Une fin de semaine sur les chapeaux de roue, et me voilà la veille d'un week-end chargé en neige, sans plan bien défini. Aussi, lorsque mon ami Cédric me propose un week-end dans son basecamp grenoblois, j'accepte avec plaisir.
C'est parti, les skis sur le sac, le sac sur le bonhomme, le bonhomme sur le vélo, direction Grenoble via le TER de 7h16. Bubu ayant oublié qu'une journée commençait nécessairement par se réveiller, nous n'arrivons à Villard-de-Lans que sur le coup des 11h, avec pour objectif l'épaule de Cornafion. Les premiers km ne permettent pas de gagner du gros D+, mais nous profitons du bruit feutré de nos skis dans le sous-bois gavé de poudreuse. Nous sommes seuls et avons la banane. Et la pomme aussi, mais pour le dessert.
Une fois la couverture forestière quittée, tracer devient une affaire plus sérieuse : ce sont bien 40cm de fraîche qui entravent notre progression. Nous nous relayons jusqu'à arriver au point 1673 par le sud. Face à nous se dresse la muraille du Vercors, dont le drapage nuageux renforce le caractère abrupt. Alors que nous remontons alors la combe de Pissevache, un sifflement méconnu de nous trois attire notre attention : un jeune isard semble courroucé d'être dérangé par une telle météo. En effet, on est en plein nuage et la visibilité varie entre 30 et 50m. Encore quelques efforts et nous parvenons au plateau du Cornafion pour 14h, pour dépeauter en plein vent, un régal. La descente est extraordinaire, la neige légère et en quantité déraisonnable. Arrivé vers 1500m dans la combe de Lurbeillet, nous constatons les restes d'une avalanche de grande ampleur, récente de la nuit maximum, provenant des pentes dont nous avions évité la trajectoire. Nous repeautons à cet endroit pour rejoindre notre trace de montée et la prolonger jusqu'au pied de la muraille, pour profiter d'une descente supplémentaire, qui ne nous décevra pas, loin s'en faut.