03-03-2022
Belledonne
1300
1100
2400
PD
5h
0

Première sortie du weekend mobilité douce à la Gélinotte! Proposée par Thierry, avec un BRA à 2 dans les faces Nord, et sur cette course là, bein y en a pas...

Nous partîmes du gîte Freydières (1132m) à 8h45, comme presque prévu, après notre montée à vélo depuis Grenoble, une bonne platée de pâtes, quelques dégustations de bouteilles plus ou moins étiquetées et une bonne nuit de sommeil.

Objectif, le col du Loup en passant par le lac du Crozet, et on verra s'il nous reste des jambes pour le col de la Pra.

Un ciel tout à fait bleu autour du Grand Colon, qu'on voit depuis le gîte. Et une première grande question, teintée d'espoir et d'inquiétudes : combien de portage? Pour économiser ma cheville j'attaque la route à vélo, mais il y a assez de neige pour devoir y aller à pieds.. On porte les skis sur environ 200m de dénivelé avant de tenter le chaussage. Ca traverse un peu la boue et les racines mais ça passe. On monte donc tranquillement en forêt jusqu'à déboucher à 1700 dans un petit vallon canon, surplombé par Rocher Mottin. Ça glisse un peu sur la neige dure, mais ce que c'est beau! On se croirait dans un mini cirque glaciaire avec sa moraine. Et la ballade est ludique : combe à l'ombre ou épaule au soleil? Conversions à droite ou sapins à gauche? En tout cas niveau risque d'avalanche, c'était prévu, mais on est plus que tranquilles.

Arrivés au lac du Crozet, on peut admirer à gauche Roche Fendue et à droite les dents du Loup. La suite de l'ascension passe par une face assez raide et bien transformée. Je mets mes couteaux à mi hauteur après une conversion pas sereine. Pas de souci pour Thierry et Nicolas qui caracolent devant, certes prudemment. En haut de cette face, il faut monter encore un peu plus haut pour voir le col qu'on vise, qui n'est en réalité pas le vrai col (assez raide) et qui n'a pas de nom. On monte dans une petite face nord jusqu'au lac du Loup où l'on repasse au soleil. De l'autre côté, des skieurs descendent du "vrai" col du loup. Ca fait "scrrrrrrr"...
Puis la dernière tranche d'ascension, Thierry qui met mes couteaux aussi et Nicolas qui colle à la neige sans artifice, envers et contre tout, jusqu'au col où l'on rejoint un groupe de raquettistes qui piquent niquent malgré la petite brise bien froide. Un coup d'œil rapide sur l'autre versant, avant de se geler les dents, puis on les imite. Thierry nous a suggéré que le pique nique ne serait peut être pas possible au sommet alors on est plutôt content.es!

Les doigts sont bien froids et les estomacs plutôt pleins, c'est l'heure de la descente.

Ça commence par une face qui commence à décailler, plutôt agréable. Puis un petit pan à l'ombre avec une neige encore un peu douce. Et on zigzague entre ombre et soleil pour chercher la moins transformée ou la moquette. Bon, soyons francs, on est quand même surtout entre croûte et croûte. Il est environ 13h et ça n'a pas encore décaillé... Mais au moins elle est peu trafollée!

Nous voilà au lac du Crozet. Alors, col de la Pra ou bière? Le fameux passage au dessus du lac, dont Thierry nous dit que si ça déclenche on finit au fonds, n'est pas risqué aujourd'hui. Mais pour cette fois ce sera bière, on a l'excuse des 950d+ à vélo de la veille.

On descend donc. Thierry commence par nous embarquer dans un mini-couloir qui passe sous une passerelle-conduit du barrage, et permet d'aller chercher quelques mètres de poudreuse. Tout en concertation bien sûr, et en y allant en premier pour confirmer la faisabilité et l'intérêt. Ouh que c'est bon ces quelques beaux virages quasi pas tracés à 3 semaines des dernières chutes de neige ! On poursuit dans la douceur de l'ombre en traversée pour rejoindre une combe sapinneuse et prolonger encore le plaisir de quelques virages souples. Et puis, bien vite, on arrive à la lisière du sentier forestier, ses racines et ses cailloux qui seront beaucoup moins indulgents à la descente. On profite quand même d'une moitié de descente tranquilles avant de déchausser. Nicolas qui n'est pas fan des dérapages sur champs de mine, remet ses skis sur son mini sac à dos quechua qui n'est pas très pratique pour ce type d'usage, mais dont la valeur sentimentale est immense. Et qui a quand même deux sangles latérales. Je l'imite, et au bout de 400m de retour sur route enneigée la frustration de Thierry est perceptible alors on rechausse et déchausse tous les deux comme des têtes de mule jusqu'en bas, avec quelques descentes en escalier bien flippantes pour les spatules. Et on atterrit à la terrasse de la Gelinotte, au soleil, où nous rejoindront Nicolas, qui a mis environ 25 secondes de plus pour descendre à pieds, puis Elisa et Jérôme, fraîchement montés à vélo.

En bref: un paysage beau et varié, une bonne petite ambiance, pas de grosses difficultés techniques ni d'exposition dans ces conditions, quelques pans de neige douce, des ambitions raisonnables, la petite terrasse à l'arrivée, un beau soleil, et bien sûr le plaisir immense d'être monté.es la veille à vélo et de dormir au pied de la course.