13-02-2022
Bornes - Aravis
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PD
8
Audrey, Douchka, Kevin
2

Départ de Bron samedi après-midi, tranquille pour éviter un réveil trop tôt le lendemain et les bouchons du départ des vacances. Babette et Ronron nous accueillent et nous font gouter l’hospitalité (et un gratin de pomme de terre au fromage raclette, magnifique!) de l’Haute Savoye, un gros merci! 

Le samedi soir Babette scrute le BERA et étudie la course pour le lendemain, elle nous propose le Mont Charvet par sa combe homonyme. Au lieu de partir des Confins et prendre la direction de la Clusaz, on laissera la voiture un peu plus en bas, dans la vallée de la rivière Borne et juste après Les Plans, histoire d’éviter les foules du dimanche et de rajouter un peu de dénivelé. Le lendemain on sera accompagnées par 3 autres: Douchka, Audrey et Kevin.

On a RDV au départ de la course à 8h30, dans la vallée où il fait encore un peu froid, la neige de la piste de fond croustille sous les spatules. On remonte un petit bout de piste pour aller chercher un petit pont qui amène au chemin d’été qui nous permettra de remonter (assez directement…ça réveille et ça réchauffe!) le premier ressaut dans la forêt vers la Bombardellaz. Sur le chemin il n’y a pas beaucoup de neige, un peu verglacée, plusieurs arbres tombés. Un par un on cède et on met les skis sur le dos pour passer à pieds les parties plus glissantes…des puristes réussiront à tout passer à skis, chapeau ! Unanimement on décide qu’on ne va pas emprunter ce chemin pour la descente.

On est en haut du ressaut, hors de la forêt : on décide de passer en bas du refuge la Bombardellaz et d’emprunter la pente qui nous amène plus directement vers notre combe. Il n’y a pas de trace, l'ancienne trace partait vers le refuge pour faire le détour plus haut. Ce petit bout de pente à 30°C, avec quelques zones plus inclinés, qui aboutit sur un ressaut rocheux n’a presque pas de végétation et l’on aperçoit la cicatrice d’une petite plaque partie un peu plus haut, même orientation et pente que la nôtre…les indices sont là…mais on traverse sans trop y penser, Kevin fait la trace et l’on suit un par un sans laisser trop de distance entre nous (Babette est la seule qui, presque instinctivement, ralentit et laisse quelques mètres devant elle). On est presque sortis de la pente qu’un gros ‘Whumpf‘ nous éveille: on est clairement sur un terrain avalancheux et l’on ferait mieux à prendre nos précautions. Tout le monde se bloque, un peu déconcerté, c’était un whumpf bien fort. Rien ne bouge et l’on reprend notre chemin pour sortir de la pente : distance, pas rapide et léger. Ça passe, seulement la dernière verra une petite plaque de neige légère et peu compactée partir un peu plus bas de ses skis. Tout le monde reste bien marqué par ce son profond et l’on prend un petit moment pour débriefer sur un replat au soleil et décider quoi faire après. Même si, juste avant d’entendre le whumpf, plusieurs d’entre nous avaient remarqué les indices, on n’a pas agi immédiatement en adaptant notre progression. Cette fois-ci on a reçu un gentil rappel.

On décide de continuer en direction de la combe du Mont Charvet : dans la combe la neige a l’air magnifique et le festival de traces de descente et une claire trace de montée nous invitent à y aller. Toutefois, ils nous restent quelques pentes un peu délicates à traverser avant de rejoindre la trace plus parcourue qui vient de l’autre bout de la vallée. On étudie un peu le terrain et l’on repère une trace de montée plus haut, probablement celle qui venait du refuge la Bombardellaz : quelques zigzags sur une combe moins tendue pour rejoindre cette trace et deux traversés qu’on fera doucement avec de la bonne distance de sécurité entre skieurs. Babette file devant, suivie par le reste du groupe. On se retrouve finalement aux pieds de la combe, c’est parti pour la montée. La journée est ensoleillée et le panorama magnifique, on commence à apercevoir les combes des Aravis. Pour moi c’est une première dans ce massif et je découvre cette succession de sommets rocheux intercalés par les combes sculptées par l’érosion, si régulières mais chacune différente !  Et dans chaque combe, un trésor de neige gardé bien froide et légère…comment que je n’y suis pas encore venue ici, hein ???

C’est peut-être à cause de mon expression bête/extatique ou de la rafale de photos que je prends que Babette me confie le CR de cette sortie en disant : ‘tiens Erica, t’as fait pas mal de photos aujourd’hui, non? T’aura du matos pour le CR…’. Je reste muette devant cette élégante manière d’assigner les devoirs: normalement on peut râler un peu sur l’injustice du choix (le retard, le bâton oublié, la connerie faite…), mais quoi répondre dans ce cas-là ?

Chacun avec son rythme, on rejoint le col et le groupe se compacte. Il y a un cirque presque rond en haut du col, au-dessous de La Mamule des pentes soutenues et quelques couloirs bien étroits convergent vers le bas de cet entonnoir. Notre chemin continue sur la pente ensoleillée du cirque, on contourne la Petite Miaz et l’on poursuit vers la tête du Mont Charvet. On arrive au col au-dessous du sommet, on laisse ici les skis (pas trop de neige et pas mal de rochers affleurent sur cette dernière pente plus raide). Quelques-uns mettent les crampons, d’autres pas, pour rejoindre le sommet et d’autres encore resteront profiter du soleil au col…à chacun son bonheur. Depuis le sommet la vue à 365° est magnifique! Quel coin ces Aravis!

Petit casse-croute au col, deux chocards attendent nos miettes au soleil. On chausse les skis et c’est parti pour la descente, bonne neige dès le début. Le groupe se divise : quatre partent à droite de la Petite Miaz, vers le soleil et les pentes de neige trafolée, et trois malin.e.s partent à gauche, vers l’ombre et la poudreuse légère des pentes moins parcourues. Peut-être appelés par nos cris de joie, les quatre autres vont bientôt nous rejoindre dans la combe à l’ombre et c’est du plaisir pour tout le monde ! Les virage s'enchaînent dans la poudreuse légère et on arrive jusqu'au dernier ressaut rocheux où l'on prend la deviation vers le fond de la vallée. Petit repeautage inattendu dans la forêt pour rejoindre un passage au milieu de la barre et finalement on arrive en bas. Grosse journée qui nous fait le cadeau d'une lumière dorée en fin de sortie.

Merci à toute l'équipe pour cette belle sortie! :)