07-03-2022
Vanoise
2000
1470
3324
F
8h
1

Après pas mal de discussions sur la destination du we qui s’annonce beau, mais froid, Aurélie et moi avons réussi à convaincre les garçons d’aller visiter les hauteurs de Champagny plus enneigées que les pentes sud de l’Albaron, objectif premier des gars qui préparent leur saison ski en haute altitude. Il faut dire que l’aide et les conseils de Jacques ont été déterminants : notre indic local est allé repérer les conditions de descente la veille de notre départ, merci à lui ! Le Gaul est partout…

Personne, dans le groupe qui partira ne connait très bien cette vallée du Laisonnay, magnifique sous les rayons matinaux du soleil. En arrivant, on est bien obligé de faire un acte de foi quand on voit la descente sud prévue dimanche dans le Lécheron…si Jacques l’a dit c’est que c’est bon…

Nous voilà donc partis pour le refuge de Plaisance 700m plus haut. On y déposera nos affaires avant de continuer pour le dôme des Pichères an A/R, c’est le plan. Le raidillon le long du torrent est bien technique, à la fois dur et ravagé par l’avalanche et les skieurs de l’après-midi de la veille…Certains cramponnent et ceux qui gardent les skis ont tous les couteaux, ça passe. Arrivés dans le plat de vallon la vue s’ouvre à nouveau et on arrive assez rapidement au refuge. Le refuge est dans la tradition des refuges de la Vanoise des années 70 : deux mignons petits chalets, un pour dormir, un pour manger, il y a un bon poêle, du gaz, de la vaisselle, c’est super accueillant ! Et des toilettes A L’INTERIEUR !!!! Des couvertures dans le dortoir comme d’hab. Des gens sont déjà installés on dirait… On déjeune sur la terrasse au soleil puis on trie les affaires : certains en ont plus que d’autres en fonction des craintes qu’ils ont du froid de la nuit.

On repart avec l’idée que chacun ira jusqu’où il pourra sur le chemin des Pichères… Après les 100 premiers mètres et un petit étourdissement, je me dis que rajouter 1200m avec de la distance, ça va pas le faire, Aurélien qui a eu une mauvaise nuit décide également de temporiser. On a une belle pente au-dessus de nous, avec un petit sommet facile atteindre. Les 3 autres sont chaud patates pour les Pichères. Aurélien et moi nous dirigeons donc vers Roche Noire (2930m) tranquillement même si ça monte bien. Du sommet, on peut admirer toutes les belles faces nord des sommets de la Vanoise que j’aie l’habitude de voir de Pralognan : côté Champagny, c’est nettement moins facile, c’est clair ! La face nord de la grande casse est toute en glace sans parler du couloir des italiens…bien sec tout ça ! Celle du Grand Bec est plus motivante même si ça a l’air d’avoir bien soufflé à certains endroits.

La descente est vraiment très agréable dans une bonne neige. Nous arrivons au refuge juste à la bonne heure pour un tea time au soleil, vraiment sympa cette terrasse ! Par contre dès que le soleil part, on se calfeutre à l’intérieur. Les gens commencent à arriver, le refuge se remplit mais au bout du compte il ne sera pas plein, juste bien. Vers 17h00, on se dit que ce serait pas mal que nos aventuriers gaulois arrivent aussi…Et 1/2h plus tard, nous les voyons passer la porte emmitouflés comme si on était au groenland ! On attend leur récit…

Patrice, Guillaume et moi laissons donc Barbara et Aurélien en partance pour Roche Noire, objectif dome des pichères, reste 1200m D+ :-) Nous poursuivons notre route vers le point 2567 au-dessus des Essérieux, dépeautons, sautons une petite corniche... et la descente Nord est en bonnneeee poudreuse!! Bon, le plaisir fut de courte durée, on repeaute déjà pour partir dans de jolis vallons en direction du Grand Tuf, remarquable de loin. Je trace en pensant que la formule 1 allait me rattraper mais non... Guillaume de son prénom doit faire le plein ou changer les pneus! Nous poursuivons vers le pas de genêt, Patrice s'éloigne... Guillaume me transmet la consigne de Patrice: ne pas l'attendre... bon... ok... Nous arrivons alors au début de la traversée en Nord-Est, petite pause avant le frigo, Guillaume m'alimente en eau car je suis à sec (et vu qu'il avait fait le plein) et m'informe que je peux continuer à tracer... bon... ok... Après la traversée frigorifique (mais en poudre tassée!), nous retrouvons les agréables rayons du soleil au pied du soi-disant glacier des pichères (une vaste étendue de neige en fait). Bon, il est quand même 16h avec tout ça, Patrice est assez loin, faut-il continuer? Guillaume: bien sûr, on va au moins jusqu'au dôme apparent - ouais alors c'est comme les cols: on pense que c'est proche, mais en fait c'est long! Punaise on va rentrer à quelle heure? Et Patrice il est où? Ah, on l'aperçoit, ok alors profitons :) Nous arrivons au sommet à 16h30, duquel un groupe de 4p descend, dans une lumière du soir magnifique. C'est boooooooo!!!! On profite un peu du moment et de la vue avant de rejoindre Patrice, et c'est parti pour la descente dans une lumière magique, dans tous types de neige: parfois poudre tassée, parfois gelée, parfois moquette à poils courts. Les vallons sont beaux et sauvages, joli coin, faudra revenir l'été :) On arrive au refuge à 17h30, fatigués mais contents de cette bambée (plus de 2000m et X km) du J1, une belle découverte.

L’heure du gouter étant passé, on se met vite à l’apéro : guillaume a ramené LA bière pour le groupe, juste ce qu’il faut pour s’émoustiller un peu, et les TUC, qu’il affectionne particulièrement (pas que lui, vu la vitesse à laquelle ça part). Plus ou moins pendant l’apéro, on prépare la soupe de légumes aux saucisses et bien sûr des pâtes à la sauce tomate : on mange tout ! Il y a une bonne ambiance dans le réfectoire, chacun se raconte la journée, d’autres jouent aux cartes, tout le monde a bien chaud grâce à l’efficacité du poêle.

Puis vient le moment de regagner le dortoir, bien froid, lui ! J’ai amené un petit duvet en prévision des températures basses annoncées que je complète par deux couvertures et un bonnet. Tout cela ne sera pas trop ! Patrice et Aurélien avoueront le matin qu’ils avaient vu un peu juste…