06-03-2022
Vanoise
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AD
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Après les quelques 2000 m de D+ de la veille, une nuit bien fraîche dans le sympathique refuge de Plaisance, et au vu de la météo froide annoncée, nous avons opté pour un réveil tardif et un départ cool vers 9h. Nous sommes un peu chargés puisque nous ne repasserons pas au refuge à la descente. Il fait grand beau, mais froid au départ, le refuge n’étant pas encore touché par le soleil.

Les cuisses piquent un peu, les articulations grincent, sauf pour Aurélie qui, après avoir essayé de nous faire croire qu’elle n’était pas en forme, va, comme la veille, gambader devant pendant toute la montée ! Petite forme, qu’elle disait…

Nous arrivons très vite au soleil, ça se réchauffe, et nous franchissons une première section un peu raide en rive droite du ruisseau de Plaisance : la neige est bonne, ça monte (presque) tout seul. Nous montons un petit peu trop haut avant de rejoindre le vallon, ce qui nous obligera à sauter une belle corniche… Puis trace directe en direction d’un rocher « caractéristique », vers 2520 m, afin d’y déposer le matériel dont nous n’aurons pas besoin pour le sommet ; tout le monde est bien content de s’alléger de quelques hectogrammes.

Ensuite, la montée déroule bien dans une succession de vallons peu raides et de petits passages plus redressés, mais toujours dans une très bonne neige. Aujourd’hui, les couteaux ne nous seront pas utiles. C’est magnifique, il fait bon et nous sommes presque seuls. Chacun monte à son rythme, jusque vers 3300 m, au pied de la pente terminale qui se redresse franchement (40°). Regroupement, casse-croûte, réflexions…

Pour cette dernière partie, nous mettons les crampons. Certains montent les skis, d’autres pas. De bonnes marches nous permettent de progresser rapidement et nous nous retrouvons seuls sur la belle pyramide sommitale. Panorama incroyable ! Nous dominons les pistes de La Plagne, mais nos regards portent plus loin, vers tant de sommets encore à gravir et de faces à descendre…

La descente à ski par le couloir de montée n’est pas formidable : trop de vieilles grosses traces gelées. C’est mieux par la droite, mais un peu plus exposé. On se regroupe tous au pied de la pente, puis nous nous lançons dans la descente, en grandes courbes sur une neige en voie de transformation très agréable à skier. Après 900 m de descente, nous retrouvons notre rocher caractéristique et nos affaires que nous récupérons. Il nous reste à repeauter et à gravir les 300 m qui nous conduisent gentiment au Golet de la Vallaisonnay, toujours tirés par Aurélie… De là, nous pourrons basculer directement sur Champagny, 1436 m plus bas, pour éviter les presque 4 km de plat parcourus la veille au début de la montée au refuge.

Cette descente directe nous a été vendue par Jacques, le local de l’étape. Il nous a assuré que ça passait à ski tout le long, ce qui semble une gageure tant la face est déneigée en dessous de 2000 m… Nous avons confiance : c’est parti ! Nous nous arrêtons régulièrement pour vérifier la carte et le GPS, car ce versant est truffé de barres. Les pentes sont douces jusque vers 2430 m, puis ça plonge franchement dans le raide. La neige est encore bien dure, ce qui est étonnant à cette altitude et à cette heure de la journée dans une face sud-ouest ! ça secoue un peu, mais nous arrivons sans encombres au chalet de Lécheron, où nous découvrons la suite de l’itinéraire : au milieu du versant complètement déneigé se faufile une vague bande de neige parsemée de rochers, mais ça a l’air de passer… En effet, une belle séance de boarder cross nous déposera gentiment sur le parking de Champagny ; nous n’aurons eu besoin de déchausser qu’une seule fois sur moins de 10 m, sans pousser sur les bâtons ! Merci Maître Jacques !

Cinq gaulois avec la banane, après ces deux journées, belles et pleines, au cœur de la Vanoise ! Et pour terminer, bières et crêpes sur la terrasse glaciale d’un bar de Champagny, musique à fond : le contraste est violent après deux jours dans le calme des montagnes !