29-08-2021
Valais
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Un créneau semble enfin se dessiner pour aller en haute montagne. Et c’est avec Jéjé que nous partons pour le Valais suisse.

La montée au refuge promet une belle et longue approche, comme très souvent en Suisse. Le camarade me précise qu’il sort d’un rhume. Sa réputation le précède, je m’étais donc préparé pour sprinter, du coup pas de chance, on ne fera que courir :). La montée est agréable sous un soleil de plomb. Je me suis équipé d’un VTT, pour ce début d’approche, afin d’économiser au maximum mes genoux. Jéjé avait malheureusement ses pneus crevés, il fera tout à pied. Hormis le long plat du début, cette technique se montre moins efficace qu’à la dent d’Hérens car le cumul pente raide du chemin forestier et poids du sac me font passer presque toute la montée en marchant à côté du vélo... Ce sera mieux en descente :).

Une fois le vélo bien ficelé et caché à l’écart du chemin non loin du pont de la Navisence, nous reprenons notre marche. Il fait grand  beau, on s’élève dans la forêt puis les alpages avec le franchissement d’une passerelle fort sympathique. Ici, l’impression de se faire avaler par le vide est très grisante. Puis on passe à un univers plus minéral, où on doit franchir des petits blocs de rocher par ci par par là. Le refuge pointe enfin le bout de son nez après 1200 m dénivelé et quelques bornes, la vue y est saisissante. Les géants du valais nous entourent, Zinalrothorn, Cervin, Dent blanche ou encore la Dent d’Hérens. La stratégie est de gravir le Zinalrothorn le lendemain et une course plus cool le lundi et ainsi ne pas arriver trop tard à Lyon. C’était sans  compter l’arrivée de la neige à 18h. Ummmmm pas de chance, ça va plâtrer pour demain et la météo ne nous avait pas préparée pour ça. Nous hésitons, consultons le radar de pluie. Jéjé me dit « regarde ça pose partout sauf sur le zinal ». Ummmm mouais… Le micro climat pile au-dessus du zinal, j’y crois moyen. L’idée de faire cette course tout en crampons ne m’enchante guère. Je sais que, en bonnes conditions, la voie n’est pas si aisée, là ça monterait d’un cran. On prend finalement la décision de tenter le coup. On va rapidement se coucher car le réveil va arriver vite. En effet, le camarade suggère à nos compagnons de chambrée un réveil à 3h au lieu de 2h45 pour gagner 15 précieuses minutes de sommeil. Mais rien n’y fait.

Couchés depuis 5 minutes je propose : « Jéjé, on devrait inverser et faire mammouth demain en espérant que ça sèche un tout petit peu plus lundi. Tant pis si on doit se faire une bonne journée lundi ».

Jéjé, pas difficile, ok ça roule, demain mammouth réveil 7h du coup, à la cool. Je file prévenir la gardienne de notre changement de plan soudain et on s’endort paisiblement.

Les italiens quittent le dortoir à 2h50 comme convenu. On se retrouve au petit dej à 7h tranquilou.

On prend notre temps et attendons que le rocher sèche un peu. 2 cordées de guides partent vers 8h30 pour le mammouth, ils ont aussi renoncé au Zinal. De notre côté, on se met en route aux alentours de 10h30. L’approche est très courte, on est au pied de l’arrête en 10 minutes à peine. On évolue par des gradins faciles puis un petit couloir de rochers avec des traces de neige, la grimpe est facile mais on reste vigilant car, sans crampons, il ne faut pas zipper. Le soleil nous réchauffe, on évolue efficacement sur ce beau rocher avec des paysages somptueux tout autour de nous. Des passages aériens, de la désescalade, quelques petits pas de grimpe par ci par là et nous voilà rapidement au sommet, d’où on a les guides en visu. Après un petit encas, on poursuit notre chemin jusqu’au refuge. Là une petite récolte de génépi s’impose. Ce fut une super petite course d’arrête à proximité du refuge sur un beau rocher avec des vues somptueuses. A l’arrivée au refuge, on apprend qu’un guide a tenté le zinal avec son client mais a rebroussé chemin au niveau du col de Moming. En revanche, la cordée italienne est toujours dans la voie à priori. 3 heures plus tard on les voit arriver. Je leur demande : Summit ?

Yes !!

What is the conditions?

Bad, bad very bad condition… Snow, a lot of snow, wind, cold. It‘s dangerous.

Okay cool, on va se régaler demain!

La consultation du radar de pluie n’indique pas de précipitation. Ce ne sera donc pas pire qu’aujourd’hui. Le lever sera bien à 3h le lendemain.