05-09-2021
Mont Blanc
776
3478
2702
D
4
1

  Nous commençons ce week-end comme la majorité de ceux ayant rythmé l'été 2021 : par revoir nos plans pour cause de prévisions météo pour le moins défavorables. Un rideau de pluie, que dis-je une tenture intégrale de précipitations s'abat sur les Alpes samedi comme dimanche. Puisque seuls le Mercantour et le Bassin du Tour semblent épargnés le dimanche, nous décidons tour à tour d'aller sans détour faire un tour sur ce dernier. 

  Notre arrivée au parking est agrémentée d'une belle averse, mais nous pensons pouvoir monter au bivouac au sec. La sortie au premier tronçon nous donne raison et les fragrances des rhododendrons fraîchement arrosés nous accompagnent jusqu'au-dessus d'Albert 1r, où nous posons la tente. 

  Le réveil sonne peu avant 6h, mais les cordées s'étant déjà élancées nous ont déjà sortis de notre torpeur. Nous rejoignons le glacier et cramponnons, puis atteignons le col supérieur du Tour, où les rayons du soleil nous attendent. 

  Quelques crapahutages plus tard et nous voilà à la brèche. Xavier s'élance dans la fissure à droite, puis revient, soucieux de montrer le meilleur de lui-même en enfilant ses chaussons. Rebuté une seconde fois par la fissure de droite, on se dit qu'à gauche ça peut être sympa aussi, puisqu'au final c'est ce que le topo nous indique. A gauche oui, mais où traverser ? Après plusieurs tergiversations, je sèche Xavier pour nous accorder à chacun un instant de méditation, le regard porté sur le bassin du Trient. Salvateur, cette pause permit à mon camarade de trouver l'inspiration et traverser au-dessus d'un gros bloc malcommode nous portant plus à gauche, mais sur la bonne voie ! Je peux alors le rejoindre au R1, et nous poursuivons les deux longueurs suivantes, sans grand intérêt hormis une petite traversée en quittant R1. 

  Au pied de L4, nous contemplons les écailles dorées légèrement déversantes que celle-ci nous réserve, au moins aussi esthétique que nous l'avaient vendu les CR. Je m'y lance donc avec toute la grâce dont je suis capable, à savoir aucune, et, à grand renfort de Grmmmppfff et de Mmmrffrrr, je me hisse jusqu'à la cheminée, dans laquelle s'ensuit une traversée plutôt digne d'une sortie spéléo. Au bout de ladite étape bien à l'ombre, un carré de lumière m'indique la suite de la progression par une boîte aux lettres. La traverser m'obligera à laisser le sac à mes pieds, et à psalmodier de nouveau les incantations précédentes aux dieux de la renfougne. Une fois sorti, j'y attends Xavier, dont les remarques amusées semblent par un effet d'écho me parvenir de l'intérieur même de la montagne. Il reprend ensuite la tête pour la dernière longueur, qui nous réservait sur la toute fin une dernière difficulté, passée subtilement / sauvagement selon les styles composant notre cordée. 

  Arrivés au sommet, le casse-croûte englouti, nous descendons par deux rappels aisés 25m chacun, et testons l'escaper de Xavier sur les derniers 50m qui nous permettent de passer la rimaye. A noter cependant que ce dernier rappel, dans les conditions d'enneigement ici plus proche d'un début août que d'un début septembre, est facultatif. 

  Enfin, retour à un bon rythme, pliage de tente et du fourbi inclus, afin d'attraper la dernière benne et un goûter bien mérité avant le retour en voiture.