Après quelques mails d’organisation, le choix est fait, Romain et moi partons pour la pointe d’Amont.
Départ Lundi à 9h tranquillement de Lyon, le programme de la journée est simple et court : montée au refuge de la Selle.
Arrivée vers 11h30 sur le parking au-dessus de Saint Christophe, nous trouvons Patrick qui rejoint la cordée de David, pour aller faire la tête du replat le lendemain. On décide donc de pique-niquer ensemble au parking, et c’est sur les coup de 13h que nous nous mettons en route. Le chemin est long et monotone, Patrick nous ouvre le chemin, nous attends régulièrement, mais peu de temps après le départ, il choisit fort justement de lâcher ses compagnons non prévus et de tracer son chemin seul. C’est alors que Romain m’explique sa théorie de montée au refuge, à savoir 1/4h de pause tous les 1/4h de montée, ça promet ! Nous n’appliquerons pas sa théorie en totalité, mais ferons quand même 2 bonnes pauses d’1/4h sur la montée. Lors de la 2ème pause, je commence à m’endormir bercer par le soleil, je sonne donc le glas pour que l’on se remette en route ! Il nous aura fallu 3h30 pour monter au refuge, retrouver Patrick qui avait déjà eu le temps de se doucher, puis un peu plus tard la bande à David qui redescendait d’une longue journée au Râteau.
La gardienne nous informe que le réveil conseillé est à 5h, quelle bonne surprise ! On se dit que c’est vraiment les vacances…
Nous profitons d’un bon diner puis allons rapidement nous coucher dans un dortoir de 16 places « privatisé » par les 7 Gaulois présent, bien au chaud sous nos 2 couettes volées aux voisins absents.
Levé 5h, nous croisons nos collègues du Replat levés 30min plus tôt qui sortent du petit déjeuner. A notre sortie du petit dèj, David se bloque le dos en rigolant, la fine équipe !
La veille, la gardienne nous a bien décrit l’approche, dans un pierrier moins dégeulasse qu’il n’y parait. On trouve facilement notre chemin, mettons pied sur le glacier et évitons les quelques crevasses qui comment à s’ouvrir. A 7h30, Romain attaque la voie, en grosse. Nous montons tout en corde tendue, jusqu’à ne plus avoir de matériel ou tomber sur l’un des rares relais, la voie ne compte que 12 pitons…
A un moment, j’arrive sur 3 beaux pitons, je décide de faire relais. Romain me rejoint et je l’informe que je suis au max en grosse. Il reprend la tête et continue en grosse, pour 5m… On arrive dans le cru de la voie en 5b, il est temps de mettre les chaussons ! Il se vache sur un piton qu’il trouve et je renforce le relais pour être en parfaite sécurité. Il faut dire que son piton semble neuf mais bouge légèrement. Une fois son changement de soulier terminé, j’en fait de même. C’est alors qu’il a le temps d’admirer le paysage et surtout de lire le petit message écrit sur le piton ou il est vaché « piton de progression, ne convient pas à l’escalade ». La prochaine fois on commencera par lire !
Le passage en 5b passe quasi inaperçu en chausson, j’arrive alors au pied de deux gros gendarmes, Romain m’informe qu’il faut les contourner par la droite. Un moment d’oubli plus tard, je me retrouve à gauche du 2° gendarme, mais ça ne passe plus ! Je redemande à Romain qui me répond de passer vers la droite, s’en suit une désescalade et quelques minutes de perdues. La fin de la pointe d’Amont ne sera qu’une formalité, mais c’est long ! Nous passons un col et je crois la course fini mais surprise, nous devons encore monter au Soreiller Centrale ! A 14h nous serons au sommet et nous retrouvons pour la 1° fois une forme de vie humaine, avec 8 personnes au relais de descente. Il va falloir attendre, on en profite donc pour manger. Le temps que ce gros groupe descende, 2 autres filles nous rejoignent équipées d’une simple corde de 30m pour un rappel de 50m, encore un peu de temps de perdu à partager la corde.
On finit par une désescalade, mettons enfin pied sur le névé avant d’atteindre le refuge du Soreiller vers 16h ! Romain et moi finissons bien fatigué mais content !
Une très belle course en D pour qui aime poser ses protections et se sentir un peu seul ! Attention à ne pas sous-estimer la longueur, mais merci Romain pour cette idée de sortie;-)