16-08-2018
Ecrins
850
2700
3576
D
12
1

Une course prévue qui n'est pas en condition et qui aurait demandé trois jours de beau temps que la météo n'a pas daigné nous accorder... Du coup, nous partons vers Sialouze, une belle classique.

La montée au refuge du Pelvoux est un peu longue, mais de nombreux chamois viennent en distraire la progression. Cette longue montée se trouve compensée par un accueil chaleureux, enthouiaste et une cuisine tout à fait réconfortante. Damien le gardien est plein de bons conseils et a envie de partager.

Départ à 5H le lendemain. L'attaque se fait derrière le refuge par une petite montée où il faut mettre les mains, avant de retrouver un chemin cairné. On traverse ensuite vers l'ouest pendant assez longtemps, jusqu'à butter sur la Bosse de Sialouze, que l'on remonte par son versant est. Il faut mettre les mains sur un passage d'environ 40 mètres, qui n'est pas si simple quand il s'agit ensuite de le redescendre. Au dessus de la Bosse, on monte encore pour prendre pied assez haut sur le glacier dont les crevasses sont très ouvertes sur la partie basse.

L'attaque est évidente à partir de là. Nous mettons 2H30 pour la rejoindre. Le topo sous-estime un peu la durée nécessaire. Nous sommes 4 cordées ce jour : une cordée avec un guide qui part devant et que nous ne reverrons plus que sporadiquement, notre cordée, et deux cordées qui suivent derrière. La première cordée qui nous suit progresse globalement à la même vitesse que nous. La seconde cordée qui suit progresse plus vite, mais arrivée plus tard, elle restera derrière tout le long.

L'accès au premier gendarme se fait bien. A noter qu'il existe un petit gendarme intermédiaire entre la première et la deuxième pointes référencées dans le topo C2C. On peut y monter dessus, cela présente peu d'intérêt.

L'accès au deuxième gendarme n'est pas difficile, même si la cotation (4A) sous-estime la difficulté réelle. On trouve un piton le long de l'itinéraire qui semble le plus évident.

On traverse ensuite pour arriver au pied du 3ème gendarme. Le topo C2C est un peu ambigü à ce stade. Il faut comprendre qu'il y a d'abord une longueur en 4B, puis un choix à faire. A droite, on trouve un piton et une vielle sangle, et la voie est en 4, à gauche, on suit une ligne de 4 pitons évidents en ascendance vers la droite, et la voie est en 5B+ / 5C, soit le "crux" de la course. Je m'équipe de chaussons pour passer : ce crux n'est pas si difficile. Romain passe en grosses, sans difficulté apparente.

On arrive au pied du dièdre annoncé dans le topo. Il est assez identifiable et on trouve un premier piton au bout de 7/8m mètres. La grimpe est donnée en 4B, mais est assez physique ici. On traverse ensuite sur la droite sur une petite vire, jusqu'à un piton. Ce dernier protège un pas de 5 qui conduit à une vire ascendante coté est. Celle-ci est peu protégeable, mais peu difficile.

La vire mène au pied du 5ème gendarme ou Aiguille de Sialouze. Romain se lance à l'attaque. La grimpe n'est pas si simple ici : le granit offre peu de préhensions et la progression est très difficile à sécuriser. Le topo suggère que différents itinéraires sont possibles dans cette partie. Avons nous pris le plus facile ? Au sommet de l'Aiguille, on trouve le rappel permettant d'accéder à la brèche suivante. D'en haut, le gendarme à venir m'impressionne, il me semble difficile à grimper. C'est un peu mieux une fois qu'on est dans la brèche. On monte par la fissure qui est la seule solution possible. Le surplomb annoncé n'est pas simple à passe (4C ?????) mais est protégé par un piton. Après le surplomb, il vaut mieux partir à droite, plutôt que de s'exposer à une traversée pénible ensuite.

Il reste une dernière difficulté matérialisée par le gendarme suivant, qui se grimpe tout droit, puis en traversée à gauche.

On arrive ensuite dans un terrain très délité ou les gendarmes suivants se passent tous par l'ouest, en marchant. On trouve la ligne de rappel facilement (relais chaînés). ATTENTION pour les rappels à bien consulter le schéma du refuge, pour trouver le deuxième relais de rappel. Deux difficultés dans les rappels : on peut coincer le deuxième rappel lors de la récupération de la corde (deux cordées sur trois en ont fait l'expérience) et la caillaisse part très facilement, exposant les cordées d'en dessous.


En conclusion, la course est très belle et mérite d'être faite. Le rocher est bon, le CR clair. Nous avons mis plus de  temps qu'annoncé, sans que cela soit infamant. Nous avons fait un mixte corde tendue / longueurs tirées. La difficulté indiquée par le topo sous-estime la difficulté ressentie. Le crux annoncé n'est vraiment pas le problème, c'est plutôt la cotation de certaines longueurs en 4 qui mériterait d'être revue (IV -> V).