15-08-2018
Mont Blanc
D
Camille
1

 

la météo prévoit au moins une soirée sans orage et un temps correct le lendemain jusque dans l'après-midi.

Camille me dit avoir repéré une petite (sic) course permettant d'exploiter au mieux ce créneau.
Départ très matinal de Lyon, on choppe la benne à courmayeur pour monter à torino et à 8h15 on est dans la trace qui va au pied de la dent du géant. 
On est pas tout seul... 
je m'étais dit que grimper la dent sur le chemin aurait permis de rentabiliser le déplacement. on aurait sans doute eu le temps de la grimper, mais pas d'attendre que les 7 cordées qui faisaient déjà la queue soient passées...
On s'engage sur "le fil neigeux aérien et ourlé" (c'est un poète qui a écrit le topo!)
On est pas tout seul... 
le décor est fantastique, l' arête facile. il y a beaucoup de monde.
La montée à l'aiguille de Rochefort se fait dans le brouhaha des cris des nombreuses cordée qui redescendent et nous balancent des rochers.
 
Et après, on est tout seul! 
presque toutes les cordées s'arrêtent à l'aiguille de Rochefort et font demi tour.
C'est toujours aussi beau, ça grimpe un poil plus, un calme olympien. du bonheur.
 
Pour équilibrer les 2 journées et essayer de descendre tôt le jeudi (risque d'orages l'après-midi d'après météo france, beau/nuageux d'après tous les autres), on avait prévu d'aller dormir en haut de la pointe marguerite. Malheureusement, en arrivant au bivouac canzio, on nous informe qu'il y a déjà 2 cordée devant qui sont allées bivouaquer là haut. Donc il n'y aura plus de spots de libre.
On passe donc la nuit à canzio avec 2 autres cordées. Joli bivouac, bien confortable, même si on aurait été bien mieux dehors là haut.
Le lendemain matin à 4h, on est les premiers à partir. À l'attaque de la pointe young à 4h03 il fait toujours nuit. Pas même un petit peu de lune pour nous éclairer. C'est la partie la plus grimpante de la course et Camille nous enchaine ça à toute vitesse à la frontale, sans trop hésiter sur l'itinéraire.
Puis après un couloir pour grimper la pointe marguerite, c'est de belles arêtes avec vue panoramique jusqu'au bout. 
Je suis encore une fois pas très performant sur la longue descente. désescalade, rappels, glace, neige, traversée de glacier sous les seracs, traversée de glacier raide glacé crevassé avec des parpaings qui dégringolent du couloir au dessus (c'est là qu'on regrette de n'avoir pris que 2 broches. Heureusement on a pu mutualiser avec la cordée qui avait dormi à la pointe marguerite et qu'on avait rattrapé)...
Arrivée au refuge boccalatte à 16h30, on se dit qu'on aura le temps de rentrer à Lyon dès ce soir et on continue la descente.
C'est finalement en voiture qu'on explosera l'horaire: 1h30 d'attente avant de pouvoir entrer dans le tunnel du mont blanc.
 
2 belles journées à 4000m, dans un cadre grandiose. l'escalade n'est jamais très dure, l'itinéraire est assez évident, mais c'est continu et long avec pas mal de manips de corde.
pour l'ambiance, la vue, l'esthétisme, la qualité de la grimpe, cette course se trouve dans le haut de la liste de mes plus belles sorties!